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<p class="first"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">On nous l&rsquo;aura répété à satiété sur tant de médias, et pas seulement gouvernementaux : le Président(candidat) a fait un &quot;beau discours&quot; à la salle Wagram : formules ciselées, images frappantes, questions rhétoriques et, bien sûr, anaphores, le tout accompagné d&rsquo;un vrai engagement corporel de l&rsquo;orateur. Etait-ce enfin le retour du François Hollande inspiré, celui du Bourget, que l&rsquo;on n&rsquo;avait entendu qu&rsquo;une seule fois depuis 2012, devant le Congrès réuni en janvier dernier ?&nbsp;</span></p><p>Pourtant l&rsquo;impression l&rsquo;a emporté très vite que l&rsquo;intervention présidentielle était restée loin du compte, c&rsquo;est-à-dire de la question posée qui n&rsquo;avait rien d&rsquo;anecdotique : &quot;la démocratie face au terrorisme&quot;.&nbsp;</p><p>Voilà qui aurait demandé une argumentation solide et d&rsquo;abord des définitions précises des termes clés : &quot;démocratie&quot;, &quot;république&quot; &quot;islamisme&quot;, &quot;Etat de droit&quot;, &quot;France&quot; (une &quot;idée&quot;, mais laquelle ?). Et une thèse claire : a-t-on, oui ou non, tout fait contre le terrorisme dans le cadre de cet Etat de droit ? Rien de tout cela. Ce qui est un peu ennuyeux pour un discours, supposé de fond, prononcé devant deux distingués &quot;think-tanks&quot;&hellip;</p><p>Ah ! C&rsquo;est vrai, il y a eu ce très beau moment sur &quot;les arguties juridiques&quot;, véritable feu d&rsquo;artifice oratoire. Le procédé s&rsquo;appelle la &quot;rétorsion&quot; : elle consiste à reprendre l&rsquo;expression de l&rsquo;adversaire (devinez qui ?) pour la retourner contre lui afin d&rsquo;en monter l&rsquo;absurdité et/ou le danger.&nbsp;</p><p>Mais la manœuvre est des plus risquées car elle invite à la contre-rétorsion. Appliquons-la à F. Hollande sur son propre totem, &quot;l&rsquo;Etat de droit&quot; :</p><p>&quot;Etat de droit, un Etat où la justice n&rsquo;est pas un Pouvoir mais, aux termes mêmes de la Constitution, une simple &quot;autorité&quot; ?</p><p>Etat de droit, une justice où le parquet reste soumis à la Chancellerie, comme nous en fait régulièrement grief la Cour européenne des droits de l&rsquo;homme ?</p><p>Etat de droit, où le même parquet dresse des réquisitions plus étendues que celles de l&rsquo;instruction contre un adversaire majeur du Pouvoir ? Et les publie par &quot;pur hasard&quot; (sic) le jour même où s&rsquo;ouvre le procès d&rsquo;un ancien dignitaire dudit Pouvoir ?</p><p>Etat de droit, quand 100 000 peines de prison sont en attente d&rsquo;exécution ?</p><p>Etat de droit, quand les dépenses de justice par habitant sont parmi les plus faibles de l&rsquo;OCDE ?</p><p>Etat de droit, quand des individus, dont la dangerosité n&rsquo;est pas &quot;supposée&quot; mais avérée, sont laissés en liberté ou en semi-liberté ?</p><p>Etat de droit, quand la surpopulation carcérale atteint un sommet historique parce que l&rsquo;on a refusé délibérément la construction des places nécessaires ?</p><p>Etat de droit, quand la jungle des migrants de Calais grossit de jour en jour dans l&rsquo;illégalité et la misère absolues ?</p><p>Etat de droit, quand des dizaines de décision de justice demeurent inexécutées à Notre Dame des Landes ?</p><p>Etat de droit, quand la loi sur la Burqa n&rsquo;est plus appliquée de peur de soulever les &quot;quartiers&quot; ?</p><p>Etat de droit, quand &quot;la liberté d&rsquo;aller et venir&quot;, si chère au Président, est réduite à néant par des groupuscules politiques ou syndicaux ?&nbsp;</p><p>Etat de droit, quand l&rsquo;inégalité des droits sociaux est sans cesse accrue entre secteur public et secteur privé ?</p><p>Etat de droit, quand l&rsquo;Etat s&rsquo;exonère des règles, normes et contrôles en tout genre, dont il accable les entreprises ? &nbsp;&nbsp;</p><p>Etat de droit, quand l&rsquo;on a soi-même fait adopter l&rsquo;une des lois les plus liberticides de la Vème République, celle sur le Renseignement ?</p><p>Etat de droit, quand l&rsquo;on a, soi-même encore, proposé de constitutionnaliser l&rsquo;état d&rsquo;urgence qui est bel et bien l&rsquo;un de ces &quot;états d&rsquo;exception&quot; que l&rsquo;on prétend honnir ?&quot;</p><p>Nous voilà, sauf erreur, à 15 termes pour l&rsquo;anaphore&hellip; Comme pour un certain &quot;Moi, Président&quot;.</p><p>Mais que le lecteur n&rsquo;attende pas que la droite réponde du tac au tac, ni à l&rsquo;anaphore par l&rsquo;anaphore. Comme Nicolas Sarkozy en 2012, tétanisé par le &quot;Moi-Président&quot;, elle laisse passer la charge.</p><p>Et ce, pour deux (tristes) raisons :</p><p>La première, de fond, est que la tradition majoritaire de la droite française est au moins aussi liberticide que celle de la gauche. On l&rsquo;a bien vu lors du vote massif de la loi sur le Renseignement.</p><p>La seconde, de forme, tient à sa faiblesse rhétorique ; pire, à son désintérêt pour la rhétorique dont elle a, sauf en 2007, laissé le monopole à la gauche depuis la victoire de F. Mitterrand en 1981.</p><p>Quand viendra donc, et par qui, son grand réveil oratoire ?&nbsp;</p>

