Londres : trois expos pour un parfait week-end culturel<!-- --> | Atlantico.fr
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Londres entretient activement sa programmation culturelle.
Londres entretient activement sa programmation culturelle.
©Reuters

Grand large

Tate Modern, National Gallery, Victoria and Albert Museum. Trois adresses, à Londres, pour un idéal weekend d’expos, à la (re)découverte de Matisse, Véronèse et des précurseurs de la mode.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Pour en savoir plus sur Londres, rendez-vous sur le site de Peplum www.peplum.com

Comme toute capitale qui se respecte, Londres entretient activement sa programmation culturelle. À voir absolument en ce printemps 2014, les gouaches découpées de Matisse, les portraits religieux et allégoriques de Véronèse, ainsi que les modèles qui ont fait de l'Italie un référence en matière de mode de 1945 à aujourd'hui. L'occasion de découvrir ou de redécouvrir respectivement la Tate Modern et le quartier de la Tamise, la National Gallery et Leicester Square, ainsi que le Victoria and Albert Museum, à quinze minutes à peine de Hyde Park. La chasse (aux musées) est ouverte.

Une grande esplanade sur la Tamise. Deux entrées. À gauche, celle de l'exposition consacrée aux dernières années du peintre Henri Matisse (1869-1954). « Second floor », annonce l'ascenseur, l'équivalent du premier étage en français. Rien que la première salle est noire de monde. Noire alors que les murs de la Tate ont été blanchis à dessein. Pourquoi ? Pour respecter le contraste qu'entretenait Matisse entre support et contenu. Quelques photos révèlent que l'artiste français usait les parois immaculées de son atelier comme toile de peinture. Mis à part qu'il y collait des papiers préalablement colorés à la gouache. D'où le concept de « gouache découpée » qui caractérise les dernières années de son œuvre.

De même que les grands formats. Comment ne pas tomber en arrêt devant la « Large composition aux masques » (10m x 3m), cette œuvre-synthèse où Matisse réunit plusieurs techniques - de la peinture à la gravure en passant par le dessin -, plusieurs contraires - le visage de l'Occident, à gauche et la face de l'Orient, à droite -, plusieurs couleurs, plusieurs motifs, floraux et figuratifs. La voix du commissaire d'exposition résonne de salle en salle tant les œuvres ont été espacées. Partout, des cadres blancs, sauf autour d'une toile, « Le Dragon ». Qu'a-t-elle de particulier ? Rien de spécial si ce n'est qu'elle est conservée dans un musée berlinois qui pensait la mettre en valeur dans un pourtour or. Faute de goût évidente diront certains. Le plus étonnant demeure le vitrail accroché à la sortie de l'exposition et confronté à une étude sur papier de mêmes dimensions. Un copié-collé impressionnant de précision. Même la pluie ne saurait avoir raison de l'enthousiasme ambiant. On longe la Tamise embrumée pour découvrir une myriade de restaurants animés. Et si l'on déjeunait sur l'eau ? C'est possible dans l'un des nombreux bateaux amarrés au pied du Waterloo Bridge.

Cap sur la National Gallery, à présent, où le dépaysement est total. Adieu le noir et blanc reposant, bonjour marbres, moulures et parquet imposants. Dans ce décor grandiose, les toiles virtuoses du maître italien Véronèse (1528-1588). Né à Vérone, il devient une référence absolue pour l'aristocratie vénitienne. Parmi les commandes qui lui sont passées, des portraits de gentilshommes encore non identifiés. Un visage féminin retient l'attention, pourtant, celui de la « Bella Nani ». Cette robe en velours bleu, cette coiffe tressée serrée, ce regard perdu vers un sol absent du champ de vision. Ne les a-t-on pas déjà rencontrés quelque part ? Au Louvre, bien sûr ! Et si ce n'est pas le cas, on est tellement content de connaître la provenance de ce tableau que l'on peut enfin se concentrer sur les trésors de la National Gallery.

Le parcours se veut chrono-thématique, c'est-à-dire qu'il découpe la vie de Véronèse en autant de périodes marquées par un thème dominant son œuvre. Passés les travaux religieux de ses débuts, dont quelques « Vierge à l'Enfant », on tombe dans une salle plus petite et de forme hexagonale abritant une quadruple allégorie de l'Amour. Réalisée en 1570, cette série aurait été commandée par Rodolphe II du Saint-Empire pour orner les plafonds du château de Prague. En condamnant « L'infidélité » et « Le Dédain », l'empereur peut ainsi recommander à ses sujets « Le Respect » et l'harmonie (« L'heureuse union ») au sein d'un couple. Et la mythologie dans tout ça ? Parce que l'Antiquité s'avère peu présente, on apprécie d'autant plus les toiles qui lui sont consacrées. L'exposition s'achève sur le célèbre « Persée et Andromède » du musée des Beaux-Arts de Rennes, une représentation souvent utilisée dans les manuels scolaires.

On n'est toutefois pas prêt de retourner en enfance, au milieu des sculptures peuplant le Victoria Museum, le V&A pour les intimes. Pas question de courir dans un lieu aussi monumental que celui-ci. Ce n'est pourtant pas pour contempler Poséidon, Zeus ou Athéna, entre autres, que l'on a quitté Leceister Square, ses cinémas et ses théâtres, mais bien pour explorer l'exposition temporaire retraçant l'évolution de la mode italienne de 1945 à nos jours. Rien à voir ! Ou plutôt si, les robes révolutionnaires de Giovanni Battista Giorgini accusant, par leur éclat et leurs décolletés plongeants, la fin du nazisme ; les tenues de grandes stars américaines, les costumes de Guerre et Paix, d'Anthony et Cléopâtre tous deux filmés en Italie. Il fait sombre, au point de se croire parfois dans un véritable showroom. Manquent les mannequins se dandinant sur un podium. Pour agrandir l'espace, des miroirs où l'on se surprend souvent en train de baver devant un vêtement. La fin du parcours explique comment la mode est progressivement devenue un produit marketing. Au milieu de créations contemporaines griffées Versace, Dolce & Cabana, Marni et même Capucci, une musique de relaxation quelque peu décalée. Idéale dans le cadre d'un massage. Heureusement, un bruit de flashes prend le dessus avant de laisser la parole à diverses figures de la mode italienne. Une bande-son perturbante qui oblige que l'on ferme les écoutilles, et ouvre d'autant plus grand les yeux. Il y a plutôt intérêt si l'on veut apprécier, à cinq minutes à pied seulement, le charme bucolique de Hyde Park.

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