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L'excellente exposition "Elegance in an Age of Crisis" est organisée au Musée du FIT.
L'excellente exposition "Elegance in an Age of Crisis" est organisée au Musée du FIT.
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Atlantico chic

Bien qu'il ne jurerait pas à la une de certains journaux généralistes d'aujourd'hui, ce titre - Elegance in an Age of Crisis - est celui d'une exposition au FIT de New York consacrée à la mode des années 30, une période qui représente pour beaucoup "l'âge d'or" de l'élégance des hommes.

Hugo Jacomet

Hugo Jacomet

Fondateur et éditeur de "Parisian Gentleman", Hugo Jacomet est une plume reconnue dans le domaine du style masculin.

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L'excellente exposition "Elegance in an Age of Crisis" est organisée au Musée du FIT (Fashion Institue of Technology) à New York entre le 7 février et le 19 avril et est consacrée à l’évolution du style vestimentaire durant les années 30, une période que beaucoup considèrent comme l’âge d’or du style et en particulier du style masculin.

L’exposition est divisée en trois grandes parties – l’explosion des tenues de loisirs et de sport, les évolutions du « tailoring » en Angleterre et en Italie et les habits formels  – et couvre aussi bien le style féminin que le style masculin.

La partie masculine, dirigée de main de maître par notre ami G. Bruce Boyer, propose ainsi de très belles pièces issues de la collection permanente du FIT mais également de dons ou de prêts de maisons napolitaines réputées comme Rubinacci ou de maîtres tailleurs londoniens passionnés (et collectionneurs) comme notre camarade Steven Hitchcock.

L’idée de l’exposition est ambitieuse : elle propose d’analyser la façon dont les créateurs de vêtement ont réussi, malgré un environnement politique et économique particulièrement difficile (crise économique internationale, fascisme en Italie, guerre civile en Espagne), à inventer et à répandre de nouvelles idées stylistiques grâce, notamment, aux innovations techniques de l’époque en matière de tissus (plus souples, mieux teintés, mieux tissés). Elle met également en perspective la Haute Couture avec l’environnement artistique de l’époque et l’art moderne.

J’aurai l’occasion de  revenir en détails sur cette exposition d’ici quelques mois, mon grand ami G. Bruce Boyer m’en ayant promis une visite personnelle guidée par ses soins pour les lecteurs de Parisian Gentleman.

En attendant, je vous propose une courte vidéo d’introduction au sujet, dans laquelle Boyer explique quelques fondamentaux et rappelle (avec l’aide de Luca Rubinacci, de Massimiliano Attolini et de Steven Hitchcock) comment le « drape cut » britannique inventé par le coupeur Hollandais Frederick Scholte a révolutionné la veste de ville moderne, et comment les napolitains ont littéralement « déconstruit » cette dernière et inventé une nouvelle approche du style et du confort.

Pour la petite histoire, les connaisseurs savent qu’un petit « débat » (doux euphémisme) existe entre Rubinacci et Attolini en ce qui concerne la paternité de la création de la veste dite napolitaine, car si c’est bien Vincenzo Attolini qui a inventé cette dernière, il travaillait à l’époque comme coupeur pour Gennaro Rubinacci (nous pourrions aussi ajouter le rôle éminent à l’époque de Domenico Caraceni à Rome, mais cela mériterait un article complet).

La petite vidéo ci-après évite élégamment ce petit point de controverse et attribue implicitement la paternité de l’invention de cet « extra-soft tailoring » aux deux maisons, ce qui nous semble, chez PG, parfaitement raisonnable.

Une belle exposition à ne pas manquer si vous avez l’occasion de vous rendre à New York avant le 19 avril.

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