Après le "Moi, Président", petit exercice d’anaphore sur "l’Etat de droit"

Rhétorico-laser

<ul><li><p class="no-margin"><strong>En fin de discours, François Hollande a évoqué l&#39;élection présidentielle de 2017 : &quot;les Français auront à décider de leur avenir et de celui de notre pays&quot;</strong></p></li><li><p class="no-margin"><strong>La laïcité &quot;n&rsquo;est pas la religion d&rsquo;État contre les religions&quot;, a-t-il affirmé plus tôt&nbsp;</strong></p></li><li><p class="no-margin"><strong>Sur la question du burkini, le chef de l&#39;État refuse toute &quot;législation de circonstance, aussi inapplicable qu&rsquo;inconstitutionnelle&quot;</strong></p></li></ul><p class="no-margin"><strong>​</strong></p><p class="no-margin"><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/discours-wagram-essentiel-reactions-au-discours-francois-hollande-2814936.html" target="_blank"><strong><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">&gt;&gt;&gt;&gt; À lire aussi : L&#39;essentiel des réactions au discours de François Hollande</span></strong></a></p><p class="no-margin">&nbsp;</p><p><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">C&#39;était l&#39;heure du grand oral pour François Hollande.&nbsp;Le chef de l&#39;Etat a prononcé un discours très attendu lors du colloque &quot;La Démocratie face au terrorisme&quot;, salle Wagram, à Paris. &nbsp;</span><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Selon le site de FranceInfo, c&#39;est après les attentats de Nice que les stratèges de l&#39;Elysée ont eu l&#39;idée de ce discours, car le terrorisme est le sujet qui va &quot;structurer la campagne à venir&quot; selon eux.</span></p><p><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/discours-wagram-francois-hollande-entend-clairement-qu-sera-candidat-2814789.html" style="font-size: 12px;" target="_blank"><strong style="font-size: 12px;">&gt;&gt;&gt;&gt; À lire aussi : Discours de Wagram : François Hollande sous-entend clairement qu&#39;il sera candidat</strong></a></p><p>En présence d&#39;une bonne partie du gouvernement (Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve notamment), le locataire de l&#39;Elysée a débuté son discours par une ode à la démocratie.<em>&nbsp;&quot;</em>Malgré la peur, malgré la souffrance, nous vaincrons&quot;, a-t-il lancé. &quot;La démocratie sera toujours plus forte que la barbarie qui lui a déclaré la guerre.&nbsp;Au terme de la lutte, la démocratie triomphera&quot;.</p><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">Ce qu&rsquo;en revanche, je peux garantir aux Français, c&rsquo;est que toute la puissance de l&rsquo;État sera engagée pour venir à bout de l&rsquo;ennemi <a href="https://twitter.com/hashtag/Wagram?src=hash">#Wagram</a></p>&mdash; François Hollande (@fhollande) <a href="https://twitter.com/fhollande/status/773824615873413120">8 septembre 2016</a></blockquote><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr">&nbsp;</blockquote><p>S&#39;il a parlé d&#39;un &quot;combat long et éprouvant&quot;, François Hollande estime que les démocraties gagnent toujours. &quot; Je fais tout pour protéger les Français mais je leur dois aussi la vérité<em>. </em>La menace, elle est là, et elle va durer.&nbsp;Le terrorisme islamiste a l&#39;illusion de croire que la démocratie est faible. Mais les démocraties gagnent toujours les guerres. Elles ont vaincu le fascisme, le nazisme. Les terroristes seront traqués et, au bout du compte, annihilés&quot;.</p><p>Rapidement, le chef de l&#39;Etat s&#39;est attaqué à la droite. Volontiers offensif, il a condamné la &quot;surenchère&quot; de propositions issues de la droite et l&#39;extrême-droite face au terrorisme, qui oublient selon lui que &quot;le seul camp qui vaille, c&#39;est la République&quot;. Ces reniements seraient autant de renoncements sans nullement assurer la sécurité des Français&quot;, tranche-t-il. &quot;Est-ce que l&#39;adoption du Patriot Act ou le camp de Guantanamo ont protégé les Etats-Unis ? Non&quot; déclare-t-il.