L'Express veut que les petits Blancs soient entendus ; Gerard Collomb n'a pas voulu de grand débat à Lyon ; Edouard Philippe veut durer à Matignon ; 18,5% des petits garçons nés en France portent un prénom arabo-musulman<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue des hebdos

Sans oublier Valeurs qui dénonce les "islamo-gauchistes"

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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La France des "petits Blancs"

Dans la France "morcelée" d'aujourd'hui, il y a des "petits Blancs" selon l'Express qui consacre sa Une et quinze pages au phénomène : "En dressant le tableau sociologique inverse de celui de la « France de demain », c’est-à-dire les non-diplômés qui ne vivent pas dans les métropoles ni dans les « quartiers » et qui ne sont pas issus de l’immigration récente, on obtient une définition à la louche de ceux que beaucoup nomment désormais les « petits Blancs ». L’expression est à double tranchant : un temps utilisée pour stigmatiser les classes populaires rurales façon « white trash » à la française, elle est désormais revendiquée par une partie des intéressés comme locution de ralliement." explique l'Express.

Le magazine défend son choix éditorial de faire la Une sur ce sujet : " Disons-le, employer le terme « petit Blanc » en couverture de L’Express n’est pas anodin. Le projet universaliste propre à la France commande qu’en République, les Blancs n’existent pas. Pas plus que les Noirs, les Arabes ou les juifs. Mais notre universalisme a hélas du plomb dans l’aile, et de plus en plus de Français revendiquent désormais eux-mêmes leurs étiquettes (d’origine sociale, ethnique, etc.) pour se projeter dans une société de plus en plus morcelée."

"Refuser de voir ce phénomène en France, c’est se priver d’un diagnostic qui comptera dans les années à venir et qui permet déjà de comprendre une partie du vote lepéniste et du mouvement des gilets jaunes" nous voilà prévenus. L'Express s'est intéressé particulièrement à deux villes Caen et Bordeaux.

Mais tout cela n'est pas nouveau puisque, note l'Express, c'est "Aymeric Patricot, qui, en 2013, avec son livre intitulé Les Petits Blancs, un voyage dans la France d'en bas (Plein Jour) fut l'un des premiers à populariser l'expression".

Macronie : du rififi à Lyon

Gérard Collomb, marque son indépendance, en ne se montrant pas fan du "grand débat" : "Népotisme, âge du capitaine, cumul des mandats dans le temps : depuis quelque temps, le dossier Collomb chiffonne les responsables de la Macronie. Après avoir annoncé qu’il porterait ses propres couleurs aux municipales, le voilà qui refuse d’organiser le « grand débat » à Lyon, où aucun cahier de doléances n’est mis à disposition des citoyens." constate l'Express (deux pages).

De plus, l’ancien ministre de l’Intérieur (71 ans) depuis son retour à Lyon début octobre "fulmine contre celui à qui il avait confié les rênes de la métropole en son absence". David Kimelfeld (57 ans), le président de la métropole lyonnaise, "lui, s’attendait à récupérer la mairie en 2017."

Une dangereuse rivalité : " Même l’Elysée s’inquiète. « Paris constitue un enjeu très fort de ces municipales, et Marseille, un cas désespéré. Du coup, on ne peut pas perdre Lyon », résume un proche d’Emmanuel Macron".

Tout cela se déroule sous l'oeil goguenard des Républicains: " Par bonheur, la droite semble incapable de troubler le jeu. Mais le spectacle du duel Collomb-Kimelfeld la ravit. « Comme je parle aux deux, ils me chargent de passer des messages. Je suis leur seul dénominateur commun », rigole Laurent Wauquiez, président (LR) de la région Auvergne- Rhône-Alpes."

Edouard Philippe heureux à Matignon

Edouard Philippe est heureux à Matignon selon l'Obs (quatre pages). Matignon qui n'est, aux yeux du Premier ministre, ni cet "enfer gestionnaire" ni cette "machine à broyer" décrits par ses prédécesseurs. "J'ai la confiance du président, le soutien de la majorité, et j'ai envie d'être là. Tant que ces trois conditions seront réunies, je continuerai", déclare-t-il au magazine.

