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Assedic : un ministre bulgare a touché près de 15 000 euros d'allocations de la part de la France
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Oups !

Convoqué à l'ANPE quatre fois, il n'hésitera pas à prendre l'avion pour venir aux entretiens et donner l'illusion de vivre toujours sur le sol français.

Chargé des investissements dans le gouvernement de Sofia, Ivan Danov, aurait perçu entre 2004 et 2005 près de 15 000 euros d'allocations de la part de l'Assedic. Or, l'homme n'avait pas de droits.

Le principal intéressé nie les faits, déclarant : "J'ai travaillé dix-huit ans à l'étranger, dirigé des sociétés, donné des cours à l'université. Je n'ai jamais vécu d'allocations". Et pourtant, les documents de l'Assedic, que l'Express a pu consulter, sont formels : l'homme a bel et bien perçu entre septembre 2004 et juin 2005 une indemnisation journalière de 60,03 euros pour un total de près de 15 000 euros. Le problème est qu'à cette période, Ivan Danov était retourné en Bulgarie et avait repris plusieurs activités professionnelles.

En effet, après un an passé au sein d'un cabinet d'architectes, l'homme est licencié. Il va alors s'inscrire au Pôle emploi et obtenir des droits à l'assurance-chômage. Mais au lieu de chercher un nouveau travail, il semblerait qu'Ivan Danov soit retourné en Bulgarie. Il continuait par contre de se déclarer chaque mois aux Assedic, ce qui lui permettait de toucher la somme de 1 850 euros par mois en plus de ses revenus en Bulgarie.

Convoqué à l'ANPE quatre fois, il n'hésitera pas à prendre l'avion pour venir aux entretiens et donner l'illusion de vivre toujours sur le sol français.

Lorsque des journalistes le questionnent voici ce qu'il déclare : "J'ai annoncé aux autorités françaises que je quittais définitivement le pays. Mais ils ont continué à me verser cet argent. Pourquoi ? C'est à la France que vous devez poser cette question. Moi, je suis prêt à rembourser. Mais personne ne me le demande !" 

A présent il semblerait que Pôle emploi soit dans l'impossibilité de récupérer cet argent. C'est ce qu'affirme un responsable sous couvert d'anonymat. Premièrement, l'affaire est "bien embarrassante" puisqu'il s'agit d'un ministre en exercice ; deuxièmement, "Au bout de trois ans, il y a prescription dans les dossiers de ce genre. Même si le ministre en question voulait rembourser les sommes indûment versées, Pôle emploi n'aurait pas le droit de les récupérer tant que la fraude n'aura pas été officiellement reconnue par nos services"...

Suite aux demandes d'explication de nos confrères de l'Express, le ministre a déclaré par SMS : "Je vous informe que je conteste dans leur totalité les informations qui ont filtré sur moi, parce que ces informations sont fausses et s'apparentent à de la "diffamation", "vol" et "utilisation frauduleuse" de mes données personnelles. Pour ma part, je n'ai rien fait d'illégal. Afin de laver mon nom de ces accusations, j'ai déposé une plainte au Parquet de Paris. Jusqu'à que cette instance ne se prononce, je ne peux pas faire des déclarations par respect du secret de l'instruction. Après que le Parquet se soit prononcé sur cette affaire, je me réserve le droit de vous informer plus en détail". Seul problème, le bureau du Procureur n'a pas connaissance de cette plainte…

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