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Candidat Hollande : sa cellule "top secret" 2 rue de l’Élysée ; Thomas Fabius : une enquête pour blanchiment de fraude fiscale ; nos enfants pollués à cause de molécules chimiques
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : "l’apologie de l’instinct de survie" dans la littérature et les séries ; colère et consternation des quartiers populaires face à Hollande ; Guillaume Bachelay : le "nouveau sniper" du Président. C'est la revue de presse des hebdos, par Sandra Freeman.

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Nos enfants pollués : les molécules chimiques qui "dérèglent leurs hormones" et leur sexualité, leur QI ou leur poids

Une petite fille en robe jaune. Bras ballants. Collants roses assortis à son masque à gaz… Cette photo, à la fois acide et acidulée, couvre la Une de l’Obs cette semaine pour accompagner ce titre : "Votre enfant est-il pollué ?". Si la question est choquante, la réponse n’en est pas moins "effarante".

Concrètement, le journal a envoyé 63 mèches de cheveux à un laboratoire qui a mis au point une technique "permettant de déceler dans cette banale matière capillaire, la présence de presque tous les poisons circulant dans le sang". Le "Human Biomonitoring Research Unit" a ainsi analysé ces 63 mèches de cheveux d'un panel d'enfants entre 0 ans et 12 ans (vivant en France, en région et à Paris).

Résultat : "Il révèle que tous, sans exception, sont truffés de molécules chimiques ayant un effet suspecté ou avéré de perturbateurs hormonaux… des produits qui ne devraient pas du tout se retrouver là". Parmi les poisons les plus courants "dans les cheveux de nos cobayes", détaille le journal, on trouve "des résidus d’herbicides agricole, des fongicides, et beaucoup d’insecticides dont certains sont interdits depuis parfois une décennie". Et "quelle surprise, rajoute l'Obs, de trouver des traces d’acide 2 4-dichlorophénoxyacétique, qui entre dans la composition de "l'agent orange, cet herbicide déversé par avion par les Etats-Unis, pendant la guerre du Vietnam."

Parmi ces 63 enfants testés, "les plus exposés arrivent à 35 molécules chimiques. La moyenne se situe à 20,2 molécules".

C’est "en partie par l'alimentation que nos enfants sont contaminés", apprend-on dans cet article, et ces molécules chimiques ont des effets directs sur leurs organismes : ce sont des "perturbateurs endocriniens (…) qui dérèglent les hormones" et ont des conséquences directes sur leur sexualité, leur QI ou leur poids.

Le sujet est grave. Mais il est aussi cynique. Il y a d’énormes intérêts économiques en jeu. "Le lobbying des industriels et des producteurs de pesticides est en effet si féroce que, pour le moment, rien ou presque n’a bougé d’un iota. Eliminer tous les perturbateurs présents dans nos maisons et nos assiettes coûterait en effet beaucoup d’argent et d’énergie aux entreprises concernées... Qui se préoccupent peu de la santé publique et du petit garçon pollué par son matou", explique l’Obs.

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Hollande : "le début de la fin", premiers bilans de son quinquennat

En cette fin octobre 2015, nos hebdomadaires font l’analyse du PS face à la présidentielle de 2017. Une "autopsie" peut-être même : On y décrit un parti à terre, qui bouge à peine. Toute la question est : est-il encore à même de se relever ?

Selon l’Express, François Hollande est aujourd’hui à la fois "un Président désorienté" qui s’active et "un candidat désarmé"… bref, c’est le "début de la fin" comme le titre le magazine en couverture cette semaine. Tout pas devient faux pas : "Le président réapparu avec la tragédie de Charlie semble aujourd'hui complètement dissout par la pluie des soucis et des échecs".  Et pour ceux qui auraient cru à un sursaut, à "une nouvelle phase de son quinquennat" en cette rentrée 2015, c’est raté. Selon l’hebdo, "la multiplication des prises de parole et des déplacements illustrent cette stratégie, mais elle n’apporte pas de résultats immédiats, elle montre simplement un homme davantage candidat que Président". L’Express tente de le prouver à tous les niveaux :

Sur le plan économique, il n’agit pas. Selon un de ses interlocuteurs du sérail : "Il connaît par cœur tous les sujets que j’évoque avec lui, mais ne fera pas grand-chose. Manuel Valls ne les connaît pas bien, mais il essaiera d’en faire quelque chose".

