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Jusqu'où iront les Femen ?
©Reuters

Revue de blogs

Des membres du groupe féministe Femen ont brièvement perturbé lundi la visite du président russe Vladimir Poutine à la foire de Hanovre, en Allemagne, où il déambulait tranquillement en compagnie d'Angela Merkel.

La photo dit tout : à la foire de Hanovre, flanqué d'Angela Merkel lors d'une visite officielle (le sommet UE-Russie), Poutine ouvre grand les yeux et fait spontanément un signe des pouces admiratif devant une Femen lancée à son assaut, portant sur le corps en grandes lettres noires : "Vas te faire foutre, Poutine" (photos, sur le site des Femen). Les Femen sont pour lui de vieilles connaissances. Depuis leurs débuts à Kiev, en 2008, avec leurs premières manifestations contre le proxénétisme ciblant les Ukrainiennes, et surtout depuis le procès des Pussy Riot, les Femen font partie de son paysage.

L'onde de choc Femen au Maghreb

Les différentes branches expatriées des Femen, le mouvement "sextremiste" ukrainien, poursuivent donc leur trajectoire provoc', et depuis l'affaire de la première sextremiste tunisienne, Amina, se sont engouffrées brutalement dans les tensions inter religieuses au Maghreb et en Europe.

En Tunisie et en France, la controverse autour d'Amina la Femen tunisienne continue via les blogs et Facebook, dans le malentendu mondial, entre femmes posant seins nus pour la soutenir, accusation d'enlèvement, d'internement,  intervention, ou "ingérence" d'intellectuels et militantes français. Sur place, le blog Les cahiers de la liberté a réalisé une étude attentive des réactions de la presse tunisienne à l'épisode Femen, qui vont de l'appel à la lapidation aux  soutiens non signés.  

Les troubles ne se sont pas arrêtés là. Le 4 avril, les FEMEN ont décrété une journée d'action en soutien à Amina et de lutte ouverte contre le salafisme, en organisant quelques blitz devant des mosquées européennes.  

Femen contre la #muslimahpride

Le blitz des Femen devant la Grande mosquée de Paris a été décrypté sur le blog 'Making Of de l'actu" de l'agence AFP, avec le témoignage du photographe Fred Dufour. Il témoigne que, comme chaque fois en pareille occasion, les photographes avaient été prévenus, et connaissaient le lieu et l'heure de l'action. Sorties voilées d'une voiture, les Femen, seins nus et le corps décorés de slogans, ont déroulé un drapeau supposé "salafiste", l'ont imbibé d'alcool et y ont mis le feu, le temps de quelques photos, avant de repartir en voiture sans prononcer un mot, sans que les quelques fidèles présents puissent réagir.  

En Algérie l'article de Algérie-Focussur ce scandale a aussitôt été pris d'assaut par des commentateurs, soit outrés soit assez en faveur de cette rébellion, avec un nombre de partages record sur Facebook - plus de 4 500. L'article mentionne aussi la naissance d'un nouveau mouvement anti-Femen et d'un hashtag sur Twitter, les #Muslimahpride et d'une page Facebook.

"Le "Topless Jihad Day" (Journée du Jihad seins nus) organisé par les Femen le 4 avril a déclenché la rage de ces jeunes femmes provoquée par des messages du genre "Fuck your morals" ("J’emmerde ta morale"), "Women against islamists" ("Les femmes contre les islamistes") ou encore "No charia" ("Non à la charia"). (...). Les MuslimahPride ont décidé pour faire passer leur message de poster, comme les Femen des photos d’elles-mêmes, mais avec une différence de base, ces dernières sont habillées, tantôt couvrant le visage, tantôt non, et portant des pancartes sur lesquelles de courts messages sont inscrits. "Que le Femen ou d’autres mouvements ne nous confisquent pas la parole et revendiquent les libertés en notre nous. Nous pouvons très bien nous défendre avec nos propres moyens", a déclaré le groupe.

Jusqu'où iront-elles : un livre sur les Femen

Le parcours de plus en plus extrémiste des Femen est maintenant retracé dans un livre (Editions Calman Levy). Le blog Perspectives Ukrainiennes a interrogé l'auteur, Galia Ackerman, qui ne voient pas les Femen s'assagir demain. "C’est un mouvement radical international, avec des activistes spécialement entraînées, et non un mouvement de masse. Si les médias ne rendent pas compte de leurs actions, leur raison d’être disparaît. Mais je ne vois pas pourquoi cela se produirait. Elles innovent tout le temps, et les médias sont toujours à la recherche d’images et de sujets forts." Elle avoue aussi que, "personnellement, j’admire le courage de ces jeunes femmes, même si je ne partage pas leurs convictions marxistes. Elles ont la trempe des révolutionnaires russes, comme Véra Zassoulitch, et sont prêtes à mourir, s’il le faut, pour leurs idées".

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