Les "Vrais Finlandais" : le parti fait plonger l'euro

C’est une percée historique réalisée par les nationalistes finlandais. Avec 19 % des voix au législatives le week-end dernier, le parti des « Vrais Finlandais » se hisse au rang de troisième force politique du pays. Une avancée capitale pour ce parti qui récupère ainsi 39 sièges sur les 200 du Parlement finlandais.  

Mené par son charismatique leader, Timo Soini, le parti nationaliste donne immédiatement le ton dans un discours populiste et eurosceptique. Il s’attaque d’emblée aux modalités du plan de sauvetage du Portugal (troisième pays de la zone euro, après la Grèce et l’Irlande, à être soutenu) en estimant que  « ces mesures (…) ne seront pas maintenues ». Il ajoute dans une interview radio que cette aide n’est ni plus ni moins  qu’« un mauvais accord ».

Contrairement aux autres pays de la zone euro, le Parlement finlandais a le droit de se prononcer sur les demandes de financement de plans de sauvetage de l'Union européenne. Une singularité que le chef du parti ultra-conservateur considère comme une aubaine. Timo Soini ne cache pas l’une de ses principales ambitions : il souhaite obtenir de l'Europe, que la Finlande réduise ses versements d'argent à Bruxelles.

[Mise à jour le 18 avril à 15h30]

La Finlande a pour le moment accepté de garantir huit milliards d'euros dans le Fonds européen de stabilité financière dans lequel les membres de la zone euro se sont engagés à assurer un total de 440 milliards. Une somme qui devrait être appelée à croître. Si un seul des 17 membres de l'Eurogroupe décide de se retirer du Fonds, ce dernier s'effondrera.

Par ailleurs, un plan de secours sans la Finlande entamerait considérablement la promesse de la zone euro de faire tout ce qui est en son pouvoir pour défendre la monnaie unique. Le retrait de ce pays créerait probablement la panique sur les marchés financiers.

L' Europe semble décidément traverser une mauvaise passe. L'agence de notation Moody's l'a également confirmé ce vendredi 15 avril. En dégradant de deux crans la note de l'Irlande, reléguant ainsi l'ancien tigre celtique au plus bas niveau de la catégorie emprunteurs fiables, l'agence de notation fournit un nouvel argument aux eurosceptiques.