</p><p><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/discours-wagram-quand-francois-hollande-tacle-sechement-nicolas-sarkozy-2814771.html" target="_blank">Visant directement Nicolas Sarkozy </a>qui avait parlé cet été d&#39;&quot;arguties juridiques&quot; lorsque le gouvernement a rejeté sa proposition de centres de rétention préventive, le président a répliqué : &quot;Les principes constitutionnels ne sont pas des arguties juridiques&quot;.</p><p><span style="font-size: 12px;">Faisant référence à Alain Juppé et à Alain Finkielkraut, il a estimé que &quot;</span><span style="font-size: 12px;">l&#39;identité, elle n&#39;est ni heureuse, ni malheureuse. La France est bien plus qu&#39;une identité, c&#39;est une idée, qui fait de la France un pays singulier&quot;.</span></p><p>François Hollande a également listé les mesures prises par l&#39;exécutif durant son mandat, notamment la fin de la réduction des effectifs militaires. &quot;Qui peut dire avec un peu de sincérité que nous n&#39;avons pas tout fait pour protéger nos policiers, nos gendarmes et nos militaires ?&quot; a-t-il demandé.</p><p><strong style="font-size: 12px;"><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/discours-wagram-quand-francois-hollande-tacle-sechement-nicolas-sarkozy-2814771.html" style="font-size: 12px;" target="_blank">&gt;&gt;&gt;&gt; À lire aussi : Discours de Wagram : quand François Hollande tacle sèchement Nicolas Sarkozy</a></strong></p><p>Concernant l&#39;islam, le chef de l&#39;Etat a déclaré vouloir réussir &quot;la construction&nbsp;de l&#39;islam de France&quot;. Sans citer le burkini, il annonce qu&#39;il n&#39;y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu&#39;inconstitutionnelle&quot;. A la question &quot;l&#39;islam est-il compatible avec la République&quot; : &quot;Ma réponse est oui, clairement oui&quot; a-t-il tranché.</p><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p dir="ltr" lang="fr">Je l&rsquo;affirme, tant que je suis Président, il n&rsquo;y aura pas de législation de circonstance, aussi inapplicable qu&rsquo;inconstitutionnelle <a href="https://twitter.com/hashtag/Wagram?src=hash">#Wagram</a></p>&mdash; François Hollande (@fhollande) <a href="https://twitter.com/fhollande/status/773826879765741568">8 septembre 2016</a></blockquote><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr">&nbsp;</blockquote><blockquote class="twitter-tweet" data-lang="fr"><p>François Hollande a également fait référence aux prochaines échéances électorales.&nbsp;&quot;Ce n&#39;est pas facile l&#39;élection...,&quot; a-t-il confié. &quot;Il faut la mériter. Il faut s&#39;y préparer. Et il faut respecter les citoyens.&quot;&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Il a par ailleurs détaillé les enjeux à venir ce ces prochaines présidentielles : &quot;la protection des Français, la cohésion nationale, le modèle social, la conception de la démocratie, la place de la France en Europe et dans le monde.&quot;</span></p></blockquote><p>Alors que certains attendaient que le président donne des pistes concernant une <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepites/discours-wagram-francois-hollande-entend-clairement-qu-sera-candidat-2814789.html" target="_blank">éventuelle candidature à la présidentielle</a>, il est resté sibyllin mais a laissé entendre qu&#39;il n&#39;en resterait pas là. &#39;Quand le danger est là, nous devons nous retrouver. Je ne me détournerai pas de cet objectif qui m&#39;a animé tout au long du quinquennat. Je ne laisserai pas la France être abîmée, réduite, son état de droit contesté, son éducation réduite et sa culture amputée. C&#39;est le combat d&#39;une vie.&quot;</p><p>Puis de conclure :&quot;Nous sommes la France et je vous l&#39;assure, la démocratie est notre arme et notre âme, et c&#39;est ainsi que nous vaincrons le terrorisme. Vive la République et vive la France&quot;.</p>

