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Les commentaires de la soirée électorale du 6 décembre n&rsquo;ont pas provoqué de grandes surprises. Cette chronique s&rsquo;était même amusée il y a une semaine à les prédire, tout comme les résultats eux-mêmes. Et de fait les vieux réflexes ont eu la vie dure. Comme ce énième &laquo;&nbsp;choc&nbsp;&raquo; de la victoire FN, pourtant si prévisible, qui parvient à faire le titre commun du&nbsp;Figaro&nbsp;et de&nbsp;l&rsquo;Humanité. Comme encore la polarisation des commentaires sur &laquo;&nbsp;la déconvenue de la droite&nbsp;&raquo;, certes incontestable mais qui aurait pu être précédée d&rsquo;un autre constat majeur&nbsp;: le recul spectaculaire de la gauche par rapport aux régionales de 2010. Une gauche tout de même au pouvoir tant au plan national que régional. Comme enfin les appels à la défense des &laquo;&nbsp;valeurs républicaines&nbsp;&raquo; voire à la &laquo;&nbsp;Résistance&nbsp;&raquo;, la référence aux &laquo;&nbsp;sombres années 30&nbsp;&raquo; et autres diabolisations du vote FN qui devraient pourtant avoir fait la preuve de leur impuissance, voire de leur contre-productivité.Sans doute, quelques voix tant médiatiques que politiques, de droite comme de gauche, ont tenté de dépoussiérer les vieilles grilles d&rsquo;analyse et de sortir les réflexes conditionnés&nbsp;: partage des responsabilités dans l&rsquo;état actuel de la France, nécessité d&rsquo;un renouvellement politique voire d&rsquo;une recomposition. Mais l&rsquo;expérience des précédents &laquo;&nbsp;chocs&nbsp;&raquo; fait hélas craindre un rapide retour dans l&rsquo;ornière des habitudes. On le voit déjà à peine 24 heures après le 1er&nbsp;tour avec le retour imposé aux disciplines partisanes, les additions ô combien théoriques des voix du premier tour pour calculer le second, et le défilé larmoyant des grandes âmes qui en appellent au &laquo;&nbsp;sursaut républicain&nbsp;&raquo;.Rhétorique creuse et qui tourne à vide faute de la moindre définition desdites valeurs, alors même que Marine Le Pen, à la différence de son père, ne cesse de les invoquer. &laquo;&nbsp;Liberté, égalité, fraternité, laïcité&nbsp;&raquo; a-t-elle proclamé au soir du premier tour&nbsp;! La droite comme la gauche ne parviennent pas à la contrer sur ce terrain décisif, car elles sont hors d&rsquo;état d&rsquo;expliciter leurs propres &laquo;&nbsp;valeurs républicaines&nbsp;&raquo;. Et pour cause&nbsp;:&nbsp;la &laquo;&nbsp;République&nbsp;&raquo; chère à une grande partie de la gauche est l&rsquo;autre nom de mai 1968&nbsp;: libération des mœurs mais antilibéralisme politique et économique, antiaméricanisme, antimilitarisme, internationalisme et multiculturalisme. L&rsquo;on est loin de Ferry et Clémenceau&nbsp;!La droite pour sa part ne parvient toujours pas à briser cet &laquo;&nbsp;amalgame&nbsp;&raquo; là et dont personne ne parle. Un jour libérale, le lendemain étatiste, un jour européenne, le lendemain nationaliste, voire tout cela simultanément, elle vit encore dans un complexe d&rsquo;infériorité qui lui vaut de recevoir des leçons de gaullisme par la fine fleur de la gauche mitterrandienne&nbsp;! L&rsquo;invocation du Général par les leaders socialistes pourrait faire au moins autant sourire que l&rsquo;invocation du même Général par Nadine Morano. Est-il si sûr que de Gaulle aurait fait alliance avec EELV et le Front de gauche pour contrer Maître Tixier-Vignancourt, même à 28% des voix&nbsp;? &nbsp;Et voilà la première grande leçon de ces régionales qui n&rsquo;aura fait l&rsquo;objet d&rsquo;aucun commentaire. Ce n&rsquo;est pas une, mais trois &laquo;&nbsp;traditions républicaines&nbsp;&raquo; que l&rsquo;on doit distinguer.&nbsp;La première, la &laquo;&nbsp;République rousseauiste&nbsp;&raquo;, dérivée d&rsquo;une certaine lecture du&nbsp;Contrat social&nbsp;&ndash; largement fautive mais peu importe ici- est celle de Robespierre. Autoritaire et sectaire, elle stimule par la guillotine et le salut public la vertu humaine &laquo;&nbsp;toujours en minorité sur la terre&nbsp;&raquo;&hellip; Omniprésente dans l&rsquo;imaginaire de &laquo;&nbsp;la gauche de la gauche&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est elle qui assimile aujourd&rsquo;hui encore toute opposition et toute critique aux intrigues de &laquo;&nbsp;factieux&nbsp;&raquo; et tout écart d&rsquo;opinion à la remontée d&rsquo;une &laquo;&nbsp;France&nbsp;réactionnaire&nbsp;&raquo;.&nbsp; La deuxième est celle de la &laquo;&nbsp;République libérale&nbsp;&raquo;, celle qui va de Condorcet et des Girondins (les fondateurs de la République, rappelons-le) aux libéraux de l&rsquo;UDI, de l&rsquo;UMP et du PS d&rsquo;aujourd&rsquo;hui, en passant par Jules Ferry et Aristide Briand&nbsp;: c&rsquo;est à elle que la France doit son Etat de droit et l&rsquo;établissement des grandes lois de liberté, de l&rsquo;éducation universelle au divorce, en passant par la liberté syndicale, celle de la presse et le long processus de l&rsquo;émancipation féminine. La troisième est la &laquo;&nbsp;République nationale&nbsp;&raquo;, fruit de la synthèse gaullienne entre la droite traditionnelle et l&rsquo;héritage révolutionnaire&nbsp;: le bonapartisme sans l&rsquo;empire en somme, qui est l&rsquo;esprit même des institutions de la Vème république&nbsp;: exécutif fort, culte de l&rsquo;ordre et gloire nationale. Et sur le plan sociétal, un solide conservatisme. Le Général, encore lui, n&rsquo;aurait pas été un adepte du &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo;&hellip; En somme, la base de la pensée républicaine de droite, qui n&rsquo;a donc rien à voir, ni historiquement, ni philosophiquement avec &laquo;&nbsp;la contamination du FN&nbsp;&raquo;. Il serait bon de le rappeler à la gauche&hellip; et à la droite&nbsp;!Paresse intellectuelle et conformisme politique ont également conduit à manquer d&rsquo;autres enseignements du premier tour des régionales, cette fois sur le plan local&nbsp;:1/ Les effets du redécoupage régional ont été sensibles&nbsp;: le score d&rsquo;un Alain Rousset dans le nouveau grand Sud-Ouest devrait un peu moins surprendre vu la fusion de trois régions fortement à gauche&nbsp;! Inversement Dominique Reynié partait avec un handicap considérable dans une région de gauche couplée avec une autre à la fois FN et de gauche&hellip;&nbsp;2/ L&rsquo;importance des personnalités en lice et de leur positionnement&nbsp;: on le mesure aux bons scores des socialistes compétents et d&rsquo;autorité comme Le Drian et Rousset&nbsp;; inversement aux difficultés des têtes de listes centristes (Bourgogne, Centre), décalés par rapport à un électorat plus à droite.&nbsp;3/ Une prime claire (rhétorique oblige&nbsp;!) a récompensé les bons orateurs&nbsp;: Laurent Wauquiez et surtout les deux Le Pen&nbsp;!&nbsp; L&rsquo;effondrement d&rsquo;un Saintignon ou d&rsquo;un Masseret, bien piètres tribuns, s&rsquo;explique aussi par cela. Et l&rsquo;habileté rhétorique d&rsquo;un Claude Bartolone a assurément limité la déroute qu&rsquo;aurait connue l&rsquo;inaudible Jean-Paul Huchon.&nbsp;4/ L&rsquo;effondrement de la gauche dans des régions où le bilan de sa gestion était tout simplement désastreux (Nord, PACA).5/ Le traitement pour le moins peu subtil par l&rsquo;état-major LR du &laquo;&nbsp;cas Morano&nbsp;&raquo; a pesé lourd dans les résultats du grand Est.6/ Les erreurs stratégiques de Christian Estrosi et Xavier Bertrand ont plombé leurs scores&nbsp;: présidence de la métropole niçoise du premier, candidature aux primaires LR du second, voilà de quoi démobiliser les Marseillais d&rsquo;un côté, les &laquo;&nbsp;Nord-Picardistes&nbsp;&raquo; de l&rsquo;autre&nbsp;!Entre nécessité d&rsquo;une clarification rapide du discours à droite, d&rsquo;un examen de conscience dans les deux camps de &laquo;&nbsp;gouvernement&nbsp;&raquo; et d&rsquo;une analyse précise des résultats, le temps est plus que compté. Or tout porte à croire qu&rsquo;il sera consacré aux grands mots &laquo;&nbsp;républicains&nbsp;&raquo; et aux petits calculs parisiens. Contribuant ainsi à &laquo;&nbsp;nationaliser&nbsp;&raquo; un peu plus une campagne régionale&hellip; dont la nationalisation profite justement à plein au Front National&nbsp;!

