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Quand les lions cachent leurs précieux secrets et quand la nuit des temps s’habille d’or rose : c’est l’actualité des montres en phase de surexcitation annuelle
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Mais aussi le match horloger entre les métropoles suisses, le titane d’un faucon qui nous fait rêver de haute horloger, le profil du Mont Blanc sur des montres militaires et l’élégance d’un Britannique qui a survécu aux bombes allemandes…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MONTBLANC : La rétro-nostalgie des montres guerrières d’autrefois…

Après avoir racheté la fameuse manufacture Minerva, sans doute pour accroître sa légitimité dans l’horlogerie de référence, la maison Montblanc avait semblé ne pas trop savoir quoi faire de ce patrimoine – hormis quelques improbables « super-complications » mécaniques qui ne convainquaient personne. Changement de ton cette année, pour les 160 ans de Minerva, avec une nouvelle collection de montres « Montblanc 1958 » inspirées par les montres militaires que produisait Minerva dans les années 1920 et 1930. Ça tombe bien, le vintage est à la mode et le style militaire également : tout a été retravaillé, des cadrans aux boîtiers et même aux bracelets, mais on n’a pas perdu l’esprit rétro-nostalgique des montres de l’époque. On va donc apprécier – en plus de la modération des prix – le retour des cadrans « militaires » dans le goût de l’époque (superbes effets de « patine » à l’ancienne), des boîtiers en bronze, des chronographes à deux compteurs comme dans le temps, avec un ou deux poussoirs, des aiguilles en vitrail, des verres saphir bombés, des bracelets en toile et beaucoup d’autres détails qui raviront les amateurs. Tout est « juste » dans ces Montblanc 1958, jusqu’à l’adoption d’un ancien logo de la marque avec un profil du mont Blanc. C’est ce qui nous fait penser que Montblanc dispose, pour ce début d’année, d’une des collections les plus pertinentes et des plus percutantes du marché…

LIP : Les heures françaises du « vieux lion » britannique…

Si vous allez voir le film Les heures sombres consacré à Winston Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale, vous y découvriez la montre de poche Breguet que le Premier ministre britannique portaitau quotidien dans son abri pendant que les Allemands déversaient leurs bombes sur Londres. Après la guerre, le général de Gaulle a voulu offrir une montre à Winston Churchill et il a choisi une T18 en or de la maison française Lip pour remercier le « vieux lion » d’avoir soutenu les Français libres qui résistaient à Londres. Cette élégante T18 née en 1935 – dont les codes vintage n’ont pas pris une ride – est toujours disponible dans les collections de Lip et elle a pris le nom de « Winston Churchill ». Pour moins de 200 euros, on peut s’offrir ce morceau d’histoire à la fois sobre et chic…

DE BETHUNE : Une De Bethune pour le prix d’une montre…

Bien secouée par la récente crise horlogère, la manufacture De Bethune se relance avec une nouvelle stratégie de conquête d’une nouvelle génération de collectionneurs. Pour les amateurs de mécaniques néo-classiques contemporaines, De Bethune est une référence absolue, tant pour les mouvements qui repensent – sans dérapage « industriel » – les traditions des grands maîtres-horlogers du XVIIIe siècle que pour l’esthétique, elle aussi repensée pour créer de nouvelles émotions. La nouvelle DB27 « Titan Hawk » est une De Bethune irréprochable : mouvement automatique « maison » aux multiples brevets, boîtier de 43 mm en titane avec un très confortable « berceau » mobile pour le fixer au poignet (le confort au porter est indéniable, surtout avec la légèreté du titane), cadran argenté délicatement guilloché, aiguilles en acier sablé aux pointes bleuies à la flamme. Une montre plus De Bethune que nature, avec tous les détails qu’on aime ! L’autre bonne nouvelle, c’est le prix, étudié pour séduire les nouveaux amateurs : il sera situé nettement au-dessous des 40 000 euros, donc très au-dessus des tarifs généralement pratiqués par une manufacture qui n’a jamais été « bon marché ». Bref, cette DB27 constitue une des meilleures bonnes idées de ce début d’année : on peut s’offrir une vraie montre de haute horlogerie, exclusive et originale, en plus signée De Bethune, pour le prix d’une montre de série produite par des marques plus célèbres…