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Avec son discours de Wagram, François Hollande se pose en rempart contre le terr

À suivre 

Avec son discours de Wagram, François Hollande se pose en rempart contre le terrorisme et entrevoit 2017

<p class="first"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;">On se souvient de &quot;l&rsquo;incident Ronaldo&quot; lors de l&rsquo;euro de football : l&rsquo;attaquant portugais, à entendre les commentaires de la quasi-totalité des médias français, semblait être tombé tout seul sur la pelouse du stade de France. Les jeux de Rio qui viennent de s&rsquo;achever ont confirmé que notre art rhétorique national était décidément dans une forme olympique. Quitte à se faire à nouveau agonir d&rsquo;injures par certains internautes, l&rsquo;on ne peut donc se dérober à l&rsquo;obligation d&rsquo;une petite analyse du discours dominant, servi pendant 15 jours sur toutes nos antennes.</span></p><p>Les choses ont commencé très tôt avec l&rsquo;épreuve de cyclisme féminin où la pauvre Annemiek van Neulen, a été victime d&rsquo;une chute effroyable, tête la première, sur les pentes glissantes des collines brésiliennes. Et, tout de suite, la même phrase que lors de l&rsquo;affaire Ronaldo, véritable formule magique quand un sportif connaît un malheur : &quot;elle (ou il) le sait bien : CA FAIT PARTIE DU SPORT&quot;. A la condition bien sûr que le sportif en question soit étranger. Toute infortune touchant un compatriote, comme la terrible défaillance de Yohann Diniz au 50 kms marche (qui finira septième), connaît un tout autre traitement : &quot;injustice du sort&quot;, &quot;héroïque jusqu&rsquo;au bout&quot;, &quot;immenses efforts non récompensés&quot;, etc.&nbsp;</p><p>J&rsquo;entends déjà les protestations qui diront que cela est bien normal ; qu&rsquo;une compétition fondée sur la rivalité entre pays (cf. le tableau des médailles égrené chaque jour) ne peut qu&rsquo;exciter un nationalisme qui vaut tout de même mieux que la guerre pure et simple. Après tout, l&rsquo;olympisme antique signifiait bien, par la trêve sacrée qui l&rsquo;entourait, qu&rsquo;il était déjà une alternative pacifique au conflit perpétuel entre cités grecques.</p><p>J&rsquo;entends aussi l&rsquo;indignation de ceux qui à juste titre feront la comparaison avec <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/jo-rio-2016-mais-laissez-donc-bresiliens-applaudir-ou-siffler-qui-veulent-2787531.html" target="_blank">le déchaînement du public brésilien dès qu&rsquo;un maillot jaune et vert était sur le terrain. A coup sûr les habitants de Rio méritent la médaille d&rsquo;or du &quot;chauvinisme</a>&quot;, sous réserve que l&rsquo;on accepte de leur transmettre ainsi la flamme de ce vrai trésor national.&nbsp;</p><p>Mais les commentateurs brésiliens ont su déployer une habileté rhétorique admirable pour apaiser les observateurs étrangers. De Kuerten à Raj, ils ont reconnu d&rsquo;emblée le problème avec un sourire désarmant, fidèles à l&rsquo;enseignement des anciens orateurs, résumé par le grand spécialiste de rhétorique Chaïm Perelman : &quot;Quand une objection grave peut peser sur tout le déroulement du discours, il ne sert à rien d&rsquo;avancer des arguments qui seraient tous interprétés en fonction de cette objection. Il faut d&rsquo;abord réfuter celle-ci pour laisser le champ libre à des interprétations plus favorables&quot;. Et nos amis brésiliens de mettre les réactions trop vives de leurs compatriotes sur le compte d&rsquo;un enthousiasme encore &quot;naïf&quot; (sic). Nulle agressivité encore moins de méchanceté chez un peuple habitué aux seuls codes de la &quot;football mania&quot;. Et voilà la cause brésilienne plaidée avec un talent qui, lui, n&rsquo;avait rien de &quot;naïf&quot;&hellip;</p><p>Il est vrai que parmi nos commentateurs français, le discours a été fort différent entre les sportifs ou anciens sportifs d&rsquo;une part et certains journalistes de l&rsquo;autre : les premiers ont osé rappeler les exigences (et parfois les règles élémentaires) de la discipline, l&rsquo;énormité de la concurrence et la nécessité de ne pas vendre trop tôt la peau de l&rsquo;ours. Quand nos commentateurs comprendront-ils que le <em>wishful thinking</em> et les hurlements précipités du &quot;c&rsquo;est déjà gagné&quot; mettent une pression contre-productive sur nos athlètes ? Voir les résultats du saut à la perche et du handball masculin&hellip;</p><p>Mais le talent rhétorique (dans le bon sens du terme) a été surtout la marque de nos champions, dont les leçons d&rsquo;humilité, de grandeur d&rsquo;âme et -osons le terrible mot anglo-saxon &ndash; le <em>fair play</em> ont été impressionnants. Hormis le cas <a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/pepitesvideo/renaud-lavillenie-immense-deception-cette-ambiance-merde-2793962.html" target="_blank">Lavillenie</a>, les déclarations des athlètes français ont été à la hauteur de leur qualité sportive. Loi qui se vérifie presque toujours chez les grands champions quel que soit le sport, de Drut à Federer, d&rsquo;Estanguet à Bolt. Qualité de la formulation, vérité du sentiment, altruisme des remerciements, voire distance de l&rsquo;humour. Aussi bien chez le coureur Pierre-Ambroise Bosse, chez les kayakistes et canoïstes multi-médaillés, que chez nos superbes cavaliers et autres escrimeurs qui ont la langue aussi fine que la lame. On pense aussi à la modestie en or de la judokate Emilie Andéol, avec ses larmes de joie, étonnée devant un triomphe que rien n&rsquo;annonçait dans un parcours chaotique.</p><p>Mais la palme du<em> fair play</em> revient sans doute à la boxeuse Sarah Ourahmoune qui, après un combat final incertain jusqu&rsquo;au bout, a déclaré que &quot;la décision du jury était juste&quot;, nous invitant tout simplement à partager le bonheur d&rsquo;une magnifique médaille d&rsquo;argent, joyau ultime d&rsquo;une carrière exemplaire.</p>

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La médaille d’or française oubliée à Rio : celle de la rhétorique