Petit panorama des commentaires possibles sur les régionales

Rhétorico-laser

<h3 class="s2">Atlantico : Si les listes de gauche sont en peine, la droite ne semble pas épargnée par la dynamique frontiste... Pour quelles raisons la droite perd-elle l&#39;adhésion des électeurs qui souhaitent une &quot;alternative&quot;? Que propose-t-elle de moins que le Front national ?</h3>​Bruno Cautrès :&nbsp;La droite fait face à un scenario qui n&rsquo;était pas celui prévu d&rsquo;une victoire facile et assez nette aux élections régionales. Les crimes terroristes du 13 novembre ont bouleversé le contexte de ces élections&nbsp;: non seulement l&rsquo;émotion est considérable dans le pays, reléguant un peu derrière la volonté de sanctionner le pouvoir vis-à-vis de ces maigres résultats économiques, mais encore François Hollande a endossé un rôle de &laquo;&nbsp;chef de guerre&nbsp;&raquo; qui bloque le passage aux leaders de la droite pour exister fortement en ce moment. Et puis, et surtout je dirais même, tout se passe comme si le Front national bénéficiait d&rsquo;un exceptionnel &laquo;&nbsp;alignement des planètes&nbsp;&raquo;&nbsp;: l&rsquo;accumulation des mauvaises nouvelles économiques, le climat sécuritaire qui pousse tout vers la droite, la menace terroriste à l&rsquo;intérieur du pays et l&rsquo;infiltration par les terroristes des rangs des réfugiés syriens qui a été reconnue par les autorités. Au-delà de &laquo;&nbsp;l&rsquo;effet climat post-attentats&nbsp;&raquo;, il faut bien sûr parler des raisons plus structurelles qui expliquent une droite en mal de repères&nbsp;: la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, après une seul mandat, l&rsquo;échec de François Hollande sur le plan économique pour le moment, ont donné le sentiment à certaines franges de l&rsquo;électorat que les deux grandes familles politiques étaient à bout de souffle et dépassées par les évènements. Considérées dans ces franges (classes populaires mais aussi classes moyennes déclassées ou touchées par les augmentations des impôts et taxes) comme co-responsables de la situation, les deux familles politiques de la gauche et de la droite sont durement touchées par la dynamique FN. Par ailleurs, on voit, dans notre panel électoral, le FN progresser dans presque toutes les couches de la population.Au bout du compte, le FN a su retourner le stigmate à son avantage&nbsp;même si une majorité d&rsquo;électeurs continuent de douter de sa capacité à gouverner le pays : à force d&rsquo;être cloué au pilori il a sans doute su retourner ce capital négatif en posture de victime, de parti des bannis à qui on refuse les portes du pouvoir, c&rsquo;est le fameux &laquo;&nbsp;UMPS&nbsp;&raquo;. Par ailleurs, la droite a donné d&rsquo;elle-même le spectacle peu engageant d&rsquo;une famille divisée&nbsp;: après la guerre à mort Copé-Fillon, c&rsquo;est à présent le jeu des postures, des petites phrases, des coups médiatiques Juppé-Sarkozy-Fillon-Lemaire. Si Nicolas Sarkozy a martelé que son but était de réunir sa famille politique, force est de constater que la perspective des primaires a aiguisé les rivalités. Ni les règles d&rsquo;organisation, ni les codes de bonne conduite plus ou moins bien respectés n&rsquo;ont empêché le spectacle de la division. Les hommes politiques pensent qu&rsquo;ils font assaut de stratégie et de jolis coups lorsqu&rsquo;ils casent une petite phrase qui est un message subliminal contre l&rsquo;un de leur camp&nbsp;; mais les électeurs, dont beaucoup se débattent dans les difficultés matérielles de la vie, regardent cela de manière très négative. Ils n&rsquo;attendent pas des petites phrases mais des propositions et beaucoup plus encore ils attendent que leur vie quotidienne devienne plus facile et vite. Il suffit, pour s&rsquo;en convaincre, de regarder les résultats d&rsquo;une autre enquête du CEVIPOF, le Baromètre de la confiance politique (dont nous réaliserons une nouvelle vague sous peu).Il faut néanmoins prendre quelques précautions dans les prévisions pour ces régionales&nbsp;: la bataille d&rsquo;interprétation sur qui est le vainqueur ne trouvera sa réponse qu&rsquo;à l&rsquo;issue du second tour lorsque l&rsquo;on saura combien la gauche, la droite (avec le centre) et le FN ont gagné de régions. Par ailleurs, les résultats du premier tour et ce qui va se passer à compter de dimanche soir, peuvent avoir des effets de mobilisation différentielle. Enfin, les derniers jours avant une élection réservent souvent une petite surprise&nbsp;: les électeurs de droite vont-ils vouloir réagir à l&rsquo;avalanche de sondages favorables pour le FN et ne pas se laisser prendre la victoire qu&rsquo;ils attendaient&nbsp;? La gauche va-t-elle donner un coup de collier pour sauver les meubles&nbsp;?&nbsp;Jérôme Fourquet :&nbsp;Dans les sondages, les Républicains font jeux égal avec le FN, donc ils incarnent eux aussi une alternative. Il est vrai malgré tout que la dynamique récente est plutôt favorable au FN, car l&rsquo;actualité a remis au centre du débat les questions identitaires et celles qui touchent à la sécurité. Sur ces sujets là, c&rsquo;est le FN qui incarne une véritable rupture. Autant, sur les enjeux plus classiques, l&rsquo;électorat de droite peut trouver de quoi épancher sa soif sur des marchés économiques, ou du travail, de l&rsquo;assistanat, etc.