Malala, prix Nobel de la paix à 16 ans ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Malala.
Malala.
©Reuters

Revue de blog

L'adolescente pakistanaise est pressentie pour le prix Nobel de la paix décerné ce vendredi. En 2012, grièvement blessée par les Talibans pour avoir voulu aller à l'école, elle est devenue une égérie du droit des femmes à l'éducation.

Plus personne ne demande son nom de famille : elle est Malala, celle que les Talibans voulaient éliminer, celle qui depuis sa convalescence milite depuis le Royaume Uni pour le droit des filles à l'école et les droits humains en général.

Couverte de prix et de distinctions depuis le début de l'année, elle a ses entrées dans les gouvernements et à l'ONU. L'UNESCO a ouvert un fonds spécial portant son nom pour la scolarisation des filles et diffuse son message en PDF. A 16 ans, un prix Nobel serait une première et le tremplin vers une carrière politique précoce, comme tout ce que fait la jeune fille. La "mécanique Nobel", très efficace autour de Malala, fait paraître son livre aujourd'hui mardi 8 octobre. 

La couverture du livre de Malala

L'histoire hors-norme de Malala est également une illustration de la montée en puissance des médias sociaux et de leur possible impact mondial pour une actualité a priori locale.

Malala et son père, un très fervent militant lui aussi du droit à l'éducation, avaient par relations pensé à un blog sous un pseudonyme, qui est devenu un blog officiel sur le site en ourdou de la BBC, "Le journal d'une écolière". Il s'agissait à l'époque en janvier 2009 de témoigner de la fermeture des écoles de filles par les Talibans dans la province du sud-ouest du Pakistan et la vallée de Swat. Les messages en ligne de Malala étaient les rares à l'époque à décrire de l'intérieur la vie des écolières du Pakistan rural. Ils sont toujours en ligne et pourraient, dans certaines régions du Pakistan, avoir été écrits récemment. 

Extraits :

"J'ai fait un rêve horrible hier, avec des hélicoptères de l'armée et les talibans. Je n'ai pas eu de rêves comme ça depuis le lancement des opérations militaires à Swat. Ma mère m'a fait le petit-déjeuner et je suis partie à l'école. J'avais peur d'aller à l'école, parce que les Talibans avaient publié un édit qui interdisait à toutes les filles d'aller à l'école. Il n'y avait que 11 élèves sur 27. Le nombre a diminué à cause de l'édit des Talibans. Mes trois amies ont déménagé à Peshawar, Lahore et Rawalpindi avec leur famille après ça."

"En allant à l’école, j'ai entendu un homme crier Je vais te tuer. Je me suis mise à marcher vite et après un moment j'ai regardé derrière pour voir si l'homme me suivait. Mais à mon grand soulagement, il parlait à quelqu'un avec son téléphone portable et il devait menacer quelqu'un d'autre. "

"15 janvier : La nuit a été pleine d'explosions d’artillerie et je me suis réveillée trois fois. Mais comme il n'y avait pas école, je me suis levée tard à 10h. Après, une amie est venue et nous avons parlé des devoirs à faire. Aujourd'hui est le 15 janvier, le dernier jour avant que l'interdiction des Talibans entre en vigueur, et mon amie parlait des devoir comme si tout était comme d'habitude."

"Aujourd'hui, j'ai aussi lu le journal écrit pour la BBC en ourdou, et qui a été publié par le journal. Ma mère aime bien mon nom de plume Gul Makai et a demandé pourquoi on ne m’appellerait pas comme ça. J'aime bien le nom moi aussi, parce que mon vrai nom signifie frappée de douleur.Mon père a dit qu'il y a quelques jours, quelqu'un lui avait montré une copie imprimée de ce journal en disant que c'était merveilleux. Mon père dit qu'il a souri mais 'il ne pouvait même pas dire que c'était écrit par sa fille."

Derrière Malala, son père

Derrière le court destin déjà exceptionnel de Malala, il y a aussi Ziauddin, son père. Les journalistes qui ont rencontré le père et la fille avant la tentative d'assassinat sur Malala se souviennent d'un homme de conviction, enseignant, dirigeant d'une école privée fermée par l’édit des Talibans.  Adam Ellick, qui a tourné un documentaire (vidéo) pour le New York Times en 2009 avec Malala, alors âgée de 11 ans, et son père juge que 'C'est l'histoire d'un père et de sa fille, plus que l'histoire d'une petite fille.  Son père a une implication révolutionnaire dans sa cause. C'est  un personnage unique et complexe.”. Mustafa Qadri,de Amnesty international, le décrivait dans un article de l'hebdomadaire Time 'comme i“un homme très pieux, dans le meilleur sens du terme. Je me souviens  de lui évoquant constamment l'islam pour demander que sa fille et les femmes aient les mêmes droits que les hommes.” Ziauddin “est très courageux, et très éloquent, comme Malala”.

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