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San Francisco, capitale de la tech et des expulsions
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Revue de blogs

La tech-bourgeoisie de la Silicon Valley, et l'immobilier qui flambe, font expulser les locataires de la classe moyenne de San Francisco. Mais eux aussi se battent avec des outils tech. Pendant ce temps, à Paris, la Mairie se prépare à "protéger" certains quartiers de la spéculation et de la flambée des loyers.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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San Francisco, la patrie de AirBnB, est en train de devenir la capitale des expulsions. Le prix des loyers et des appartements s'embrase depuis quelques années : en moyenne, un deux pièces bien situé coûterait 3 400 dollars par mois, selon Liberation new, qui tient le carnet des manifestations contre les incessantes expulsions.

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Manifestation contre les expulsions, photo de Shani Heckman

Une "ceinture de feu" des loyers qui flambent est en train de se dessiner autour du monde : San Francisco, mais aussi Londres, Hong Kong, Shanghai, et comme toujours Paris, partout où des investisseurs étrangers ou bien un boom économique "boboïse" des pans entiers des villes.  A San Francisco, tech oblige, les opposants utilisent les outils tech pour se défendre. 

La Jeanne d'Arc des expulsés s'appelle Erin McElroy, une artiste-activiste autodidacte, qui a appris à programmer dans un squat avec des manuels techniques d'occasion. Les opposants à la "gentrification tech" forcenée ont fait des éclats d'éclat : stopper les "Google Bus" qui déservent le centre-ville et la Silicon Valley, organiser un sit-in devant la résidence du fondateur de Digg, réclamer 3 milliards de dollars de dommages et intérêts à Google pour la paupérisation entraînée pour tous ceux qui ne travaillent pas dans la Sillicon Valley, les seniors. Des hashtags et graffiti anti tech  "tech-death", se sont installés sur les réseaux sociaux.  Mais tech oblige, elle aussi a créé des outils en ligne pour visualiser l'ampleur du phénomène.

La Anti Eviction Map Project (Carte contre les expulsions) propose une vue interactive saisissante des expulsions dans la ville ces dix dernières années. Nous en sommes à 4014. Tout est du à une loi locale particulière, le Ellis Act. Un propriétaire a le droit d'expulser tous les locataires d'un immeuble et de le transformer en condominium, qui échappe au contrôle des loyers prévu pour les locataires en place.

Une crowdmap est également à disposition pour les témoignages, comme celui-ci, banal : '"J'ai été expulsé de la 19ème rue, entre Mission et Valencia. Le loyer était d'environ 1200 dollars. Ils l'ont augmenté récemment à presque 4000."

Pando News, un site pro-citoyen, a décidé d'ouvrir le dialogue en organiser des réunions "Don't be awful" ("Ne soyez pas affreux", qui paraphrase le célèbre "Don't be evil" de Google) réunissant les damnés de la gentrification tech et les privilégiés de la Sillicon Valley. 

Carte des expulsions à San Francisco

Pendant ce temps, à Paris

Autre capitale, autre méthode : à Paris, la Mairie a décidé d'user de son droit de préemption pour freiner la spéculation et l'éternelle chasse vers les périphéries des locataires "normaux", en intervenant lors de ventes, dans des quartiers ciblés. La liste de ces adresses protégées est aujourd'hui connue.  Mais cette fois-ci, ce sont les propriétaires qui protestent...

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