&nbsp;; Autant sur les questions sécuritaires et migratoires, la vraie rupture est le FN. Nicolas Sarkozy avait cherché après les attentats de janvier à récupérer cette thématique, en attaquant sur le président et en ventant son bilan. D&rsquo;un autre côté, la gauche vient piller les idées de la droite en matière de sécurité pour chercher à s&rsquo;emparer du sujet. Le FN se distingue donc des autres, et encore plus aujourd&rsquo;hui, dans la mesure où le gouvernement à pris des mesures dures.Il ne s&rsquo;agit pas pour autant de baisse de la droite. Elle demeure à un niveau faible, mais elle ne s&rsquo;est pas effondrée. Nous avons vu aux européennes et aux départementales que nous sommes dans un univers de tripartition. Notre vie politique était habituée au jeu de balancier gauche-droite. Dans ce mécanisme là, l&rsquo;extrême impopularité du gouvernement était un boulevard espéré pour la droite. En 2010, lorsque là droite était au pouvoir, la gauche avait réussi son pari aux régionales. A droite, ils pensaient en faire autant aujourd&rsquo;hui, sauf que ce n&rsquo;est pas le cas, car le FN est entré en jeux. De fait, le mécanisme qui fait que l&rsquo;opposition récolte des soutiens au fur et à mesure que le gouvernement devient impopulaire ne fonctionne plus, car il nourrit certes la droite classique, mais aussi le FN. La droite est donc beaucoup plus basse que ce qu&rsquo;elle devait être dans le schéma classique du bipartisme.<h3 class="s2">Le tournant sécuritaire du gouvernement -qui emprunte certaines propositions de la droite- aurait-il pu donner corps à la critique &quot;UMPS&quot;, à une indifférenciation du PS et du parti Les Républicains ?</h3>Bruno Cautrès :&nbsp;Il est certain que l&rsquo;on assiste à quelque chose d&rsquo;exceptionnel&nbsp;avec un pouvoir exécutif de gauche qui tient un langage et prend des postures habituellement plutôt de droite&nbsp;: la loi et l&rsquo;ordre, la sécurité, l&rsquo;état d&rsquo;urgence, le renforcement législatif, voire constitutionnel, des pouvoirs administratifs de lutte contre le terrorisme. Et l&rsquo;on voit bien que la droite n&rsquo;est pas à l&rsquo;aise pour trouver un angle d&rsquo;attaque&nbsp;: Nicolas Sarkozy s&rsquo;est positionné sur le terrain d&rsquo;une critique de ce qui n&rsquo;aurait, d&rsquo;après lui, pas été fait depuis Janvier&nbsp;; Alain Juppé a voulu dans un premier temps se différencier de Nicolas Sarkozy en soutenant largement l&rsquo;action de l&rsquo;exécutif, puis en essayant de trouver quelques critiques et enfin en disparaissant de ce débat. Mais je pense que ce sont surtout les grands problèmes non-réglés au plan socio-économique qui ont pu convaincre des électeurs du FN que la gauche et la droite c&rsquo;était la même chose&nbsp;: au fond, certains électeurs tirent le bilan qu&rsquo;ils ont essayé la droite (2007-2012), la gauche (depuis 2012), que les majorités passent et les problèmes demeurent.<div> Quelles sont alors les questions que la droite ne pourra pas se permettre d&#39;éluder, tant sur sa capacité à proposer une lecture du monde que dans ses méthodes ?Bruno Cautrès :&nbsp;Si la droite gagne la présidentielle de 2017, elle devrait (et je dirais la même chose de la gauche si le cas se présentait) avant tout mettre un grand coup de frein à la &laquo;&nbsp;machine à promesses&nbsp;&raquo;&nbsp;: non, on ne change pas la France en cent jours&nbsp;! La réalité d&rsquo;un pays moderne et développé dans une période de transformation profonde du capitalisme (effets de la globalisation), ne peut plus s&rsquo;accommoder de ces promesses sans lendemain ou dont on découvre les effets pervers et inattendus au moment de les mettre en œuvre. Cela ne veut pas dire l&rsquo;immobilisme&nbsp;; cela veut sans doute dire se fixer peu de grands objectifs et vouloir faire avancer le pays sur deux ou trois de ces problèmes&nbsp;: chômage des jeunes et formation en alternance, repenser le lien lycée-université par exemple. La &quot;machine à divisions&quot; également devrait trouver une solution&nbsp;: au fond, la question du lien de la droite et du centre façon RPR-UDF d&rsquo;antant n&rsquo;a toujours pas trouvé sa solution. Comme le PS à une époque (et comme le PS sans doute le redeviendrait en cas de défaite en 2017), la droite d&rsquo;aujourd&rsquo;hui est obsédée par l&rsquo;élection présidentielle. Les électeurs, un peu effarés par ce spectacle, voient des hommes politiques qui ont déjà tout eu s&rsquo;écharper pour obtenir la seule marche qu&rsquo;ils n&rsquo;ont parfois pas encore occupée ou sur laquelle ils veulent revenir. Une partie, je pense significative, de l&rsquo;électorat de droite attend de l&rsquo;air frais, du renouvellement. A condition que les &laquo;&nbsp;jeunes&nbsp;&raquo; (qui parfois ont déjà dépassé la quarantaine) ne répliquent pas les automatismes que leurs aînés leur ont appris&hellip;.Jérôme Fourquet :&nbsp;Le FN a des propositions très concrètes et soumet une certaine vision du monde. Il s&rsquo;agit de cette vision qui est de plus en plus partagée. Il y a certes des interrogations sur les aspects économiques, notamment quant à la sortie de l&rsquo;euro, mais sur l&rsquo;aspect du rapport à l&rsquo;immigration, du contrôle aux frontières, etc.&nbsp;: 90% des sympathisants adhèrent et le désir.Mais un substrat de mécontentement de l&rsquo;ancienne présidence peut malgré tout surgir. Nicolas Sarkozy avait promis de tout passer &laquo;&nbsp;au karcher&nbsp;&raquo;, mais dans le fait cela n&rsquo;a pas été le cas. Les Français regardent, stupéfaits, l&rsquo;implantation du djihadisme en France et objectivement personne en fera croire en Français qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une génération qui est née en mai 2012 à cause de François Hollande. Les filières sont mises en place depuis des années dans certains quartiers. Il réside donc une insatisfaction de la droite sur la question sécuritaire, mais aussi sur les questions économiques. Nous nous souvenons des fameuses promesses &laquo;&nbsp;travailler plus pour gagner plus&nbsp;&raquo;, la remise au carré des comptes publiques&hellip; Ce sont également ces raisons qui expliquent que Nicolas Sarkozy peut avoir des difficultés parmi de l&rsquo;électorat de droite. Il est vu comme étant le responsable du quinquennat de 2007-2012.&nbsp;&nbsp;</div>&nbsp;

Nicolas sarkozy

Régionales : pourquoi la droite baisse-t-elle autant dans les sondages ?

