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Emmanuel Macron discours sur les séparatismes islamisme islam société valeurs de la République
Emmanuel Macron discours sur les séparatismes islamisme islam société valeurs de la République
©ludovic MARIN / POOL / AFP

"Réveil républicain"

Emmanuel Macron a présenté les grandes lignes du projet de loi contre les séparatismes, qui vise principalement à lutter contre l'islam politique et l'islam radical. La loi sera présentée au début du mois de décembre en Conseil des ministres, puis en janvier à l'Assemblée nationale.

Emmanuel Macron s'est exprimé ce vendredi 2 octobre depuis la ville des Mureaux sur la lutte contre les séparatismes. Le chef de l'Etat a détaillé lors de son discours cinq piliers de son action contre les "séparatismes". Il est revenu sur cette notion de séparatisme : 

"Ce à quoi nous devons nous attaquer, c'est le séparatisme islamiste. C'est le cœur du sujet [...] Notre horizon est simple : c'est assurer une présence républicaine au bas de chaque tour, au bas de chaque immeuble, là où nous avions reculé". 

Le chef de l'Etat a indiqué que cet "islamisme radical" a "une volonté revendiquée, affichée, une organisation méthodique, pour contrevenir aux lois de la public et créer un ordre parallèle". Emmanuel Macron estime que le "but final" de cette "idéologie" est de "prendre le contrôle complet" de la société, et de "rejeter la liberté d'expression, la liberté de conscience, le droit au blasphème".

Le président de la République est revenu sur la situation actuelle et sur les enjeux de cette question au sein de la société française : 

"Nous avons nous mêmes construit notre propre séparatismes. C'est celui de nos quartiers. C'est la ghettoïsation. [...] Nous avons construit une concentration de la misère et des difficultés et nous le savons très bien. Nous avons concentré les populations souvent en fonction de leur origine, de leurs milieux sociaux. Nous avons concentré les difficultés éducatives, économiques dans certains quartiers de la République. Nous n'avons pas pu suffisamment recréer la mixité. Et surtout, nous n'avons pas réussi à aller aussi vite que ce phénomène en termes de mobilité éducative et sociale. Nous avons créé des quartiers où la promesse de la République n'a plus été tenue. [...] Aujourd'hui, à court terme, il nous faut reconquérir tout ce que la République a laissé faire et qui a conduit une partie de notre ou nos citoyens à être attirés par cet islam radical. Et il nous faut aussi revenir sur nos propres traumatismes et nos propres insuffisances pour en quelque sorte, ouvrir ce livre."

Emmanuel Macron estime que certains "traumatismes" du "passé colonial" de la France n'ont "toujours pas été réglés" :

"Nous voyons des enfants de la République, parfois d'ailleurs, enfants ou petits enfants, de citoyens aujourd'hui issus de l'immigration et venus du Maghreb, de l'Afrique subsaharienne, revisiter leur identité par un discours post-colonial, colonial". 

Emmanuel Macron considère que certains jeunes "tombent dans le piège méthodique de certains qui utilisent ce discours" et qui forment une "haine" contre la République.

Le chef de l'Etat estime que l'islam vit "une crise profonde" partout dans le monde.

"Je veux qu'il n'y ait aucune confusion ni aucun amalgame. Aucune de ces réalités ne doit être écrasée l'une sur l'autre. Mais force est de constater qu'il y a un islamisme radical qui conduit à nier les lois de la République (...). Ce qui est aujourd'hui notre défi, c'est de lutter contre la dérive de certains au nom de la religion, en veillant à ce que ne soient pas visés ceux qui veulent croire en l'islam et sont pleinement citoyens de notre République et au fond, depuis des années."

Le financement des associations sera plus contrôlé : 

"Toute association sollicitant une subvention auprès de l'État ou d'une collectivité territoriale devra signer un contrat de respect des valeurs de la République et des exigences minimales de la vie en société, pour reprendre la formule du Conseil constitutionnel. Si le contrat est rompu, ses responsables devront rembourser, car il est nécessaire que l'argent public ne serve pas à financer les séparatistes. Il sera permis de dissoudre les associations et assumer que, en vertu de nos principes républicains et sans attendre le pire, on puisse dissoudre des associations dont il est établi qu'elles portent des messages qui contreviennent à nos lois et nos principes".

Emmanuel Macron a présenté une nouvelle mesure concernant l'éducation et l'école : 

"Dès la rentrée 2021, l'instruction à l'école sera rendue obligatoire pour tous dès 3 ans. L'instruction à domicile sera strictement limitée, notamment aux impératifs de santé. Les écoles hors contrat feront l'objet d'un encadrement encore renforcé [...] sur le parcours des personnels, le contenu pédagogique des enseignements, l'origine des financements".

Emmanuel Macron a précisé que "l'instruction à domicile" sera désormais "strictement limitée, notamment aux impératifs de santé. C'est une nécessité". Cette mesure doit permettre de s'attaquer au problème des élèves déscolarisés et parfois intégrés dans "des structures qui ne sont nullement déclarées" où des prières ont lieu à la place des cours.

Le chef de l'Etat veut "enseigner davantage la langue arabe à l'école ou dans un périscolaire que nous maîtrisons". 

La formation des imams va évoluer en France également : 

"La première influence qu'on a décidé de réduire en concertation avec les pays, c'est l'organisation même de l'islam consulaire. Nous avons décidé de mettre fin à ce système de manière totalement apaisée avec les pays d'origine et en transition, c'est à dire sur quatre ans en moyenne. Nous allons nous mêmes former nos imams en France. L'islam consulaire nourrit des rivalités, des dysfonctionnements, mais surtout il continue de faire porter ce surmoi post-colonial que j'évoquais par ailleurs avec énormément d'ambiguïtés. Et il ne permet pas à la structuration de cette religion dans notre pays d'avancer comme il faut."

Un label de formation des imams en France va être mis en place avec des certifications, "une charte dont le non-respect entraînera révocation". Ce travail incombera au Conseil français du culte musulman.

Un Institut scientifique d'islamolgie sera créé : 

"Nous soutiendrons à hauteur de 10 millions d'euros les initiatives qui seront prises par la Fondation pour l'islam de France en matière de culture, d'histoire et de sciences. Je pense en particulier au développement des d'études islamiques de haut niveau à l'université. J'ai décidé que nous allons créer un institut scientifique d'islamologie. Nous créerons des postes supplémentaires dans l'enseignement supérieur pour continuer le travail en matière de recherche sur la civilisation musulmane, mais aussi sur le bassin méditerranéen et l'Afrique."

Emmanuel Macron a donc présenté les grandes lignes du projet de loi contre les séparatismes, qui vise principalement à lutter contre l'islam politique et l'islam radical. La loi sera présentée au début du mois de décembre en Conseil des ministres, puis en janvier à l'Assemblée nationale.

Franceinfo

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