Au niveau de sa communication, ça ne cesse de "donner des ratés", notifie le magazine citant le documentaire de Patrick Rotman ou, plus récemment, celui d’Yves Jeuland, "montrant un président humain, trop humain, qui semble subir des événements en ne pouvant offrir que son empathie à l’adversité".

Sur le plan social : "avec 600 000 chômeurs de plus en trois ans, ce n'est pas étonnant, le rêve du 6 mai 2012 a tourné à la désillusion, pour ne pas dire au cauchemar".

Politiquement parlant : "On se rassure comme on peut mais la réalité est celle d’un Président en disgrâce confronté à une grande colère nationale".

Mais il compte bien revenir en 2017 : Hollande prépare sa campagne avec sa cellule "top secret", au 2, rue de l’Élysée

Ce sombre bilan du premier quinquennat étant dressé, cela n’empêche pas François Hollande d’envisager un second quinquennat et L’Express nous révèle d’ailleurs quelques secrets sur la façon dont il prépare sa candidature pour les prochaines élections présidentielles.

Où ? "Au 2, rue de l’Élysée, dans les locaux de la cellule diplomatique du chef de l’État, s’active tous les lundis matin, une autre cellule, c’est la top secret".

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Quoi ? "En huis-clôt, on ne se berce pas d’illusions. Exercice de lucidité. Tout est évoqué, sans tourner autour du pot électoral".

Avec qui ? S’y retrouvent, selon les informations de L’Express, le ministre de l’Agriculture, Stéphane le Foll, le conseiller politique du Président Vincent Feltesse, et une dizaine d’initiés, variant selon les semaines. Et puis, il y a un autre convive récurrent : "Le nouveau sniper du président" qui serait "devenu une pièce maîtresse" de la préparation de la compagne de François Hollande : Guillaume Bachelay.

Guillaume Bachelay : le "nouveau Sniper" du Président 

Voici le portrait de Guillaume Bachelay en quelques traits : ce député quadragénaire de Seine-Maritime est un fan de Jacques Audiard et on lui doit d’ailleurs de nombreux jolis petits pics ces dernières années. "Un esprit vif qui a ciselé les pires vacheries contre François Hollande alias "fraises des bois", "Guillaume le conquérant" avant 2012. Ou encore : "La présidentielle ? François Hollande y pense, en nous rasant !".

Ancien conseiller de Laurent Fabius, on lui doit par exemple contre Ségolène Royal : "je préfère dire voici mon projet que mon projet c’est voici", ou "désert d’avenir" au lieu de "désirs d’avenir", le mouvement de Ségolène. Puis plume de Martine Aubry, Guillaume Bachelay est l’auteur de la "gauche molle", ou de : "quand il y a un flou, c’est qu’il y a un loup", attribué à la grand-mère de la candidate.

Il est aujourd’hui l’allié des flous et des loups. "Heureusement pour lui, qu’au royaume des politiques, les amnésiques son roi", en conclue l’Express.

Manuel Valls : un candidat 2017 pour fédérer les réformateurs de gauche et de droite ?

Le Point, propose de prendre du recul avec Nietzsche en couverture cette semaine, pour que la philosophie nous aide à lutter "contre la bêtise et contre la déprime". Roger-Pol Droit signe ce dossier pour nous aider à faire un pas de côté et mieux regarder ce qui se trame aujourd’hui : "Nietzsche tempête contre le relativisme généralisé, la tolérance fadasse tous azimuts" ; il pousse à "plus de pertinence et moins de références", "plus d’idées" et "moins de données".