Descente aux enfers

Régionales : mais pourquoi la droite baisse-t-elle autant dans les sondages face au FN ?

À quand l'électro-choc?

Politique

Après l'état d'urgence, l'état de choc : petit panorama des commentaires possibles sur les régionales pour ceux qui gardent leurs esprits

Est-ce prendre un gros risque que de prévoir le résultat majeur du premier tour des régionales, dimanche prochain&nbsp;? Une poussée forte du FN, voire (on en prend ici le pari) plus forte que ne l&rsquo;annoncent les tout derniers sondages post-attentats. Pour une raison simple et décisive en politique&nbsp;: au-delà des intentions déclarées de vote, les préoccupations dominantes de l&rsquo;électorat décidé à aller voter ont viré au tout-sécuritaire et à l&rsquo;anti-immigration. Et cela, même si la correction politique des sondages s&rsquo;est efforcée de masquer le phénomène en saucissonnant les motivations électorales entre &quot;insécurité&quot; et &quot;terrorisme&quot; et entre &quot;immigration&quot; et &quot;migrants&quot;&hellip; Cumulés, les scores que font ces thèmes sont tout simplement écrasants. Or qui les manie mieux que le FN&nbsp;? Et, selon la loi d&rsquo;airain de toute élection énoncée en son temps par Laurent Fabius&nbsp;: &quot;l&rsquo;agenda fait le résultat&quot;. Or la droite, coincée entre union nationale et COP21, semble d&rsquo;ores et déjà avoir oublié d&rsquo;inscrire à cet agenda la hausse spectaculaire du chômage, thème qui lui est le plus favorable avec la hausse des impôts. A quoi s&rsquo;ajoute la modestie (apparente) de l&rsquo;enjeu&nbsp;: un premier tour de régionales, reléguées en fin d&rsquo;année avec carte électorale bouleversée et compétences incompréhensibles, voilà qui ne peut que stimuler l&rsquo;envie de se défouler dans un &quot;climat&quot; (dans tous les sens du terme) hyper-anxiogène. On verra bien pour le second tour&hellip;Il est dès lors encore moins difficile d&rsquo;anticiper les commentaires qui fleuriront sur tous les plateaux au soir du 6 décembre. Dans une cacophonie encore redoublée (s&rsquo;il est possible&nbsp;!) par rapport aux prises de bec habituelles, LA question unique era&nbsp;: &quot;qui est coupable de la montée du FN&nbsp;?&quot;. Et la gauche et la droite de s&rsquo;agonir d&rsquo;injures sous l&rsquo;œil gourmand des responsables frontistes qui se paieront le luxe de la placidité, calculette en main pour les projections du second tour&hellip;Partons plus précisément de l&rsquo;hypothèse suivante que nous considérons non pas comme certaine, mais tout simplement comme la plus probable&nbsp;au soir du premier tour: 3 régions promises à la droite, 3 au FN, 2 à la gauche, et 5 très incertaines (dont trois triangulaires serrées).Entrons alors plus avant dans les débats du 6 décembre&nbsp;:- Aux représentants de la droite, la question des journalistes sera simple&nbsp;: &quot;Vous deviez gagner haut la main&nbsp;: reconnaissez-vous votre échec&nbsp;?&quot;- Aux représentants de la gauche&nbsp;: &quot;Même si la gauche résiste,l&rsquo;effet Hollande&nbsp;post-attentats semble limité. Qu&rsquo;en pensez-vous&nbsp;?&quot;.- Aux représentants du FN&nbsp;: &quot;N&rsquo;avez-vous pas honte de capitaliser ainsi sur les attentats&nbsp;?&quot;Les réponses seront&nbsp;:-A droite&nbsp;: &quot;Nous avions prévenu le pouvoir socialiste sur l&rsquo;impréparation du pays. Pourquoi réagir si tard&nbsp;? Pourquoi si peu&nbsp;? C&rsquo;était faire le lit du FN&quot;.-A gauche&nbsp;: &quot;les compromissions de la droite avec le FN expliquent ce dangereux résultat pour la démocratie&nbsp;: mais le cumul des voix de gauche annoncent la résistance au second tour. Nous lançons un appel, etc&hellip;&quot;- Au FN&nbsp;: &quot;les résultats parlent d&rsquo;eux-mêmes. Ils nous donnent tout simplement raison&quot;.Quant aux titres de la presse nationale, les voici&nbsp;:- Le Monde&nbsp;: &quot;La surenchère sécuritaire de la droite fait le jeu du Front national&quot; ; ou &quot;La montée du FN prive la droite de la victoire escomptée&quot; ; ou encore&nbsp;: &quot;Malgré la percée du FN, la gauche garde ses chances pour le second tour&quot;.- Libération&nbsp;: &quot;La gauche fait de la résistance&quot; ; ou &quot;La peur bourre les urnes&quot; ; ou encore &quot;Défouloir dans l&#39;isoloir&nbsp;!&quot;.-Le Figaro&nbsp;: &quot;Pas d&#39;effet Hollande sur les régionales&quot; ; ou &quot;FN en forte hausse, droite en progression&quot; ; ou encore &quot;Gauche: la déconfiture&quot;.Et puis, le 7 au matin, viendra le crépitement des &quot;fact checkers&quot;&hellip;Ils prendront, comme il se doit, les bases de calcul suivantes&nbsp;:- Non pas les élections de 2010 (triomphe de la gauche) mais les sondages d&rsquo;avant les attentats (favorables à la droite républicaine) avec l&rsquo;argument-massue&nbsp;: &quot;ce qui compte, c&rsquo;est les résultats par rapport aux prévisions&quot;.&nbsp;- Non pas les 22 régions de 2010 mais les 13 nouvelles grandes régions: &quot;car on ne peut pas comparer l&rsquo;incomparable&quot;&hellip;-Tout en ajoutant les régions (inchangées) d&rsquo;Outre-mer, acquises à la gauche pour l&rsquo;essentiel.La conclusion (contenue dans ces prémisses) sera donc&nbsp;: percée du FN,résistance de la gauche et déconvenue de ladroite.&quot;CQFD, alors même que la gauche risque fort de perdre les &frac34; de ses 21 anciennes régions au terme du second tour&nbsp;!