"S'il peut d'ores et déjà se targuer d'avoir dépassé Laurent Fabius (611 jours), il compte désormais faire mieux que Jean-Marc Ayrault et Pierre Messmer (685 et 691 jours)" et ajoute un de ses proches conseillers : "C'est un juppéiste, un amoureux de l'Etat. Il est heureux ici. S'il devait choisir entre rempiler une année supplémentaire et mener campagne à Paris, il signerait pour rester à Matignon. Même s'il a pris des coups : la séquence des 'gilets jaunes' l'a usé, il en a gardé des cicatrices."

" "Claquer la porte n'est pas mon genre" dit Edouard Philippe qui "dément avoir été tenté par une démission lorsqu'il a été désavoué, mis en porte-à-faux, pris à revers : " Le 5 décembre, le Parlement doit voter une batterie de mesures d'urgence destinée à apaiser la colère de la rue. A la tribune, Edouard Philippe parle de "suspendre pour six mois" la hausse de la taxe carbone. Deux heures plus tard, l'Elysée recadre : "suspension" devient "annulation". "Ce jour-là, le président abîme volontairement le Premier ministre, analyse un député LREM. C'est humiliant." Dans le premier cercle d'Edouard Philippe, on confirme : "On avait tous les boules."

Grand bouleversement en France ?

"18% de prénoms arabo-musulmans parmi les nouveau-nés" en surtitre puis "Le grand bouleversement" en titre à la Une du Point, cela fait penser (est-ce volontaire ?) au "grand remplacement" évoqué par Renaud Camus en 2010, vu comme une théorie complotiste qui dénonce "un projet politique de remplacement d'une civilisation par une autre organisé délibérément par nos élites politiques, intellectuelles et médiatiques" via l'immigration.

Le Point s'appuie sur le livre 'L'archipel français' écrit par Jérôme Fourquet. Parmi les chiffres cités dans les quatorze pages du magazine, avec de nombreuses infographies, on trouve le fait que le nombre de nouveau-nés garçons portant un prénom arabo-musulman est passé de 2,5% à 18,5% en 2015, soit près d'un nouveau-né garçon sur cinq selon l'Insee. Le Point souligne, aussi, l'attachement de très nombreux jeunes Français issus de l'immigration au modèle républicain et plus encore à l'idéal patriotique, en indiquant qu'on compterait près de 300 musulmans sur le porte-avions Charles-de-Gaulle, soit 10% de l'effectif du bâtiment.

Jérôme Fourquet souligne aussi la déchristianisation de la France en montrant que le nombre de prêtres diocésains en France est passé de 25 203 en 1990 à 11 908 en 2015.

Benalla  : ambitieux et culotté

"Ambitieux et culotté, Alexandre Benalla a grillé les étapes jusqu'à l'Elysée en se liant à des personnages sulfureux, dont un certain Ahmed Z. Sa chute pourrait ébranler les hautes sphères de l'Etat" selon l'Obs (six pages).

Cazeneuve : ambitieux mais prudent

"Cazeneuve n’a aucune mansuétude pour Emmanuel Macron. Il est clairement l’un de ses opposants, un opposant qui voit loin, un opposant qu’on ne muselle pas avec un beau poste." estime l'Express (quatre pages) "Le pouvoir a cru se débarrasser d’un adversaire potentiel, le faire taire pendant neuf ans en lui proposant un fauteuil au Conseil constitutionnel ? Quelle erreur ! Il a refusé ... En réalité, à 55 ans, Bernard Cazeneuve veut rester libre. Libre d’être un jour le candidat de la gauche à l’élection présidentielle... ou pas."

Pour l'instant "Avocat associé au sein du cabinet August Debouzy, l’ex-chef du gouvernement se tient prudemment en retrait de la politique active. Il a été sollicité à maintes reprises depuis un an et demi, en vain. Premier secrétaire du Parti socialiste ? Il n’en a pas voulu. Tête de liste aux élections européennes ? Pas question de se lancer dans une aventure aussi périlleuse".

Cazeneuve a de la chance, il n'a pas été "essoré par le quinquennat de François Hollande. Au contraire : son passage au ministère de l’Intérieur lui a permis d’acquérir un statut d’homme d’Etat".