Des idées justement, en a-t-il vraiment Manuel Valls ? Le Point, un peu plus loin dans ses pages, propose un papier sur "ce que Manuel Valls pense tout bas", avec des "idées de réforme, mais aussi des idées derrière la tête si d’aventure François Hollande était empêché de se présenter".  Au Point de rappeler que si Valls est pour l’heure "loyal", en "plan B", "le Premier ministre rêve de fédérer les réformateurs de gauche et de droite".

Parmi ceux qui partagent son positionnement, l’hebdo liste quelques "penseurs de la gauche réformiste" comme le professeur d’économie, Gilbert Cette, Laurent Davezles (qui lui a une approche géographique de l’économie), Philippe Aghion (qui a fait parti des penseurs du programme économique de Hollande), Hubert Védrine, qui appelle au dépassement des clivages gauche-droite, ou encore Monique Canto-Sperber, qui est philosophe et qui a dirigé Normal Sup jusqu’en 2012.

"Grattez un peu l'étiquette, et sous le rose pâle, vous trouverez rapidement les couleurs catalane de Manuel Valls" résume bien Le Point.

Thomas Fabius - fils de Laurent Fabius - : "une enquête pour blanchiment de fraude fiscale pourrait éclabousser sa famille, cette fois"

Selon Le Point, la "fortune de Thomas Fabius, le fils du ministre, est sous le coup d’une enquête de la PJ en France et d’un mandat d’arrêt aux Etats-Unis". En cause ? "À la fin de l'année dernière, il aurait encaissé un chèque de près de 1 million d'euros en Chypre du Nord", la "Las Vegas de la Méditerranée". A lire le papier, les chiffres font tourner la tête. Il y est écrit qu’entre avril 2011 et avril 2012 ce joueur frénétique aurait empoché dans divers casino de la planète 13 millions de gain pour seulement 5 millions perdus. Soit un solde positif d’environ 8 millions d’euros.

"Comment peut-il brasser de telles sommes ?" Interroge Le Point qui ajoute que "l'Office Central pour la Répression de la Grande Délinquance Financière enquête depuis trois ans maintenant sur les opérations bancaires atypique du jeune homme".

De plus, le service anti-blanchiment de Bercy" pointe un versement suspect de 315 998€ provenant de la tante de Thomas Fabius. À ce mouvement d’argent effectué en septembre 2014 d’un compte suisse, s’ajoute, l’année précédente un autre don de 235 000€". Parmi les pistes envisagées par les enquêteurs, il y aurait "celle du rapatriement au compte goutte d’un héritage non déclaré côté maternel", ou celle "d’un simple prêt".

Le magazine qui a enquêté indique que ces "flux financiers atypiques ne semblent pas émouvoir outre mesure le fisc français". Malgré cela, "une enquête pour blanchiment de fraude fiscale pourrait éclabousser la famille" de Thomas Fabius, "cette fois".

Les banlieues 10 ans après l’embrasement : défaite politique des émeutiers ?

Emeutiers 2005 = Incendiaires 2017 ?

En cette fin octobre 2015, on se tourne aussi vers le passé, dix ans après le décès de Zyed et Bouna, électrocutés le 27 octobre 2005 dans un transformateur à Clichy-Sous-Bois. Qu’en est-il 10 ans après ?

Riss, en Une de Charlie hebdo croque ces "pauvres banlieues" et met en parallèle "les émeutiers de 2005" (deux gamins à casquettes, à paupières tombantes et allures hébétées) et "les incendiaires de 2017" (deux blondes à l’air colérique ou menaçant, qui pourraient bien représenter Nadine Morano et Marine Le Pen). Sous-entendu, qui aura mis le plus "le feu aux poudres" : les émeutiers de 2005 ou les incendiaires de 2017 ?