Régionales J-6 : pas besoin de regarder la télé

Ce devait être le dernier tournant du quinquennat. L&rsquo;ultime modelage visant à préparer la future échéance présidentielle de 2017. Quelques jours avant les attentats, les supputations allaient même bon train&nbsp;: François Hollande allait-il ouvrir l&rsquo;exécutif aux autres composantes de la gauche (, EELV, PC) ou façonnerait-il, avec Manuel Valls, un gouvernement centro-compatible afin d&rsquo;aborder les futures échéances par une inflexion à droite&nbsp;? Une date avait même été avancée, la semaine du 21 décembre, après l&rsquo;élection des présidents de Conseils régionaux prévue le 18. Jean-Yves Le Drian, en cas de victoire, devait abandonner son portefeuille pour repartir en Bretagne. La présence de Christiane Taubira place Vendôme était remise en question. Laurent Fabius appelé au conseil constitutionnel était aussi donné partant tout comme Michel Sapin.&nbsp;Mais le 13 novembre au soir, les plans des uns et des autres sont tombés à l&rsquo;eau. Le Drian, Taubira, Fabius et Sapin sont, aux côtés de Bernard Cazeneuve, des acteurs essentiels de la lutte contre le terrorisme. Pas question de s&rsquo;en passer en temps de crise. Ca n&rsquo;est pas le moment de passer le relais, de transmettre les dossiers, il faut agir. Les ministres doivent être pleinement opérationnels et ce encore pour plusieurs semaines. Même si, souligne-t-on dans l&rsquo;opposition, rien n&rsquo;empêche de changer de ministre de la Défense puisqu&rsquo;en réalité ça n&rsquo;est pas lui le chef des armées mais le Président de la République. Jean-Yves Le Drian gardera donc, même s&rsquo;il est élu aux régionales, son poste de ministre. Les autres sont aussi sommés de contenir leurs envies de liberté. &quot;Nous sommes entièrement mobilisés sur la lutte contre le terrorisme et la préparation de la COP21&quot;, commentait-on hier au Château. &nbsp;&quot;Je ne vois vraiment pas comment on peut remanier alors que l&rsquo;on est en état d&rsquo;urgence&quot;, entendait-on rue de Solférino. Plus que jamais les Français ont besoin de stabilité, de pérennité et, on l&rsquo;a vu lors de la séance mouvementée à l&rsquo;Assemblée nationale, ils rejettent avec force toute tentation de retomber trop tôt dans les querelles de politique politicienne. D&rsquo;autres pourtant s&rsquo;impatientent&nbsp;: &quot;Il faudra bien le faire ce remaniement, on ne va pas continuer comme ça jusqu&rsquo;aux présidentielles. Il va nous falloir mettre en place un gouvernement de combat. Ça se fera au premier trimestre 2016&quot;, affirme un habitué de l&rsquo;Elysée. Le grand chambardement devrait, en tous cas, être reporté jusqu&rsquo; au 26 février date de la fin de l&rsquo;état d&rsquo;urgence.

jean yve le drian 

Pourquoi l’état d’urgence va empêcher le remaniement post-régionales

Glaciation

Selon un sondage Ipsos-Sopra Steria réalisé pour France 3 et publié ce vendredi, les listes du FN cumulent 30% des intentions de vote pour le premier tour des élections régionales, devant des Républicains-UDI-MoDem (29%) et celles du PS et du PRG (22%).&nbsp;Depuis la dernière enquête réalisée, publiée sur francetv info une semaine avant avant les attentats, le FN progresse donc de quatre points, et les listes LR-UDI-MoDem reculent de trois points.Pour 33% des sondés, leur vote peut encore changer d&#39;ici au 6 décembre, mais les électeurs du Front national sont les plus certains de leur choix. Ils sont en effet 80% à affirmer que leur choix est définitif. Au second tour, seulement la moitié des sondés se disent favorables à une union des listes de gauche et de droite pour faire barrage au Front National en cas de triangulaire.53% des personnes sollicitées pour cette enquête estiment qu&rsquo;une victoire du Front national dans leur région serait une &quot;mauvaise chose&quot;, alors qu&#39;un quart d&#39;entre eux se réjouirait de voir leur région administrée par le parti de Marine Le Pen. Enfin, 22% estiment qu&rsquo;une victoire du FN ne serait &quot;ni une bonne ni une mauvaise chose&quot;. Par ailleurs, 28% des électeurs estiment qu&#39;une victoire de la droite serait négative, et 40% jugent que celle de la gauche serait une &quot;mauvaise chose&quot;.<div>&nbsp;</div>

Marine Le Pen

Élections régionales : deux semaines après les attentats, le FN est donné 

Sondage

Élections régionales : deux semaines après les attentats, le FN est donné en tête des intentions de vote au premier tour 

France

Régionales J-6 : pas besoin de regarder la télé, voilà les commentaires que vous entendrez le soir du premier tour

