Régionales : abstentionnistes ou électeurs FN, où les Républicains ont-ils la plus grande réserve de voix ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les électeurs du Front national sont davantage favorables à des alliances avec les Républicains que l'inverse.
Les électeurs du Front national sont davantage favorables à des alliances avec les Républicains que l'inverse.
©Wikimedia Commons

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Pour les candidats en lice, le défi est moins celui de convaincre ceux qui sont sûrs d'aller voter que ceux qui s'abstiennent... Et les régions populaires, tout comme celles où le Front national est fortement implanté, apparaissent comme les plus à même de fournir des voix à la droite.

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy

Jean-Daniel Lévy est directeur du département politique & opinion d'Harris Interactive.

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Atlantico : Avec 20,5 % d’abstention à la présidentielle de 2012, pourtant la préférée des Français, 43 % aux législatives, 56,5 % aux européennes de 2014 et 50 % aux départementales de 2015, la question de l'abstention taraude les acteurs politiques. Pour les candidats en lice, le défi est moins celui de convaincre ceux qui sont sûrs d'aller voter que ceux qui s'abstiennent... Pour les élections municipales de 2014, la tentation de l'abstention était plus forte à gauche (41%) qu'à droite (29%). Quel est le profil de ces abstentionnistes de droite ? Qu'est-ce qui leur permettrait de revenir dans les urnes, que revendiquent-ils ?

Jean-Daniel Lévy : Tout d'abord, la différence entre les deux s'explique parce qu'il y a effectivement à gauche les déçus du hollandisme, mais aussi car à contrario, on observe une volonté à droite de revanche contre le gouvernement. C'est tout du moins ce que l'on a observé lors des élections municipales, européennes, départementales, mais aussi en début de mandat dans les manifestations contre un mariage ouvert aux homosexuels.

Pour vous répondre, les abstentionnistes de droite sont principalement des personnes qui ne sont pas convaincues par Nicolas Sarkozy et qui s'interrogent sur les propositions effectuées par l'UMP hier et Les Républicains aujourd'hui. Placées à droite, ils n'adhéraient pas forcément, et évoquent un bilan en dessous de leurs attentes.

Mais il y a également un autre facteur, celui de la composante sociale : le fait d'être aujourd'hui jeune et de droite, ou issu des catégories populaires et à droite favorise cette abstention, de par les difficultés économiques auxquelles ces franges de la population sont particulièrement confrontées. Qu'est-ce qui leur permettrait de revenir ? Comme pour toutes les élections, il leur faut distinguer clairement quels en sont les enjeux, et que ceux-ci les concernent. Si les enjeux sont plus facilement discernables pour des élections présidentielles, dans une structure politique orientée vers le chef d'Etat, cela est en revanche plus difficile pour des élections intermédiaires. En revanche, et c'est ce que certains candidats Républicains ont commencé à faire, c'est d'expliquer en quoi une région gérée par la droite est différente d'une autre gérée par la gauche... Et cela semble nécessaire au vu des sondages : une importante partie des électeurs, et pas seulement des abstentionnistes, ont effectivement du mal à déterminer clairement cette différence. 

Nicolas Sarkozy avait souffert du fait que Marine Le Pen n'ait pas appelé à voter pour lui au second tour des élections présidentielles de 2012. Dans quelle mesure le vote frontiste représente-t-il également une réserve de voix potentielle pour la droite ? 

Il y a beaucoup d'interrogation à propos de cette porosité, et du risque qu'elle pourrait représenter pour la droite. Pour parler concrètement, c'est surtout le Front national qui pourrait craindre de cette porosité : dans un sondage pour Atlantico, nous avons mesuré que les électeurs du Front national étaient davantage favorables à des alliances avec les Républicains que l'inverse : 71% d'entre-eux y sont favorables, dont 25% pour toutes les régions. C'est absolument clair. Ce chiffre retombe à 46% pour la droite, dont seulement 9% pour toutes les régions.

Au regard de tous ces éléments, quelles sont les régions où les Républicains détiennent le plus de voix à conquérir ? et à contrario, quelles sont les régions où cette variable est la plus ténue ?

C'est donc bien entendu là où le FN est élevé que les Républicains peuvent trouver des voix. Ainsi, la région Provence-Alpe Côte d'Azur et le Nord-Pas de Calais Picardie sont des régions où le FN est particulièrement implanté. Ce sont donc des régions stratégiques pour la droite. D'ailleurs, on se souvient que ces deux régions qui ont participé à la victoire de Nicolas Sarkozy en 2017 , la reconnaissance à ces électeurs alui avait fait bénéficier de scores importants au détriment de Jean-Marie Le Pen.

La partie ouest de la France en revanche, à l'instar de la Bretagne, du Pays de la Loire, ou de l'Aquitaine est au contraire celle où elle détient le moins de voix "de réserve".

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