L'Express voit des pénuries d'approvisionnement, Michel-Édouard Leclerc pas du tout, les oppositions préparent le procès du gouvernement en silence, Agnès Buzyn dénonce tout le monde sauf elle, Pékin se voit en relais des États-Unis comme super puissance<!-- --> | Atlantico.fr
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RDV Revue de presse : Affaire Trierweiler, épisode 2 : Ségolène vide son sac
RDV Revue de presse : Affaire Trierweiler, épisode 2 : Ségolène vide son sac

Revue des hebdos

Et aussi : L'école à la maison creuse le fossé scolaire

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Les hebdomadaires ont une tâche délicate : trouver des manières originales de traiter une actualité qui occupe tous les médias audiovisuels du matin au soir, sans oublier la presse écrite sur papier, et surtout en numérique.

Pénuries de pâtes "italiennes" ?

L'Express s'inquiète d'une éventuelle "pénurie" : "Ruée vers les hypermarchés, logistique aux abois, absentéisme croissant dans les usines et les magasins, la filière alimentaire est déjà sous pression. Tiendra-t-elle ?" L'angoisse apparaît : "se posent désormais des questions inquiétantes : quelle sera l'ampleur de la vague de contaminations ? Y aura-t-il demain assez de salariés pour faire tourner les fermes, les usines de transformation, les magasins ? Jusqu'à quand ces collaborateurs accepteront-ils de prendre le chemin du travail, alors que toute la France se calfeutre ?". Vite allons acheter des conserves et du papier toilette.

En fait, remarque Michel-Édouard Leclerc dans Paris Match, on a connu un rush pendant cinq jours qui a vidé les rayons, mais depuis les ventes s'effondrent. Même samedi dernier, le chiffre d'affaires est en baisse par rapport à un samedi classique .

Marianne annonce aussi des pénuries, (en risquant de les provoquer ?) "Ces pénuries qui se profilent : pâtes italiennes, poissons, cartons d’emballage... le risque de manquer de ces produits guette la France." On remarque que l'hebdo parle des pâtes "italiennes", les pâtes françaises ne risqueraient pas, elles, la pénurie, mais peut-être que la rédaction de Marianne n'en mange pas.

Coronavirus : les oppositions se préparent

"Faire le procès du gouvernement ? Y penser, toujours. En parler, pas encore. L'opposition fourbit ses armes derrière un semblant d'union nationale" estime l'Express (2 pages). "Il n'y a pas d'union sacrée. Tout juste, et encore, une trêve formelle. Les oppositions remettent à des jours meilleurs le procès du gouvernement et de sa gestion du coronavirus, jugeant que les Français n'y seront pas prêts tant qu'ils resteront suspendus aux conférences de presse quotidiennes du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. En attendant, droite et gauche n'ont qu'à se baisser pour récolter des munitions."

Très vertueusement, dans Marianne, Natacha Polony explique "notre rôle est de vous informer, de nourrir votre réflexion, de vous apporter des faits et des chiffres qui vous permettront, non pas d’alimenter des polémiques, mais d’exercer votre jugement et de participer, une fois ce confinement terminé, à la délibération collective pour choisir le modèle de société que nous voulons." mais elle ne peut s'empêcher d'ajouter sans attendre la fin du confinement comme elle l'annonce : "Devant les errances d’un pouvoir politique qui semble naviguer à vue, la panique gagne. Il est urgent de changer de doctrine".

Les contradictions d'Agnès Buzyn

Agnès Buzyn auprès de l'Obs, se targue d'avoir été "l'une des premières à avoir alerté du danger" le Premier ministre et le Président. Du coup, on se demande donc "Pourquoi la ministre ne commande-t-elle pas alors massivement des masques sachant que la France n'a plus de stock ? Contactée par l'Obs sur ces points, les équipes d'Agnès Buzyn ne répondent plus.

La Chine se voit en leader mondial

"L'empire du Milieu, qui assure ne plus déplorer de nouveaux cas nés dans le pays, a multiplié les gestes de solidarité sur tous les continents, envoyant des masques à la France et prêtant main-forte à la Serbie, au Pakistan ou à la Corée du Sud" ou encore à l'Italie remarque l'Express (1 page en début de journal)

Pékin semble rêver d'un "moment Suez", qui enclencherait la fin de la domination américaine à l'échelle planétaire, relèvent certains observateurs selon l'Express. Le fiasco de l'intervention militaire en Égypte en 1956, après la nationalisation du canal de Suez, symbolisa en effet le déclin de la puissance britannique.  