Les récents débats des régionales en &quot;PACA&quot; et en &quot;NPCP&quot; (au fait, il faudrait peut-être commencer par donner de vrais noms à ces belles régions !) organisés par itélé-Europe 1 et les grands quotidiens régionaux ont donné le la de la campagne qui s&rsquo;ouvre&nbsp;: pour le meilleur (un peu) et pour le pire (surtout).Non qu&rsquo;il n&rsquo;y ait de grosses différences entre ces deux territoires situés aux deux extrémités de l&rsquo;hexagone. Pourtant les difficultés partagées (haut niveau de chômage), leur caractère frontalier (crise migratoire), les rivalités internes (Nice/Marseille, Picardie/Nord) les analogies entre les différents candidats (la tante et la nièce Le Pen, deux anciens ministres UMP, deux barons locaux du PS) créent suffisamment de points communs pour assurer des problématiques partagées. Et donc des stratégies rhétoriques similaires.On a pu maintes fois le vérifier au cours de ces émissions, d&rsquo;autant que le même duo d&rsquo;animateurs a assuré une homogénéité dans le style du débat.Visiblement préparée au niveau central, la stratégie des deux Le Pen a été d&rsquo;une clarté limpide&nbsp;: traduction systématique des grands enjeux nationaux autour de la &quot;préférence régionale&quot;&nbsp;; insistance sur la crise migratoire&nbsp;; procès de &quot;l&rsquo;UMPS&quot; coupable de toutes les connivences&nbsp;; attaque particulière contre les deux &quot;UMP&quot; (pardon, Républicains&nbsp;!) sur leur bilan aussi bien national que local.Les deux ténors de la droite, très menacés par la montée du FN et voulant dissiper l&rsquo;argument de &quot;l&rsquo;UMPS&quot;, ont réservé la plupart de leurs flèches à leurs rivales frontistes&nbsp;: Xavier Bertrand s&rsquo;est signalé par une violence particulière (&quot;ça va bien&nbsp;!&quot; &quot;on en a assez&nbsp;!&quot;), tandis que Christian Estrosi mettait en cause les insuffisances économiques de la &quot;tata&quot; (sic) pour disqualifier la nièce&hellip;Le duel principal ainsi structuré, les &quot;outsiders&quot; socialistes se trouvaient placés en confortable position d&rsquo;arbitres, physiquement installés d&rsquo;ailleurs entre Républicains et FN. Pierre de Saintignon inconnu du grand public national jusque-là, fit preuve d&rsquo;une modération et d&rsquo;un style bonhomme plutôt reposants dans l&rsquo;électricité ambiante. Christophe Castaner affirma son énergie et son pragmatisme (mais aussi son sectarisme&hellip;). Mais surtout le duel Républicains / FN leur a permis d&rsquo;esquiver leur principal handicap&nbsp;: celui d&rsquo;être les sortants d&rsquo;exécutifs régionaux au bilan médiocre, voire catastrophique pour PACA. L&rsquo;ignorance ou le désintérêt des intervieweurs pour les dossiers proprement régionaux, que la discrétion forcée des partenaires de la PQR n&rsquo;a pu compenser, a fait le reste. De sorte que, pour beaucoup, les socialistes se sont plutôt bien sortis d&rsquo;un exercice qui aurait dû les étriller.Est-ce pour autant si sûr&nbsp;? D&rsquo;une part l&rsquo;extrême confusion des deux débats, surtout celui de &quot;NPCP&quot; où tout le monde coupait la parole à tout le monde et où les journalistes n&rsquo;attendaient même pas la réponse à leurs propres questions, a plutôt laissé une impression de tournis. D&rsquo;autre part, cette position d&rsquo;arbitres renvoyait cruellement à la troisième place (lointaine) des socialistes dans les sondages&nbsp;: un arbitre n&rsquo;est-il pas par définition hors-jeu&nbsp;? Enfin le fond du discours des candidats socialistes où l&rsquo;autosatisfaction, les pieuses généralités (&quot;humanité&quot;, jeunesse&quot; &quot;solidarité&quot;, &quot;harmonie&quot;) le disputaient au sempiternel déni (&quot;Calais n&rsquo;est pas une jungle&nbsp;; &quot;la région PACA n&rsquo;a pas baissé ses investissements dans les entreprises&quot;) reproduisaient en pire les insignes faiblesses rhétoriques du gouvernement national. Avec la même force de conviction&hellip;Au bénéfice des candidats républicains&nbsp;? Nullement&nbsp;: malgré des propositions fortes en matière économique (&quot;proche emploi&quot; de Xavier Bertrand, pépinière d&rsquo;entreprises de Christian Estrosi) leur discours a été rendu inaudible par la multiplication des attaques ad hominem contre le FN et la propension à aborder dix sujets à la fois, du plus général au plus technique, de l&rsquo;économie à la sécurité, de l&rsquo;agriculture à l&rsquo;innovation, des automobilistes à la formation professionnelle. Tactique de l&rsquo;attrape-tout qui n&rsquo;attrape plus rien, où l&rsquo;on retrouve le déplorable effet du &quot;système des fiches&quot; pieusement préparées par les collaborateurs. Qui trop embrasse mal étreint. Pire&nbsp;: aussi bien Ch. Estrosi que X. Bertrand ont été d&rsquo;emblée affaiblis par leurs autres &quot;casquettes&quot;. Candidature aux primaires pour l&rsquo;un, présidence de la métropole niçoise pour l&rsquo;autre&nbsp;: de quoi perdre des tombereaux de voix marseillaises&nbsp;! Point faible sur lequel a su appuyer M. Maréchal Le Pen&hellip; L&rsquo;on objectera que sa &quot;tata&quot; est elle aussi candidate à &quot;autre chose&quot; qu&rsquo;une présidence de région. Mais voilà l&rsquo;injustice de la vie politique&nbsp;: sa dimension nationale est perçue comme un atout, alors qu&rsquo;elle est reproché à Xavier Bertrand. Privilège de star&hellip;Si vainqueur il y a, c&rsquo;est donc le FN ; et cela pour quatre raisons conjuguées&nbsp;:La première est acquise avant même l&rsquo;entrée sur le plateau&nbsp;: n&rsquo;ayant jamais exercé de responsabilité nationale ni régionale, le FN part avec un avantage comparatif considérable dans un pays qui va mal et où les &quot;sortants&quot; sont discrédités. Et il ne se fait jamais faute de rappeler sa virginité&nbsp;!La seconde tient à son positionnement victimaire&nbsp;: cible convergente de tous ses adversaires (auxquels s&rsquo;est rajoutée en PACA l&rsquo;écologiste Sophie Camard), il suffit devant la &quot;diabolisation&quot; de hausser les épaules, de sourire, ou d&rsquo;ironiser (&quot;je mange les enfants&nbsp;!&quot;, M. Maréchal Le Pen). D&rsquo;autant qu&rsquo;il est toujours plus délicat d&rsquo;attaquer une femme (comme le sait aussi Christiane Taubira).La troisième tient à la dimension nationale du débat donnée par les médias et accentuées par les questions des journalistes&nbsp;: raccord parfait avec la stratégie rhétorique du FN qui, on l&rsquo;a vu, relie toujours national et local.La quatrième tient aux qualités d&rsquo;oratrices de la tante et de la nièce (avec un net avantage encore à la première). Refus des détails techniques et de la bataille de chiffres (où elles sont, comme le public, mal à l&rsquo;aise)&nbsp;; simplicité (simplisme&nbsp;?) du propos et des engagements&nbsp;; sens de la formule (&quot;les autres, jamais les nôtres&quot;) et concentration sur un fait concret et gênant pour l&rsquo;adversaire (dossier de marché public, subvention douteuse, photos d&rsquo;une exposition &quot;limite&quot;). Cerise sur le gâteau, elles se sont permis toutes deux de reprendre le candidat républicain sur des propositions d&rsquo;allure pourtant &quot;très FN&quot;: portiques de sécurité dans les trains, restriction du RSA&hellip;On trouve là une nouvelle ruse rhétorique, employée également dans le cas Morano&nbsp;: pas touche à nos thèmes&nbsp;!Bon, leurs adversaires se rassureront en pensant que le &quot;stock des Le Pen&quot; est désormais épuisé et que les autres débats seront plus faciles... Certainement pas celui avec Florian Philippot, en tout cas&nbsp;!

Débats dans la bataille des régionales: et le parti qui remporte la palme est...