Pour  Les Inrockuptibles, l’idée est d’aller voir si la réalité a changé dans ces banlieues, pétaudière de l’époque."10 ans après les émeutes, le combat continue entre les jeunes et la police", affirme le magazine en couverture. Reportage en Seine-Saint-Denis à l’appui, ils recueillent quelques témoignages et la police semble sortir de son rôle. Par exemple : "Certains policiers agissent comme des voyous parce qu'ils savent que les gens ne connaissent pas leurs droits et qu’ils ne sont pas des procéduriers". Ou encore, "La BAC, quand ils débarquent, c’est un carnage. Le soir, ils éteignent les lampadaires du ghetto et foncent dans le tas".

Le professeur de sciences sociales, Didier Fassin, décrypte à ce sujet que "le délit d’outrage et rébellion est un marqueur non pas de violence des jeunes mais de l’agressivité des policiers" et au sociologue Fabien Truong de compléter : "Le regard sur ses jeunes c’est durci depuis 10 ans".

Ce qui reste de la révolte de ces jeunes de banlieues, 10 ans après ? Fabien Truong répond : "Il n’y a pas eu de transmission véritable car ce fut un moment d’exception et de confusion. Ce ne fut pas comme avec la marche pour l’égalité en 1983. On a eu dans les années 80 une génération de jeunes issus du monde ouvrier qui portait une parole politique audible, articulée, formée par l’éducation populaire, différente des partis. Il y a eu à cette époque une opportunité de confier des responsabilités à toute une génération. Ce qui n’a pas été fait. Les générations suivantes ont bien compris que cet espoir n’avait pas été satisfait, qu’elle s’était faite berner".

Toujours selon le sociologue, les émeutiers de l'époque regrettent aujourd’hui, "leur défaite d’un point de vue politique : ils mesurent que les émeutes n’ont fait qu’accélérer leur image négative dans l’opinion et la stigmatisation dont ils en sont l’objet".

Célébrations officielles : "colère et consternation" des quartiers populaires face à Hollande et à la gauche au pouvoir

"Est-ce de la maladresse, du je-m’en-foutisme, ou de l’indifférence ?" s’interroge Mathieu Croissandeau dans son édito, en première page de L’Obs. Selon lui, la façon dont le Pouvoir a célébré le 10e anniversaire de la révolte des quartiers populaires "laisse un sentiment de colère et de consternation". Entre le Président, son "petit tour et puis s’en va, sous les huées", et "une visite en grande pompe - mais à l’écart des habitants, pour le gouvernement"… Selon l’éditorialiste, la symbolique est forte mais les conséquences le seront d’autant plus : "Les habitants des quartiers populaires n’attendent plus grand chose de cette gauche qui promet des efforts… mais renonce en silence !".

"L’apologie de l’instinct de survie" dans la littérature et les séries

Télérama s’intéresse à ce "tueur qui sommeille en vous", en s’appuyant sur ce qui tapisse nos séries et tout ce qui nous divertit. "Serions-nous tous devenus des assassins ?" s’interroge l’hebdo télé avant de poursuivre : "Comment expliquer autrement notre appétit pour ces fictions fantastiques comme Hunger Game où des jeunes s'affrontent jusqu'à la mort, ou pour des blockbusters post apocalyptiques ou gentiment cruels comme Saw ouTransperceneige, où chacun lutte pour échapper au carnage ? ».

S’appuyant sur les travaux de l’essayiste Frédérique Leichter-Flack, Télérama relève différentes formes de "situations extrêmes où la seule quête du héros consiste à sauver sa peau" et les met en parallèle de situations réelles et concrètes, comme le naufrage des réfugiés en Méditerranée, ou l’épidémie d’Ebola en 2014. "La fiction est un formidable outil d’expérience par procuration" et ce qui en ressort aujourd’hui c’est "l’apologie de l’instinct de survie" nous éclaire Frédérique Leichter-Flack.

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