L'imprudent conseil scientifique

"Palais de l’Élysée, le jeudi 12 mars. Il est midi. Pour immortaliser ce moment et en attendant l’arrivée du président, Geneviève Chêne, la directrice générale de Santé publique France, prend une photo de groupe sur son smartphone. Tout le monde se serre un peu pour être dans le cadre sous les dorures. Personne ne s’en offusque, mais les consignes de « distanciation » ne sont absolument pas respectées. Un comble : les dix personnes présentes sur le cliché sont pourtant les mieux informées de France sur le coronavirus" raconte Le Point.

Le ministre de l'Économie roule en solitaire

Bruno Le Maire, a choisi de se passer de chauffeur et d'officier de sécurité, il vient seul, au ministère  au volant de sa Peugeot pour ne mettre personne en danger selon l'Obs.

Gérard Collomb s'accroche

"Au soir du premier tour des municipales, la réaction de Gérard Collomb a suscité la consternation au sein de la majorité : en dépit de ses résultats catastrophiques à Lyon et à la métropole, l’ancien ministre de l’Intérieur n’entendait pas se retirer, bien qu’il n’ait plus aucune chance de gagner" selon l'Obs. Au sein de la macronie, beaucoup redouteraient désormais le comportement de Collomb dans les prochains mois.

Roselyne Bachelot pense qu'elle avait raison

« J’avais raison à l’époque. Je pensais qu’on me rendrait justice après ma mort. J’ai dû attendre dix ans. » a déclaré Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, à Ouest France (cité par Le Point) justifiant son choix de constituer un stock de 700 millions de masques FFP2 il y a dix ans.

De nouvelles manières de penser l'existence

Une quarantaine de pages dans l'Obs sur le coronavirus dont cinq pages de reportage "Dans l'enfer de Mulhouse, épicentre de l'épidémie, la région est aujourd'hui le laboratoire de lutte contre le coronavirus". En trois semaines, 39 personnes sont mortes du Covid-19 dans l'hôpital Émile Muller de Mulhouse. Pas de surprises dans les thèmes traités. On lira l'interview du psychiatre Boris Cyrulnik  qui estime que la "résilience", cette faculté humaine à "se développer malgré l'adversité" ne peut qu'aboutir à l'émergence de "nouvelles manières de penser l'existence".

Question rituelle : les autorités ont-elles réagi à temps ? Certains ont le courage de reconnaître qu'ils ont largement sous-estimé la gravité de la menace : Je me mouille à titre personnel : je n'avais pas perçu fin janvier l'importance du Coviod19." déclare toujours dans l'Obs, Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique.

L'école à la maison creuse le fossé scolaire

"Manque d'outils numériques, problèmes de connexion, difficultés économiques... Loin de leurs écoles, les élèves issus de familles défavorisées cumulent les obstacles" L'Express s'inquiète (2 pages) : "A l'ensemble de la société de se retrousser les manches. Car, si les enfants sont relativement épargnés par le coronavirus, beaucoup d'entre eux en seront les victimes indirectes. Et le fossé scolaire entre les plus favorisés et ceux qui le sont moins, continuera à se creuser".

Cacophonie en Allemagne

"Une certaine cacophonie règne dans la gestion de la crise sanitaire outre-Rhin, où le système politique reste très décentralisé. Pour le meilleur et pour le pire" constate l'Express (2 pages). "L'Allemagne, c'est un peu l'Europe en miniature. Depuis le début de la crise du coronavirus, Berlin se retrouve parfois avec ses seize Länder dans la même position que Bruxelles avec les vingt-sept membres de l'Union européenne : spectatrice".

Tandis que dans Marianne, Michel Onfray déclare “Le Covid-19 est le premier adversaire sérieux de l’État maastrichtien ”. Et dans Valeurs Actuelles "Je ne crois pas du tout que la France soit le souci du président de la République. Depuis la fin politique du général de Gaulle, en 1969, le projet politique national n’est d’ailleurs plus autre chose que celui du capital destructeur des nations".

Et Onfray dénonce un complot entre instituts de sondages qui seraient complices au plus grand profit d'Emmanuel Macron : " Je suis sidéré par les études qui prétendent que sa cote de confiance remonte de plus de 10 points… La collusion entre les instituts de sondage et les rédactions de presse n’est plus à démontrer."

