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Drogue : l'idée d'une "salle de shoot" gare du Nord fait polémique
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C'est d'la bonne

La possible implantation d'une salle de consommation de drogue près de la gare du Nord à Paris divise les riverains. Certains craignent une hausse du trafic, d'autres y voient un moyen de réduire les nuisances dans le quartier.

Ca n'est encore qu'un projet, mais il divise fortement. Une salle dédiée à la consommation de drogue pourrait en effet voir le jour près de la gare du Nord à Paris. Une idée qui n'est pas du goût de tous les riverains, certains craignant une hausse du trafic, les autres y voyant un moyen de réduire les nuisances dans le quartier. Autour de la gare et de l'hôpital Lariboisière, les toxicomanes sont "plusieurs centaines", souvent en grande précarité, selon le maire du 10e, Rémi Féraud, qui milite depuis longtemps pour l'implantation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR).

Rue de Maubeuge, drogués et dealers gravitent autour d'un échangeur de seringues installé près de la sortie du RER. Sur les trottoirs, des quantités de boîtes de médicaments vides témoignent d'un fort trafic. Rue Ambroise-Paré, devant l'hôpital, "c'est infernal", affirme un commerçant sous couvert d'anonymat : "A partir de midi, les drogués défilent, ils font la manche". "Des toxicos en état de manque ont agressé des personnes, et un enfant s'est piqué avec une seringue trouvée dans un parc", raconte Pierre Coulogner, président de l'association de riverains "Vivre gare du Nord et Est".

C'est pour ces toxicomanes de rue que le gouvernement veut expérimenter une salle, afin qu'ils consomment leurs produits dans de bonnes conditions d'hygiène, sous supervision de personnels de santé. Médecins du Monde (MDM) et l'association Gaïa ont présenté en octobre un projet pour lequel la ville de Paris a voté une subvention de 38 000 euros. "Je suis convaincu, à la lecture des expériences qui existent déjà dans plusieurs pays, que c'est un mieux pour les toxicomanes, mais aussi pour le quartiers et les riverains en terme de sécurité", affirme Rémi Féraud qui se défend de tout laxisme et veut être "pragmatique face à une situation qui existe".

De son côté, Déborah Pawlik, déléguée adjointe UMP de la 5e circonscription, dénonce "l'absence de concertation avec les habitants" dans un quartier "où la sécurité est déjà l'objet de nombreux problèmes". Elle remarque que la seule solution d'implantation risque d'être "en bas d'un immeuble", même si le maire du 10e assure qu'il ne s'agira "pas d'un rez-de-chaussée d'un lieu d'habitation". Après l'injection, "les toxicomanes se retrouveront sur la voie publique, ils ne seront pas gardés dans la salle jusqu'à ce qu'ils 'redescendent'", craint aussi Déborah Pawlik. Jean-Claude Aron, président de l'association de quartier Franz-Liszt s'inquiète quant à lui d'une implantation à proximité d'une école ou du lycée Lamartine. Il souhaite plutôt "une salle située dans un milieu fermé comme l'enceinte de l'hôpital".
Lu sur l'Express

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