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Le CAC toujours sous pression à court terme
©Reuters

Atlantico Bourse

Les marchés actions ont encore été chahutés cette semaine. Le bilan des indicateurs classiques d’analyse des marchés fait encore apparaitre un solde négatif. La pression vendeuse est toujours présente.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Une étude au « cas par cas » des différentes caractéristiques des marchés fait apparaitre quelques données plus positives… mais elles ne sont pas encore assez puissantes pour inverser la tendance à court-terme.

Nous avons listé les différents aspects influençant le marché et tenté d’évaluer l’impact sur la valorisation des actions.

  • La guerre commerciale. Si aucun changement n’a lieu à court-terme, concrètement si Trump et la Chine ne se mettent pas d’accord rapidement, la croissance mondiale sera affectée : Facteur négatif à court-terme. (sauf accord)
  • Le Brexit. Le dénouement est proche. Pour le moment les choses évoluent positivement, mais un gros doute subsiste sur la capacité de T. May de faire entériner par son parlement le projet validé à ce stade par le gouvernement britannique et les négociateurs européens : impact positif si le parlement britannique valide, impact très négatif si un hard-Brexit se met en place.
  • Budget Italien : La commission européenne a refusé le projet de budget italien et laisse planer la menace de sanction. A ce stade les discussions s’annoncent mal : impact négatif.
  • Les données conjoncturelles en Europe : l’ensemble des données  macro-économique publiées ces derniers temps sont médiocres. L’Allemagne ralentit à cause de son secteur automobile et, globalement,  de son secteur exportateur. L’économie de la zone devrait afficher une croissance faible en 2019 (inférieure à 2 %.) : impact négatif.
  • La tenue des valeurs technologiques américaines déçoit ces dernières semaines. Après des résultats trimestriels excellents, l’annonce concomitante de perspectives, un peu, moins bonne a été lourdement sanctionnée, les leaders du secteur de la technologie américaine ont perdu, en moyenne, de 20 à 25 % en quelques semaines. Cette correction inquiète beaucoup d’investisseurs : impact négatif.
  • Les éléments « techniques » de marché :  Les acteurs de marché suivent des batteries d’indicateurs, souvent précurseurs, pour ajuster leurs positions.

Globalement ces signaux sont négatifs.

  • Les « charts » : beaucoup d’analyses graphiques incitent à la prudence.
  • Le secteur des semi-conducteurs est chahuté depuis plusieurs semaines. Ce secteur est précurseur car très en amont de la demande des entreprises de la technologie.
  • Les banques sont toujours sous pression. Tant que les banques sont « faibles » il y a peu d’espoir de voir le crédit augmenter… au contraire la fragilité des banques italiennes et grecques est inquiétante.
  • La psychologie du marché est également négative. Les nouvelles spécifiques concernant quelques sociétés (Renault, Vallourec, Altice...) ont déçu et instillent le doute dans l’esprit des investisseurs.
  • Le marché des obligations d’entreprises est sous pression. La tenue de ce marché reflète souvent la confiance des investisseurs dans la capacité des entreprises concernées à rembourser leur dette. Une dégradation est souvent un signal négatif.  

Tout ceci est globalement négatif et devrait durer encore un peu. Heureusement, il y a aussi quelques éléments de soutien.

  • L’économie américaine ralentit mais reste aux alentours de 2.5 %, les résultats des entreprises américaines devraient encore progresser et constituer un facteur de soutien.
  • La baisse du pétrole est un facteur positif à moyen terme pour de nombreuses entreprises : le baril de pétrole atteignait 85$ début octobre, il est revenu à moins de 60$ en fin de semaine dernière. 
  • Les autorités chinoises ont pris de nombreuses mesures de soutien de l’économie. Après une baisse de plus de 25 % pour rapport au début d’année, les marchés actions chinoises ont semblé trouver un support. A noter aussi que beaucoup d’entreprises des pays émergents affichent de meilleurs résultats ce qui est là aussi de bonne augure pour 2019.
  • Les dividendes restent élevés dans le monde. Plus de 1 300 Milliards de Dollars seront distribués en 2018 aux Etats-Unis. Partout dans le monde, les entreprises affichent une volonté marquée de choyer leurs actionnaires.
  • La croissance ne devrait pas accélérer en 2019, les taux long devraient donc peu voire ne pas monter. Les banques australes ne devraient pas non plus accélérer trop vivement la normalisation de leur politique monétaire et ce d’autant plus que l’inflation ne monte pas (la baisse du pétrole est un facteur décisif). Les valorisations des entreprises sont revenues à des niveaux plus normaux.

Globalement, le bilan des « plus » et des « moins » fait plutôt pencher la balance du côté négatif à court-terme. Pour 2019, une amélioration est possible mais prendra du temps. Les facteurs positifs ne pourront en effet porter leurs fruits que dans la durée, il faut donc s’armer de patience avant d’augmenter le poids des actifs risqués.

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