Forme olympique

<p class="first"><span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Mais plus qu&rsquo;un conflit généralisé, c&rsquo;est un grand et beau duel que souhaitent les médias, car dans toute bonne dramaturgie, il faut deux protagonistes, et deux seulement&nbsp;: Alain Juppé et Nicolas Sarkozy en l&rsquo;occurrence. Est-ce l&rsquo;explication des tentatives faites pour discréditer le &quot;troisième homme&quot; annoncé, Bruno Le Maire&nbsp;? Comme cette rumeur, répandue de tweet en tweet, sur sa prétendue déclaration sur &quot;NOS femmes&quot;, alors même que le verbatim de son discours est sans ambiguïté : &quot;en France, LES femmes sont visibles&quot;&hellip;</span></p><p>Mais passons. Pour en revenir au fameux &quot;duel au sommet&quot; (des sondages), il est vrai que les deux protagonistes s&rsquo;exposent au petit jeu des médias&nbsp;: allusions négatives d&rsquo;Alain Juppé à Nicolas Sarkozy (&quot;je refuse d&rsquo;instrumentaliser les peurs&quot;). Et réciproquement&nbsp;: &quot;il n&rsquo;y a pas d&rsquo;identité heureuse&quot;. Sans oublier la polémique sur &quot;le code de conduite&quot;, le traitement &quot;humain/inhumain&quot; de l&rsquo;immigration etc.</p><p>Même si chacun proteste de sa volonté &quot;d&rsquo;unité&quot;, de &quot;débat de fond&quot;, de son refus du &quot;pugilat&quot;, le naturel risque fort de revenir au galop&nbsp;: l&rsquo;impétuosité de l&rsquo;ancien Président tout comme la susceptibilité de l&rsquo;ancien premier ministre. D&#39;ailleurs, même en l&rsquo;absence de déclaration publique, l&rsquo;appétit médiatique trouvera à se nourrir des rubriques &quot;confidentielles&quot; et des révélations du Canard enchaîné.</p><p>Mais au-delà des petites phrases, d&rsquo;ailleurs très sollicitées par des commentateurs qui veulent à tout prix leur &quot;déchirement de la droite&quot;, il importe de voir que les deux hommes ont fait des choix rhétoriques fondamentaux et mûrement réfléchis.</p><p>Plus exactement, ils ont procédé tous deux, en cette rentrée capitale, à des REFORMULATIONS de leurs positions.</p><p>Reformulation des ENJEUX chez Nicolas Sarkozy. Plus sensibles à la &quot;com&#39; &raquo; qu&rsquo;à l&rsquo;argumentation, beaucoup d&rsquo;observateurs se sont polarisés sur le &quot;carpet bombing&quot; de l&rsquo;ancien président et à son fameux effet de &quot;blast&quot;. En fait, son but profond est de déterminer l&rsquo;agenda des primaires (et même des présidentielles). C&rsquo;est l&rsquo;application de la &quot;loi de Fabius&quot;&nbsp;: celui qui fixe l&rsquo;agenda gagne l&rsquo;élection. Et c&rsquo;est bien pourquoi Nicolas Sarkozy prend soin d&rsquo;organiser tout son argumentaire autour d&rsquo;un triptyque clair et simple &quot;autorité, sécurité, identité&quot;. Mais le risque demeure pour lui toujours le même&nbsp;: se voir renvoyer, même sur ces questions de prédilection, à son bilan mitigé et à ses revirements (droit du sol, double peine etc.)</p><p>De son côté, Alain Juppé se livre à une reformulation de son POSITIONNEMENT. Face à l&rsquo;offensive et à la remontée de son rival, deux solutions s&rsquo;offraient à lui&nbsp;: durcir son discours mais au péril de paraître &quot;à la remorque&quot; de Nicolas Sarkozy et de lui donner ainsi raison. Il a donc préféré à juste titre &quot;enfoncer le clou&quot; en maintenant ces positions quitte à les préciser. Son &quot;identité heureuse&quot; si décriée&nbsp;? &quot;C&rsquo;est un objectif, évidemment pas un constat&quot;. Sa fameuse &quot;modération&quot;&nbsp;? Elle est tout sauf &quot;une solution de facilité&quot; ; d&rsquo;ailleurs c&rsquo;est l&rsquo;obsession de &quot;l&rsquo;autorité qui est la vraie faiblesse&quot;. Le procédé rhétorique à l&rsquo;oeuvre dans tous ces exemples s&rsquo;appelle un anthorisme&nbsp;: c&rsquo;est-à-dire le renversement du sens des termes utilisés par l&rsquo;adversaire. Mais le message reste flou&nbsp;: vouloir concilier &quot;diversité et unité&quot;, n&rsquo;est-ce pas encore ménager la chèvre et le chou&nbsp;? Refuser une loi sur le burkini, certes, et non sans raison, mais alors que fait-on pratiquement&nbsp;?</p><p>D&#39;où le risque encouru par un tel discours. Sans doute un pays déchiré recherchera tôt ou tard le &quot;rassemblement&quot;&nbsp;: mais par &quot;l&rsquo;harmonie&quot; ou par la poigne&nbsp;? Et la question se pose-t-elle dans les mêmes termes dans l&rsquo;électorat de la primaire&nbsp;? D&#39;où le caractère évidemment crucial de sa composition. Pour ne rien dire des aléas redoutables de la période qui s&rsquo;ouvre, entre attentats menaçants et incertitudes économiques.</p><p>Une chose reste sûre et plus que jamais déterminante en un temps de discrédit abyssal de la classe politique. On le souligne à l&#39;envi pour Nicolas Sarkozy, mais cela vaut aussi pour Alain Juppé&nbsp;: leur CREDIBILITE pour la primaire est encore loin d&rsquo;être établie.</p><p>Ce qui laisse autant d&rsquo;espace aux autres candidats pour affirmer la leur&hellip;</p>