Au risque de se faire traiter de néo-fasciste, l&rsquo;on affirmera d&rsquo;emblée que Marine Le Pen est une excellente oratrice. En témoigne, s&rsquo;il en était besoin, son véritable tour de force rhétorique de dimanche dernier aux universités du FN&nbsp;: un long discours d&rsquo;une heure et quart, où elle a tenu la distance sans fléchir, tout en étant à son meilleur au début et à la fin&nbsp;: toujours soigner la première et la dernière impression !Commençons par le &quot;non verbal&quot;, langage du corps et usage de la voix. Non pas, comme l&rsquo;affirme à tort un vrai mythe de la &laquo;&nbsp;com&rsquo;&nbsp;&raquo;, parce que ces éléments seraient bien plus importants que le propos lui-même&nbsp;; mais parce que leur congruence avec le discours est absolument décisive pour la délivrance du message. En la matière, sans avoir les ressources d&rsquo;un Obama, Marine Le Pen est efficace&nbsp;: bien ancrée dans le sol, elle englobe l&rsquo;ensemble de l&rsquo;auditoire (pourtant considérable) par l&rsquo;aller et retour constant du regard. Corps bien droit mais qu&rsquo;elle fléchit souvent avant de le redresser vivement, incarnant une sorte d&rsquo;énergie féline, prête à bondir sur l&rsquo;adversaire. Les mains sont utilisées à bon escient et (à la différence de Nicolas Sarkozy) avec économie&nbsp;: index levé pour demander l&rsquo;attention ou souligner le propos&nbsp;; doigts qui comptent les arguments en même temps que l&rsquo;orateur les énumère&nbsp;; poings qui se referment pour marteler une assertion&nbsp;; mains qui balaient l&rsquo;objection ou moulinent l&rsquo;air pour mimer le vide de la parole adverse. Puis qui s&rsquo;ouvrent, paumes vers le haut et bras écartés, en signe d&rsquo;accueil, d&rsquo;appel adressé au public et, au-delà, au &laquo;&nbsp;peuple&nbsp;&raquo;. Invitation accompagnée d&rsquo;un large sourire&nbsp;: sourire qui se fait grinçant dans les nombreux moments de sarcasme accablant l&rsquo;adversaire.La voix est naturellement grave et ne dérape jamais dans l&rsquo;aigu un rien éraillée par la cigarette sans doute, mais cela convient parfaitement au registre de la&nbsp;gouaille populaire &ndash;ou populiste- dont elle use si volontiers. Contrairement à la &laquo;&nbsp;conversation naturelle&nbsp;&raquo; (et aux mauvais orateurs&nbsp;!), aucune baisse du niveau sonore en fin de phrase, car s&rsquo;y trouve souvent le mot-clef. Aucun &laquo;&nbsp;euh&nbsp;&raquo;, non plus, contrairement à François Hollande et un usage très maîtrisé du silence et de ses multiples usages&nbsp;: respiration, interpellation, attente des applaudissements etc&hellip;; D&rsquo;où une certaine lenteur de la diction, en moyenne autour de 150 mots/ minute, mais qui n&rsquo;est jamais uniforme et qui, là encore, convient très bien à la tonalité générale choisie&nbsp;: la solennité.La richesse du non verbal a pour symétrique la véritable encyclopédie du discours mise au service du propos&nbsp;: questions rhétoriques, images populaires (&laquo;&nbsp;roulés dans la farine&nbsp;&raquo;), sentences, oxymores (&laquo;&nbsp;belle âmes molles&nbsp;&raquo;), rythmes ternaires&hellip;La figure dominante reste celle de l&rsquo;accumulation&nbsp;: accumulation des défis, des dangers, des fautes, des contradictions, des scandales de l&rsquo;adversaire. Accumulation accentuée par le martèlement des anaphores et organisée en gradation pour assurer la montée de l&rsquo;indignation. L&rsquo;argumentation vise sans détour les trois ressentiments les plus puissants dans l&rsquo;être humain: ressentiments&nbsp;devant la menace, devant l&rsquo;injustice et devant l&rsquo;absurde. Car la thèse centrale est elle aussi sans détour&nbsp;: le &laquo;&nbsp;laxisme&nbsp;&raquo; dans tous les domaines du PS et de l&rsquo;UMP (jamais Marine Le Pen n&rsquo;emploie la nouvelle appellation des &laquo;&nbsp;Républicains&nbsp;&raquo;) met en péril la survie même de la France. Le message est tout aussi limpide, décliné&nbsp;à volonté à travers la métaphore filée de la protection: &laquo;&nbsp;Nous serons le bouclier des Français&nbsp;&raquo;.De là un discours littéralement hystérisant, chauffant la salle à blanc dans l&rsquo;attente impatiente de la délivrance&hellip; que l&rsquo;orateur va, à intervalles réguliers, offrir par son ethos (désintéressement, lucidité, et dévouement) et tel élément de son programme politique. Avant de repartir dans une nouvelle séquence d&rsquo;hystérisation, ponctuée par un nouveau message de réassurance&hellip;Le procédé central est celui de l&rsquo;inversion de la charge,&nbsp;selon l&rsquo;adage, lui aussi populaire, du &quot;c&rsquo;est celui qui le dit qui l&rsquo;est&nbsp;!&quot; : partant de l&rsquo;implicite (&quot;on nous accuse de&hellip;&quot;) Marine Le Pen renverse systématiquement l&rsquo;accusation&nbsp;: on nous dit brutaux et inhumains, mais &quot;où est la cruauté, où est l&rsquo;inhumanité au final ?&quot; Par une triangulation systématique (l&rsquo;apport de Florian Philippot) les services publics, la défense des faibles, la justice (leitmotiv du discours) sont arrachées à la gauche et captées par le FN. Ce qui rend au passage totalement dérisoire la sempiternelle illusion qu&rsquo;il ne menace que la droite...L&rsquo;antithèse structure donc logiquement le discours, à travers une mise en scène des plus simples et de plus efficaces. Les &quot;forces agissantes&quot; de cette dramaturgie sont clairement identifiées&nbsp;: face à &quot;eux&quot; (l&rsquo;UMPS, l&rsquo;Europe, l&rsquo;Allemagne, les mondialistes les multiculturalistes, les &laquo;&nbsp;pédagogistes&nbsp;&raquo; la finance, les islamistes etc&hellip;) le &quot;nous&quot; se construit, aussi rassembleur que possible, dans une vaste opération d&rsquo;attrape-tout électoraliste&nbsp;: paysans, retraités, salariés, médecins, enseignants et même &quot;musulmans&quot; soigneusement distingués des &quot;islamistes&quot;. Bref &quot;la majorité silencieuse&quot; qui doit sortir de son silence: Marine, nouvelle Jeanne d&rsquo;Arc, ne lui offre-t-elle pas sa voix&nbsp;?Mais voilà&nbsp;: la pente de l&rsquo;imaginaire collectif est fatale et la thématique glisse de l&rsquo;accusation de &laquo;&nbsp;laxisme&nbsp;&raquo; (première partie) à celle de &laquo;&nbsp;crime&nbsp;&raquo; (2ème partie). Non plus seulement incompétence, impuissance et illusion, mais volonté de &quot;destruction&quot;, application de &quot;sinistres projets&quot;, &quot;instrumentalisation de la mort&quot;. La bonne vieille &laquo;&nbsp;théorie de la conspiration&nbsp;&raquo; émerge au fil du discours. Avec tous ses marqueurs, si bien identifiés par Raoul Girardet dans ses Mythes et mythologies politiques. Cet ennemi est toujours &laquo;&nbsp;sans visage&nbsp;&raquo;&nbsp;: finance &laquo;&nbsp;sans visage&nbsp;&raquo; dit Marine Le Pen reprenant à dessein les mots de François Hollande en 2012 (nouvelle triangulation&nbsp;!). Donc aux cent visages, que l&rsquo;orateur-sauveur doit &laquo;&nbsp;démasquer&nbsp;&raquo; sans relâche auprès du peuple abusé. Visages évidemment des &quot;étrangers&quot; amalgamés, dans, un raccourci très parlant, avec les &quot;clandestins&quot;. Etrangers &quot;disséminés jusque dans les plus petits villages de France&quot; par &quot;la politique de peuplement de Manuel Valls, clin d&rsquo;œil évident au mythe du &quot;Grand Remplacement&quot;.&quot;Votre nom c&rsquo;est l&rsquo;étranger&quot; disait Michelet, aussi grand républicain que grand conspirationniste&nbsp;: et Marine Le Pen d&rsquo;égrener, avec une gourmandise suspecte, ces noms étrangers, des terroristes de 2015 à&hellip; Najat Vallaud-Belkacem&nbsp;! Sans manquer de jouer sur ces noms en faisant d&rsquo;Alain Juppé un &quot;Alain Vallaud Belkacem&quot;, la Ministre de l&rsquo;éducation devenant elle&hellip; &quot;Najat&nbsp;Juppé&quot; : immigrés et &laquo;&nbsp;immigrationnistes&nbsp;&raquo;, même combat&nbsp;!Marine Le Pen renoue ainsi avec les attaques ad hominem et ad nominem typiques de son père comme avec son thème fondamental&nbsp;: l&rsquo;immigration, qui occupe l&rsquo;essentiel de son propos et qui offre, dans la plus pure veine paternelle, la providentielle synthèse de tous les problèmes des Français&nbsp;: école, santé, chômage, délinquance, déficits, malaise identitaire etc&hellip;.Un expert qui n&rsquo;est autre que Jean-Marie Le Pen lui-même ne s&rsquo;y est pas trompé, en saluant un discours &quot;100% lepéniste&quot; (à quelques résidus &quot;philippiens&quot; près, corrigerons-nous). Lepéniste, il l&rsquo;est en effet par sa thématique dominante et son talent&nbsp;incontestable!De quoi sonner le tocsin rhétorique auprès de tous les opposants au FN&nbsp;: Cessez de tergiverser, de contourner ou de diaboliser. Cessez de bafouiller par peur de &quot;parler&nbsp;comme Marine le Pen&quot;. Commencez, pour la contrer, par parler aussi bien qu&rsquo;elle&nbsp;!Aux armes, Orateurs&nbsp;!