CHANEL : Les secrets de l’Esprit du Lion…

Installée place Vendôme pour défendre et honorer ses ambitions dans la haute joaillerie, la maison Chanel revisite cette année la tradition du lion, fétiche symbolique de « Mademoiselle Chanel », qui était née sous le signe astrologique du Lion et qui semait ses appartements de lions (en haut de la page) qui ont inspiré la nouvelle collection « L’esprit du Lion ». Parmi les joyaux de cette série de pièces de haute joaillerie (bracelets, pendentifs, broches, boucles d’oreille et bagues, sans oublier une pendule de table qui a réclamé trois kilos d’or !), quelques « montres à secret » : il s’agit généralement de bracelets de (très) haute joaillerie, dont le cadran est escamotable ou dissimulé sous une pierre précieuse – comme le béryl jaune de 37 carats de la montre Éternelles de Chanel, sculpté en forme de tête de lion (ci-dessus) et posé sur un bracelet de 541 diamants. Un précieux « secret » qui est, bien sûr, une pièce unique dont on préfère ne pas vous avouer le prix : c’est la rançon fortement fantastique pour s’offrir ce « roi des animaux »…

JAQUET DROZ : Dans les profondeurs de la nuit des temps…

Héritée des montres de poche du XVIIIe siècle, l’esthétique de la Grande Seconde de Jaquet Droz est assez contemporaine pour se prêter à toutes les interprétations : dans sa nouvelle version en émail noir (présentation à Baselworld dans deux mois), la montre est tout simplement superbe. Le guichet qui présente les différentes phases de la Lune au cours du mois lunaire est intégré dans le compteur de la grande seconde, dans la partie inférieure du cadran, avec un calendrier circulaire (aiguille rouge) pour indiquer la date du jour. Profondeur mystérieuse de l’émail grand feu noir, disque d’onyx noir sur lequel est posé une Lune en or rose (son affichage ne prendra qu’un jour de retard en 122 ans) et des étoiles également en or rose, heures et minutes en chiffres romains, boîtier de 43 mm aux courbes délicatement sculptées dans l’or rose, couronne à l’ancienne et mouvement automatique, le tout « manufacturé en Suisse » – ce qui est plus parlant et plus sincère que le Swiss Made dont l’horlogerie suisse a trop abusé : difficile de faire plus élégant que cette Grande Seconde ouverte sur la nuit des temps…

WONDER WEEK 2018 : Genève a repris du poil de la bête…

Voici trois ou quatre ans, alors que les nouvelles halles superbement architecturées de Baselworld (salon de Bâle) semblaient avoir englouti toute l’énergie de toute l’industrie horlogère, personne n’aurait imaginé que le Salon international de la haute horlogerie (SIHH) de Genève puisse doubler le nombre de ses exposants (passés de 17 à 35 entre 2015 et 2017) et de ses visiteurs. La « Wonder Week » de Genève, qui regroupe désormais une soixantaine de marques – tous espaces d’exposition confondus – et pas loin de 30 000 visiteursa repris le dessus dans le cœur des amateurs, des médias et des réseaux de distribution, voire des marques, de plus en plus nombreuses à considérer qu’elles peuvent « sécher » Baselworld au profit de Genève. De façon inversement proportionnelle, on sait aujourd’hui que Baselworld aura perdu près de la moitié de ses exposants entre 2015 et 2018 et que son « visitorat » est tendanciellement en baisse. Explication : le SIHH a compris très tôt les mutations d’une industrie horlogère et la nécessité pour les salons horlogers d’évoluer, notamment en choisissant le mois de janvier [jugé préférable au mois de mars, retenu pour Baselworld] et en prenant une option moins « commerciale » au profit d’une approche relationnelle, digitale et connectée sur le grand public – pendant la semaine, on a compté dans le monde 250 millions de « vues » pour le hashtag #SIHH2018. Plus personne ne doute aujourd’hui de la vocation de Genève à devenir, une fois par an, le seul vrai grand rendez-vous de l’industrie horlogère. Le grand match entre les deux métropoles suisses est peut-être déjà joué…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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