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Les Biotechs, bons pour la santé, bons pour le portefeuille !
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La FED a laissé entendre qu’elle allait monter ses taux courts prochainement, du coup l’euro a nettement reculé par rapport au dollar. Il n’en fallait pas plus pour faire rebondir les marchés actions.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Le marché a connu un vif rebond cette semaine. Nous n’allons pas nous en plaindre même si les raisons de cette hausse ne vous paraissent pas très bonnes : la FED a laissé entendre qu’elle allait monter ses taux courts prochainement, du coup l’euro a nettement reculé par rapport au dollar. Il n’en fallait pas plus pour faire rebondir les marchés actions. Le CAC  est ainsi revenu au-dessus de 4500… soit les niveaux sur lesquels nous avions pris des bénéfices il y a quelques semaines.

Compte tenu de l’environnement toujours porteur de certains risques comme le « Brexit » ou les élections en Espagne, il est possible que nous profitions du rebond pour reconstituer des munitions pour l’été. En attendant, nous poursuivons nos investigations sur des secteurs et entreprises capables de générer de la croissance même dans des conditions de marchés globalement moroses. L’année dernière, nous avions déjà évoqué le secteur des biotechnologies en signalant son risque et son potentiel.

En quelques semaines, le marché nous avait donné largement raison. La chute a par contre été sévère après l’été 2015 et a ramené les indices biotechs légèrement en dessous des niveaux que nous avions conseillés l’an passé.

Nous profitons de ce repli pour de nouveau envisager des investissements sur ce segment. Plusieurs raisons nous incitent à cette réflexion. Les grandes tendances, très porteuses, pour ce secteur reste d’actualité : la convergence entre numérique et biologie commence à porter ses fruits, les protocoles de recherche sont plus efficaces, et les traitements en masse de données sont facilités par des puissances de calcul de plus en plus grandes ; tout ceci aide les chercheurs.

Les délais de développement sont aussi plus courts pour des médicaments plus efficaces sur des populations mieux ciblées. Pour les entreprises qui réussissent à développer une molécule efficace, la récompense est maximum. Elles bénéficient d’une forme d’exclusivité grâce à  l’innovation et peuvent envisager une rentabilité supérieure pendant plus longtemps.

Pour ce secteur, la matière première est la matière grise de ses chercheurs… les entreprises concernées sont donc largement à l’écart des problèmes liés aux fluctuations erratiques  du pétrole ou des données court-terme de l’économie. Beaucoup d’évolutions liées aux biotechnologies sont assez enthousiasmantes : l’Hépatite C était considérée comme incurable il y a quelques années, les traitements permettent désormais des guérisons complètes.  

Des avancées existent sur certains cancers … Tout ceux qui, comme moi, ont été touchés dans leur entourage ne peuvent que souhaiter encourager la recherche d’une manière ou d’une autre pour aller plus vite et plus fort… la finance peut faire œuvre utile quand elle oriente les capitaux pour contribuer à des évolutions positives pour la société.

Bien évidemment, il existe, comme dans tout processus industriel, des phrases dans la vie des biotechs. Plus on investit en amont dans la recherche plus le risque est grand pour l’investisseur. Un investissement  dans  « Cellectis » qui est en phase de recherche pure est plus risqué que dans Onxeo qui est dans la phase d’essai clinique.

C’est le travail des gérants des fonds spécialisés « biotechs » d’équilibrer leurs investissement pour éviter de concentrer les risques. Sur ce type d’investissement nous privilégions l’investissement à travers des fonds pour commencer. Il s’agit en effet d’un travail de spécialistes. Pour comprendre les tenants et aboutissants des modèles présentés par les sociétés de biotechs il faut un passé long dans cette industrie.

La France est un des leaders du secteur en Europe et ce n’est ni un hasard ni le fruit d’une génération spontanée : les travaux des chercheurs français sont reconnus mondialement et sont à un stade de maturité très attractifs pour les investisseurs. Pourtant, même s’il y a eu des progrès récemment, l’écosystème financier est encore insuffisant pour rattraper les américains. « L’avantage » de ce retard est que les valorisations du secteur sont encore abordables. Il faut clairement, nous en sommes convaincus, privilégier l’Europe et la France qui recèlent encore des pépites à des prix attractifs et rester à l’écart des biotechs américaines qui sont certes plus mures mais sont souvent survalorisées.

Si l’on est prêt à rester longtemps investi, comme souvent dans nos conseils, le secteur des biotechs en Europe nous semble très intéressant. Après le recul récent, une opportunité d’initier des positions apparaît selon nous en commençant par investir sur des fonds spécialisés. 

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