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Juppé/Sarkozy : "Ô duel tant désiré"… par les médias. Mais la route est longue

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Juppé/Sarkozy : "Ô duel tant désiré"… par les médias. Mais la route est encore longue pour les deux protagonistes

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Politique

Terrorisme

Des mots, des mots, des mots... Quand François Hollande part à la reconquête de l'Elysée avec une obsession rhétorique qui pourrait vite se retourner contre lui 

<div>On aura tout entendu depuis l&rsquo;horreur survenue à Nice le soir du 14 juillet. Et notamment que la fameuse &quot;union nationale&quot; des deux précédents attentats n&rsquo;est plus cette fois de mise, comme annoncé dans Atlantico avant même la tragédie. Mais voilà déjà un mot piégé : que veut dire &quot;union nationale&quot; exactement ? L&rsquo;émotion universelle et l&rsquo;hommage de tous dû aux victimes, évidemment. Or, ils ont bel et bien été au rendez-vous du deuil, démontrant, contre tous les pessimismes et les cynismes, qu&rsquo;il reste dans ce pays des trésors d&rsquo;empathie et de dignité. Comme de gratitude, ô combien méritée, à l&rsquo;égard des forces de sécurité et des personnels soignants.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Mais le soutien sans réserve qui serait dû au gouvernement est une tout autre affaire, que certains voudraient confondre dans le même élan. Depuis quand, dans une grande et vieille démocratie, est-il interdit de demander des comptes aux responsables du pays ? L&rsquo;on aurait donc le droit de le faire quand les prix agricoles sont à la baisse, quand le chômage est à la hausse ou quand la croissance stagne, mais non quand la première mission d&rsquo;un Etat, la protection de ses citoyens, est en jeu ? Et que disaient, lors des crimes de Mohammed Merah, ceux-là mêmes qui se drapent aujourd&rsquo;hui dans &quot;le respect dû aux victimes&quot;. &nbsp;Où était alors le &laquo; respect &raquo;? La &quot;retenue&quot; ? La &quot;réserve&quot; ? Où était donc &quot;l&rsquo;union nationale&quot; ?</div><div>&nbsp;</div><div><strong>Mais le plus frappant dans les commentaires entendus aura été l&rsquo;usage intensif des procédés de &quot;cadrage&quot; du sujet : c&rsquo;est-à-dire quels éléments retenir ; sur lesquels insister ; lesquels minimiser ; et lesquels omettre</strong>. C&rsquo;est ainsi que l&rsquo;on aura passé plus de 48 heures à souligner que le tueur de Nice était &quot;connu des services de police mais pas de renseignement&quot; : comme si le profil délinquant n&rsquo;était pas une constante des futurs djihadistes. A relever son goût peu religieux des femmes et de l&rsquo;alcool : aurait-on déjà oublié les grands &quot;fêtards&quot; Merah et Abdeslam ? A insister enfin sur ses troubles psychologiques graves : comme si Hitler avait été un modèle d&rsquo;équilibre&hellip;&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/perverse-gradation-cibles-attaquees-terroristes-attentat-nice-13-novembre-charlie-hebdo-francois-bernard-huyghe-2766044.html#yjysVyKl3E9zPM7d.99" target="_blank">A LIRE AUSSI -&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;">La perverse gradation des cibles attaquées par les terroristes</span></a></div><div>&nbsp;</div><div>Par sa revendication, l&rsquo;Etat islamique lui-même nous a ramené à la funèbre réalité. Ainsi que la progression de l&rsquo;enquête qui montre une énième fois que le loup n&rsquo;était pas solitaire. Mais l&rsquo;événement est resté submergé sous un pathos réactivé de jour en jour : par le drame lui-même, les témoignages, les hôpitaux, la quête des proches, l&rsquo;identification des victimes, le retour sur les lieux...Pendant ce temps-là le logos (la raison) était écrasé par la force des images. <strong>Les questions les plus simples ont été rarement posées et, surtout, n&rsquo;ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;aucune investigation.</strong> Deux exemples :</div><div>&nbsp;</div><div>1/ Pourquoi le Président a-t-il parlé de &quot;terrorisme islamiste&quot;, expression qu&rsquo;il n&rsquo;emploie quasiment jamais, dès la nuit du 14 au 15 ?<br />&nbsp;</div><div>2/ Y avait-il sur place, oui ou non, les effectifs de police nationale et municipale prévus ce soir-là ? Et si oui, ces effectifs étaient-ils a priori suffisants dans un tel contexte ?&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Cadrage encore dans la présentation de l&rsquo;attentat lui-même. Ainsi pour les versions divergentes données par le Premier ministre et le Ministre de l&rsquo;intérieur sur le caractère islamiste ou non de l&rsquo;attentat : <strong>Manuel Valls mettait en avant la probabilité du fait ; Bernard Cazeneuve, l&rsquo;absence de preuve formelle.</strong></div><div>&nbsp;</div><div>Même distorsion dans la présentation du passé judiciaire du tueur : l&rsquo;existence d&rsquo;une seule condamnation de droit commun avec sursis et très récente en faisait, dit-on, un cas indétectable. Certes mais un autre &quot;cadrage&quot; aurait donné : &nbsp;pourquoi aucune condamnation avant 2016, alors qu&rsquo;il avait commis des délits depuis 2010 ? &nbsp;Pourquoi pas d&rsquo;expulsion ?</div><div>&nbsp;</div><div>Non que la réponse à ces questions ainsi &quot;recadréees&quot; soit de nature à mettre en cause le seul gouvernement. La Mairie de Nice avait la possibilité d&rsquo;annuler les festivités si les garanties de sécurité n&rsquo;étaient pas là<strong>. Avait-elle de son côté déployé les effectifs municipaux prévus ? Et la politique pénale du quinquennat précédent (pas de &laquo; double peine &raquo; !) explique aussi la mansuétude judiciaire à l&rsquo;égard du futur tueur.&nbsp;</strong></div><div>Soyons honnêtes : il faut peut-être admettre que la France entière, de haut en bas, de Paris à Nice, et dans l&rsquo;euphorie de sa fête nationale, a poussé un &laquo; ouf ! &raquo; de soulagement après un Euro sans drame. Et elle a baissé la garde.&nbsp;</div><div>&nbsp;</div><div>Voilà qui désormais n&rsquo;est plus possible. Car la bombe est dans son cœur.</div><div>&nbsp;</div><div><a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/ravages-simplisme-quand-valls-et-hollande-tombent-dans-indignite-en-denoncant-celle-opposants-au-mepris-toute-analyse-fond-2767621.html#5J0Ybly2c8fJ2uys.99" target="_blank">A LIRE AUSSI -&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.4;">Les ravages du simplisme : quand Valls et Hollande tombent dans l&#39;indignité en dénonçant celle de leurs opposants au mépris de toute analyse de fond</span></a></div>

