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Le cours du pétrole peut-il rebondir ?
©Reuters

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Le Brent évolue depuis plusieurs semaines dans un canal assez étroit et se situe à moins de 50$ pour le moment. Peut-il remonter et quelles valeurs faut-il jouer pour en profiter si l’on croit au rebond ?

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Cette fin de semaine est une nouvelle fois marquée par la confirmation d’un vieil adage boursier : il ne faut pas se mettre en face des banques centrales !

M. Draghi a pour la énième fois déclenché l’enthousiasme sur les marchés. En quelques phrases, l’attentisme qui prévalait depuis plusieurs semaines s’est mué en optimisme généralisé. Actions et obligations ont vu leur cours progresser. Le prodige vient du fait qu’aucun acte concret n’a été mis en œuvre, simplement l’engagement formel d’une action dès décembre "en cas de besoin"… Les investisseurs ayant totale confiance en M. Draghi, cela a suffi.

Aux Etats-Unis, les annonces de résultats se poursuivent. Ils sont mitigés sauf sur les technos qui publient de très bons résultats (Microsoft, Google ou Amazon qui ont publié jeudi soir dernier).

L’optimisme revient donc !

Dans le discours maintes fois entendu sur "l’alignement des planètes" favorables aux économies européennes, auquel nous adhérons, figurent le niveau bas de l’euro par rapport au dollar, les taux, le cours du pétrole bas eux aussi.

M.Draghi a pratiquement "garanti" un euro bas et un maintien de taux à leur niveau actuel voire plus bas encore. Qu’en est-il du pétrole ?

Le Brent évolue depuis plusieurs semaines dans un canal assez étroit et se situe à moins de 50$ pour le moment.

Peut-il remonter et quelles valeurs faut-il jouer pour en profiter si l’on croit au rebond ?

Clairement, et comme sur beaucoup de matières premières, l’offre détermine largement le prix. Depuis plusieurs mois, les opérateurs ont réalisé les conséquences liées aux surcapacités mondiales de production de pétrole.

Pas de changement en vue néanmoins,: malgré une baisse de 33% du prix du baril depuis novembre 2014, l’OPEP n’affiche aucune volonté de réduire l’offre. Au contraire, l’OPEP s’apprête à augmenter sa production pour accompagner la progression de la demande envisagée pour 2016 à 31.1 millions de baril / jour contre 29.3M en 2015. Le fait d’augmenter la production en 2016 n’aidera probablement pas les cours à remonter. De plus l’Iran, en revenant officiellement, sur le marché suivra probablement les autres membres de l’OPEP et contribuera à largement alimenter le marché.

D’ores et déjà, l’impact financier est majeur : en effet, si l’on raisonne en prix moyen entre 2014 et 2015, la perte de recettes est évaluée à 370Mads de $ pour les membres de l’OPEP ; le déficit budgétaire de l’Arabie Saoudite s’élèverait à 20% du PIB et si la situation perdure des tensions sociales ou politique sont à craindre au Venezuela en Algérie ou au Nigeria.

Les Américains de leur côté ont réduit leur production mais de manière insuffisante (500K baril/jour) ; conséquences : le prix du baril ne monte pas… Et les stocks augmentent. Ils atteignent désormais des niveaux record avec une augmentation de 15M sur les 2 dernières semaines.

Il y a donc fondamentalement peu de raisons de voir le baril remonter fortement à très court-terme, :sauf accélération beaucoup plus rapide qu’anticipé de la croissance économique mondiale… Et encore, il est alors probable que les producteurs ajusteraient leur offre.

Tout ceci ne constitue pas un environnement favorable pour les pays émergents et de nombreux acteurs du secteur pétrolier, en particulier ceux qui traversent cette période en étant très endettés.

Limité à la hausse, les cours du pétrole pourrait à court-terme souffrir du fait de deux facteurs : le cours du $ et la spéculation. Le pétrole évolue généralement à l’inverse du $ or celui-ci a tendance à monter en ce moment…à suivre !

La spéculation au sens large reste très baissière sur le pétrole, les moyens des hedge funds étant gigantesques… Une nouvelle attaque reste toujours possible.

Sur le plan des valeurs liées au pétrole, il n’y a donc pas lieu de se précipiter pour investir. Total, société bien gérée avec une bonne visibilité reste incontournable pour initier un investissement dans le secteur.

Pour notre stratégie d’investissement positive à moyen terme sur la zone euro, cette relative stabilité à attendre du pétrole proche des niveaux actuels est une nouvelle positive, même si une facture énergétique supportable ne suffit pas à justifier à elle seule une décision d’investissement.

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