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Marine Le Pen ou la rhétorique du mythe

Dans un communiqué publié ce jeudi, la candidate du FN dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie invite le Premier ministre à l&#39;affronter lors d&#39;un débat, en vue du premier tour des élections régionales de décembre 2015, notamment afin que ce dernier &quot;clarifie sa position&quot; sur le Front National.&nbsp;Se souvenant des récentes déclarations de Manuel Valls, qui assure qu&#39;il sera &quot;hors de question de laisser le FN gagner une région et que tout devra être fait pour l&#39;empêcher&quot;, la présidente du Front National aimerait obtenir publiquement des précisions sur &quot;le type d&#39;action&quot; suggéré par le Premier ministre, et lui demande ainsi de &quot;clarifier sa position&quot;.&quot;Nous pourrons à l&#39;occasion de notre débat discuter devant les Français des méthodes qu&#39;il compte appliquer pour &#39;empêcher&#39; le FN de gagner une région&quot; espère la présidente du Front National.&nbsp;&quot;Nous pourrons aussi évoquer l&#39;alliance électorale qu&#39;il semble préparer avec l&#39;UMP dans la perspective du second tour dans les régions de France où le FN est particulièrement bien placé (&hellip;) Nous pourrons surtout confronter nos projets, s&#39;il en a un à défendre, concernant les régions&quot; écrit également Marine Le Pen dans son communiqué.&nbsp;<div>&nbsp;</div>

Élections régionales : Marine Le Pen propose un débat à Manuel Valls

Défi 

Frédéric Cuvillier, tête de liste&nbsp;PS&nbsp;dans le Pas-de-Calais aux régionales a décidé de s&#39;attaquer au Front NAtional, par la chanson. Dans une vidéo, l&#39;ancien ministre des Transports s&#39;est inspiré d&#39;un air populaire et a réécrit les paroles à sa façon. Cela donne : &quot;Quand Le Pen monte, j&#39;ai honte, j&#39;ai honte. Quand elle descend, j&#39;suis content. (&hellip;) Quand elle s&#39;ra basse, elle r&#39;prendra le train d&#39;Arras (...) Allez-y les amis, faites savoir qu&#39;par ici, y&#39;a pas d&#39;place pour la haine du FN. Pas d&#39;place pour l&#39;extrême-droite et sa pensée étroite&quot;, chante ainsi l&#39;ancien ministre, dans ce qu&#39;il appelle un &quot;studio de résistance&quot;.&nbsp;Il s&#39;agit en fait d&#39;une reprise d&#39;une chanson, très connue dans le Nord, de&nbsp;Raoul de Godewarsvelde, dont le refrain est : &quot;Quand la mer monte, j&rsquo;ai honte, j&rsquo;ai honte.&quot;<iframe allowfullscreen="" frameborder="0" height="270" src="//www.dailymotion.com/embed/video/x6yeam" width="480"></iframe> <a href="http://www.dailymotion.com/video/x6yeam_raoul-quand-la-mer-monte_music" target="_blank">Raoul quand la mer monte</a> par <a href="http://www.dailymotion.com/aandre_danyel" target="_blank">aandre_danyel</a>Antoine Golliot, a été le premier à réagir du côté du FN et a dénoncé &quot;la campagne d&#39;hystérie&quot; de Frédéric Cuvillier. &quot;Les socialistes pensent que leur outrance, leurs injures et leurs amalgames font leur gagner la confiance des électeurs&quot;, a réagi ce&nbsp;conseiller&nbsp;municipal dans&nbsp;<a href="http://www.lavoixdunord.fr/region/quand-le-pen-monte-j-ai-honte-le-ps-frederic-ia31b0n3140941" style="font-size: 12px; line-height: 1.4;" target="_blank">La Voix du Nord</a>.&nbsp;Après la publication de la vidéo, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a, elle, partagé la chanson sur Twitter, l&#39;accompagnant d&#39;un petit message... inspiré d&#39;une fable de La Fontaine. A chacun ses sources d&#39;inspiration...<blockquote class="twitter-tweet" lang="fr">Le socialiste ayant pipeauté tout l&#39;été se trouva fort dépourvu quand l&#39;élection fut venue... MLP <a href="https://t.co/8DSbm5U0S9">https://t.co/8DSbm5U0S9</a>&mdash; Marine Le Pen (@MLP_officiel) <a href="https://twitter.com/MLP_officiel/status/661823954227732480">4 Novembre 2015</a></blockquote><script async src="//platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>&nbsp;

À quand l'électro-choc?

Après l'état d'urgence, l'état de choc : petit panorama des commentaires possibles sur les régionales pour ceux qui gardent leurs esprits

Rhétorico-laser

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