Le blues des cow-boys du schiste américain

Cela va très mal pour le pétrole de schiste aux USA : "Lourdement endettés, les producteurs américains de pétrole de schiste subissent le plongeon des cours de l'or noir, à leur plus bas niveau depuis près de dix-huit ans." L'Express (1 page) remarque que c'est "Une situation intenable pour bon nombre de compagnies pétrolières américaines qui ont fleuri ces dernières années en exploitant le filon du pétrole de schiste. Avec de tels prix, seules quelques-unes d'entre elles sont en mesure de couvrir ne serait-ce que leurs coûts d'exploitation."

Facebook remet à plus sa cryptomonnaie

Mis sous pression par les États, Facebook a dû revoir à la baisse ses ambitions pour Libra, son projet de cryptomonnaie croit savoir l'Express (1 page) : "Est-ce à dire que le géant du Web a abandonné son idée de monnaie supranationale ? Pas si sûr. De l'avis général, il a surtout reculé pour mieux sauter. "Rien n'indique qu'il a laissé tomber son plan initial", confirme une source proche de Bercy. La reculade de Facebook est surtout motivée par la volonté de gagner du temps pour se faire un peu oublier. Et se trouver de nouveaux alliés. Les développeurs de Genève sont prévenus".

Corona-bonds et fédéralisme européen

" Alors que l'Europe s'enfonce sans doute dans la plus grave récession de l'après-guerre, les tabous tombent les uns après les autres. Et si un embryon de fédéralisme européen naissait de cette catastrophe sanitaire, économique et sociale ? Certes, on a du mal à y croire tant les tergiversations sur la fermeture des frontières à l'intérieur même de l'espace Schengen ou le scandale des masques chinois à destination de l'Italie, bloqués en République tchèque, polluent le débat.  Mais l'idée de mettre en commun les dettes issues de cette crise, et surtout d'apporter une réponse commune à 27, fait son chemin" explique l'Express en faisant allusion à "la proposition du président du Conseil italien, Giuseppe Conte, d'émettre au niveau européen des "corona-bonds", des obligations qui permettraient de financer ensemble les dépenses gigantesques engendrées par la pandémie".

Hôpitaux danois : un exemple à suivre ?

Au Danemark, depuis sa réforme en 2007, l'hôpital est devenu plus efficace : "Productivité accrue, garantie de recevoir un traitement en un mois au maximum, patients satisfaits à près de 90%... Au Danemark, le système hospitalier public s'est refait une belle santé après une réforme centralisatrice qui, en 2007, a réduit d'un tiers le nombre d'établissements. Avant, il y avait trop de petits hôpitaux (moins de 100 lits)" note l'Express.

L'après : se méfier des prédictions

"Méfions-nous des prédictions !" souligne, dans Le Point,  Jérôme Fourquet, le politologue de l’Ifop : "Je me souviens de la crise des subprimes, en 2008, qui devait sonner le glas du capitalisme financier et de l’économie casino… Ou de ce « moment Charlie » après les attentats, avec ces 4 millions de personnes descendant dans les rues. La société en est-elle ressortie plus fraternelle ? Quand le président de la République dit que nous serons transformés par cette crise, il a peut-être raison, mais cela impliquera, comme il l’a indiqué, de décider des ruptures importantes, à rebours de l’esprit qui dominait jusqu’alors."

En attendant Fourquet note que l'inquiétude de la population française atteint un record  avec un score de 84 % d’inquiets en fin de semaine dernière. 

La popularité de Macron au top

Paradoxe : "A circonstances exceptionnelles, cote exceptionnelle… En pleine « guerre » sanitaire, Macron gagne en un mois 14 points dans le baromètre politique concocté par l’institut Ipsos. Avec 44 % d’opinions favorables, le chef de l’État atteint son plus haut niveau de confiance depuis juin 2017 (45 %), juste après son élection, en plein état de grâce, donc. Macron gagne en crédibilité chez les jeunes : 19 points de plus auprès des 18-34 ans (45 %). Mais il prend aussi 18 points supplémentaires chez les 35-59 ans (41 %)." remarque Le Point.

Et Édouard Philippe profite, lui aussi, de l'embellie : "Avec 42 % d’opinions favorables, le Premier ministre atteint son plus haut taux de popularité depuis le début du quinquennat"

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