Nice : ou comment éviter de (se) poser les bonnes questions et d’y répondre

<h3 class="s2">Atlantico : Le procès en indignité que font Valls et Hollande à la droite suite à certaines réactions (Estrosi, Juppé, Sarkozy, Ciotti, Guaino, etc.) après Nice n&#39;est-il pas tout aussi indigne dans son excessivité ?&nbsp;</h3><p>L&#39;ampleur du drame de Nice aurait mérité, diront les uns, une trêve de recueillement et de respect pour les victimes.&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">D&#39;autres diront que tout cela est de bonne guerre en période pré-électorale.</span></p><p><strong>La droite a pu craindre qu&#39;une atmosphère de deuil national&nbsp; autour de cérémonies présidées par les plus hautes autorités de l&#39;Etat , ne profite à François Hollande, dont la cote avait, on s&#39;en souvient,&nbsp; sensiblement remonté après l&#39; attentat de <em>Charlie</em>.</strong> Et convenons que ce genre d&#39;effet serait un peu injuste !</p><p>En matière de communication et spécialement de communication politique, le premier qui parle donne sa tonalité à l&#39;événement. <strong>Pour éviter que le chef de l&#39;Etat ne tire indûment avantage de la situation, il fallait le mettre en cause sans attendre - et mettre en cause son gouvernement.</strong> La droite le savait et elle l&#39;a fait.&nbsp;<span style="font-size: 12px; line-height: 1.5;">Il lui fallait en même temps éviter d&#39;abandonner le terrain à Marine Le Pen, ce qui serait arrivé sans doute si les Républicains étaient restés sur la réserve.</span></p><p>Quant au fond, il n&#39;est pas facile de savoir si cette mise en cause est juste : &nbsp;il faudrait pour cela que l&#39;enquête soit plus avancée.</p><p>Il est vrai que la réorganisation permanente qui a été imposée à nos services de police et de renseignement depuis plusieurs années a sa part de responsabilité comme <a class="Colorbox" href="http://www.causeur.fr/attentats-loi-travail-dgsi-dst-rg-renseignement-39215.html" target="_blank">je l&#39;explique par ailleurs</a>. Toute réorganisation se traduit par une perte d&#39;efficacité pendant &nbsp;plusieurs mois voire plusieurs&nbsp; années. Ces réorganisations ont commencé sous Sarkozy, elles ont continué avec Hollande qui a, par exemple, séparé le Direction générale de la sécurité intérieure (et donc l&#39;antiterrorisme) de la police nationale. On lui reproche par ailleurs d&#39;avoir appliqué l&#39;état d&#39;urgence avec mollesse et aussi d&#39;en avoir profité pour persécuter une extrême-droite inoffensive,&nbsp; ce qui est vrai. Dans sa dernière déclaration, il la compare à Daesh , ce qui n&#39;est pas soutenable.</p><p>Il est aussi un sujet qui fait l&#39;objet d&#39;une omerta parce que droite et gauche sont compromis, c&#39;est l&#39;aide que les gouvernements français successifs ont apporté aux djihadistes de Syrie (armes, entraînement, logistique) pendant cinq ans. Ce ne sont pas forcément les mêmes qui ont commandité ou commis l&#39;attentat de Nice mais <strong>l&#39;idéologie djihadiste que nous avons aidée à se développer en Syrie &nbsp;a créé un état d&#39;esprit favorable à l&#39;échauffement de certains esprits.</strong> Il est question que le général qui a organisé depuis l&#39;Elysée ces opérations foireuses, je dirai même déshonorantes ( et qui revenaient en fait à faire la guerre aux chrétiens d&#39;Orient), soit élevé bientôt à la fonction de Grand Chancelier de la Légion d&#39;honneur. Je connais beaucoup de membres de l&#39;Ordre qui en seront choqués.</p><p>Maintenant, sur le plan strictement technique, il est difficile de dire quelle est la responsabilité exacte du gouvernement tant que l&#39;enquête ne nous a pas davantage instruit sur le tueur.