"Un socialiste se souvient de l’accueil enthousiaste que lui avaient réservé les élus PS à l’université d’été de La Rochelle, saluant la manière dont il avait géré les attentats de 2015." Cette rente morale suffira-t-elle pour lui permettre d'arriver à être candidat à la prochaine présidentielle ?

Schiappa relue avant parution par l'Elysée et Matignon

On se souvient de la polémique provoquée par la comparaison faite par Marlène Schiappa entre la Manif pour tous et les terroristes islamistes dans son interview à Valeurs Actuelles, la semaine dernière.

Selon l'Obs " la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes n'est pas la seule responsable. Dans sa première version, elle avait un peu nuancé son propos à l'égard des opposants au mariage pour tous. Nuances supprimées par Matignon et l'Elysée… et pour cause, à l'approche des élections européennes, le pouvoir veut cliver : extrême droite, à laquelle on adjoint les catholiques traditionalistes, contre "progressistes". Cette fois, la tentative a fait un flop." En effet...

Une alliance Salvini-Le Pen ?

" Fascinés l'un par l'autre, Matteo Salvini et Marine Le Pen se rencontrent souvent, s'entraident. Parviendront-ils, au Parlement de Strasbourg, à créer, après les élections européennes, le groupe populiste dont ils rêvent ?" 'interroge l'Obs qui consacre sa couverture et dix pages à Salvini, en parlant d'un "Poison populiste" qui "hypnotise les Italiens et "menace l'Europe".

Les islamo-gauchistes

"Benoit Hamon, Edwy Plenel, Tariq Ramadan" à la Une de Valeurs Actuelles à propos de ceux qu'il considère comme des islamo-gauchistes. Dans un dossier de treize pages, 'hebdo rappelle un vieux débat qui illustre l'affrontement idéologique : " Le débat houleux sur la question de l’islam en France, entre Edwy Plenel et Alain Finkielkraut dans l’émission 28 Minutes, diffusée sur Arte, en 2014, fut révélateur. Champion médiatique de l’islamo-gauchisme, le fondateur de Mediapart estimait qu’il n’y avait pas de « problèmes avec l’islam en France », tandis que le philosophe déplorait au contraire que « la frange la plus radicale et sectaire de l’islam attaque le principe de laïcité républicaine ».

A ces têtes d'affiche, Valeurs ajoute, entre autres, Karim Rissouli, le "présentateur de C politique, il est, selon un universitaire, « l’islamo-gauchiste version salon parisienavec le vernis qu’il faut pour avoir encore un peu de temps d’antenne sur France 5 »". Valeurs estime, par ailleurs, que "L’attachement d’une certaine gauche française à la question arabo-musulmane n’est pas neuf. Il y eut, bien sûr, la guerre d’Algérie, où tout un pan de l’intelligentsia prit résolument le parti de l’adversaire, de l’ennemi." puis " Même aveuglement, même ferveur une décennie plus tard : l’Algérien devenu indépendant, ce fut au tour du Palestinien d’occuper, dans la mauvaise conscience occidentale, le rôle de l’opprimé à défendre — ici contre la puissance israélienne",

Bouteflika et les services français

" Bien avant d'être un président grabataire, Abdelaziz Bouteflika a été le plus jeune ministre des Affaires étrangères du monde, surveillé de près par les services français" selon l'Obs (quatre pages) qui a peu accéder à certaines archives.Bouteflika n'est pas un saint : "C'est en Machiavel imbu de lui-même et corrompu que ces archives dépeignent celui qui, en 1963, prend la tête de la diplomatie algérienne, à 26 ans seulement"

A la mort du président Boumediene, en décembre 1978 : "L'armée ne soutient pas Bouteflika pour la succession". Il se retire en Suisse, mais la Cour des Comptes algérienne l'accuse, en 1983, d'avoir détourné de fortes sommes d'argent provenant des reliquats budgétaires des ambassades. Il nie (...) Mais les Français ne doutent guère du bien-fondé des accusations. "La corruption de Bouteflika était de notoriété publique", lit-on dans un télégramme du 17 mai 1983 qui annonce sa première condamnation."

Ce qui ne l'empêchera pas de prendre le pouvoir en 1999, et de le conserver (du moins en apparence) vingt ans après.

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