</p><p>S&#39;il s&#39;agit d&#39;un &quot;loup solitaire&quot;, tous les spécialistes de l&#39;antiterrorisme vous diront que leur détection est très difficile. Vous connaissez le mot de Fouché. Napoléon lui demandait s&#39;il était sûr qu&#39;il ne se tramait pas d&#39;attentat contre lui. Fouché rappondit : <em>&quot;Sire, s&#39;il y a deux comploteurs, je serai informé, mais&nbsp; s&#39;il n&#39;y en a qu&#39;un , hélas, je ne suis pas sûr de l&#39;être&quot; </em>. Et il est vrai que des centaines, voire de milliers de fous, excités par la propagande islamique mais sans relation directe avec des réseaux , sont dans la nature. La police en a repéré beaucoup mais pas tous.</p><p>En revanche si cet &nbsp;individu a exécuté un ordre, s&#39;il a agi en réseau, alors on peut s&#39;étonner que la détection en amont &nbsp;ne soit pas plus efficace après un an et demi d&#39;attentats.</p><p>Quant à la réponse de Valls, elle est de bonne guerre aussi. Je suis d&#39;accord avec vous: elle est d&#39;une agressivité excessive mais c&#39;est le style de Valls et&nbsp; hélas, d&#39;une partie de la gauche qui a l&#39;habitude de la véhémence idéologique.&nbsp;</p><h3 class="s2">Manuel Valls met notamment en garde contre le risque de&nbsp;<em>&quot;trumpisation des esprits&quot;</em>de certains à droite qui seraient tentés, selon un proche de François Hollande qui s&#39;est confié au&nbsp;<em>JDD</em>,<em>&nbsp;&quot;d&#39;en terminer avec la présence des immigrés et des musulmans.&quot;&nbsp;</em>A quel point cette prétention à vouloir vivre dans un monde noir et blanc, mettant en opposition des méchants (la droite, qui, selon leurs dires, souhaiteraient qu&#39;il n&#39;y ait plus de musulmans en France) et des gentils (eux, avec leur credo du &quot;circulez, il n&#39;y a rien à voir&quot;) est-elle dangereuse ?&nbsp;</h3><p>La droite voudrait &nbsp;profiter de la psychose des attentats pour remener à elle une grande partie de l&#39;opinion publique, ce qui est en partie fait, &nbsp;et surtout l&#39;empêcher d&#39;aller vers le Front national, en criant plus fort que lui, ce qui n&#39;est pas garanti.</p><p>Les accusations de la droite souffrent d&#39;une faiblesse: au vu du bilan des gouvernements qui ont précédé Hollande, on peut se demander si elle aurait fait mieux, sinon dans cette affaire particulière, du moins en général en matière de contrôle de l&#39;immigration et de prévention du terrorisme.</p><p>Le parti socialiste poursuit, quant à lui, sa stratégie de type Terra Nova:&nbsp; devenir le parti de toutes les minorités, spécialement des immigrés musulmans.</p><p>Il a beaucoup perdu sur ce terrain à la suite de la loi Taubira qui a indigné les musulmans encore plus que les catholiques.</p><p>Pour remonter la pente, le Parti socialiste ne recule devant rien, comme des atteintes graves à la laïcité : ainsi &nbsp;l&#39;invitation de notables et d&#39;employés musulmans (comment sait-on qu&#39;ils sont musulmans ? Les a-t-on fichés ?) &nbsp;à l&#39;Hôtel de Ville de Paris pour fêter la fin du ramadan. Hollande fait mine de croire que la droite mettrait à la mer les 6 ou 7 millions de musulmans qui sont en France, ce qui est absurde. Ayant épuisé son crédit auprès de la classe ouvrière, puis des fonctionnaires et peut-être même &nbsp;des bobos, les trois viviers électoraux successifs qu&#39;elle avait cultivés , la gauche compte à présent sur les musulmans qui vont en effet devenir de plus en plus nombreux. Ce faisant, elle joue le jeu dangereux du communautarisme et de la division du pays.</p><p>Valls fait preuve d&#39;une autre forme d&#39;irresponsabilité en parlant de la <em>&quot;trumpisation&quot; </em>des esprits. Réalise-t-il qu&#39;il sera peut-être obligé dans six mois de rencontrer Donald Trump président des Etats-Unis?&nbsp;</p>

valls hollande

Valls et Hollande indignes à force de qualifier d'indignes les autres

C'est celui qui dit qui l'est

Les ravages du simplisme : quand Valls et Hollande tombent dans l'indignité en dénonçant celle de leurs opposants au mépris de toute analyse de fond 

"Cadrage" et "recadrage" d’un massacre : ou comment éviter de (se) poser les bonnes questions et d’y répondre