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Le journaliste Carl Bernstein révèle les édifiantes conversations privées de Donald Trump avec Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan, Emmanuel Macron ou bien encore Angela Merkel
©MANDEL NGAN / AFP

Fin de la langue de bois

Le célèbre journaliste Carl Bernstein a détaillé dans une enquête pour CNN le contenu des conversations téléphoniques entre le président américain Donald Trump et ses homologues étrangers.

Une enquête de CNN, menée par le célèbre journaliste Carl Bernstein (qui a notamment mis à jour le scandale du Watergate), dévoile certains aspects des échanges entre le président américain Donald Trump et les dirigeants du monde entier. 

Selon ces révélations,  Emmanuel Macron serait, après Recep Tayyip Erdogan, le chef d'Etat qui s'est le plus entretenu par téléphone avec Donald Trump ces dernières années. Le président français a tenté notamment de convaincre son homologue américain de changer de position sur l'accord sur le nucléaire iranien et sur les questions de climat. Ces tentatives auraient été infructueuses. Selon Carl Bernstein, "Macron, en général, n'a abouti à rien sur le fond alors que ses requêtes constantes ont fini par irriter Trump". Emmanuel Macron a subi en retour une véritable "flagellation" verbale. Le président américain n'a cessé de lui faire la leçon et de le sermonner sur la contribution de la France au budget de l'Otan, sur sa politique d'immigration trop laxiste ou bien encore sur les échanges commerciaux. 

Selon Carl Bernstein, Donald Trump n’aurait pas été tendre également avec deux dirigeantes de premier plan. Les échanges téléphoniques avec l’ancienne Première ministre Theresa May et la chancelière allemande Angela Merkel auraient par moment été houleux et calamiteux. Le président américain aurait passé son temps à insulter les deux femmes et à les humilier, de manière "quasi-sadique".

Donald Trump a accusé Theresa May d'être faible, d'être "une imbécile", de manquer de colonne vertébrale sur le Brexit ou l'Otan. 

Donald Trump lors d’un échange téléphonie a traité Angela Merkel de "stupide" et l'a accusée d'être "à la solde des Russes". Selon un diplomate allemand, les conversations étaient "tellement inhabituelles" que Berlin a dû prendre des mesures particulières afin d’éviter qu'elles ne fuitent. Face à ces attaques et ces critiques, Angela Merkel est restée imperturbable, se contentant de lui opposer les faits.

Cette nouvelle enquête vient à nouveau écorner l’image du président américain alors que la campagne pour les élections présidentielle se poursuit aux Etats-Unis avant le vote décisif de novembre prochain. Ces révélations interviennent quelques jours après la sortie d’un livre à charge contre Donald Trump, signé par John Bolton, l’un de ses anciens conseillers. 

L’enquête de Carl Bernstein, dévoilée dans CNN, s'appuie sur des sources anonymes et ne donne pas de détails très précis sur les conversations confidentielles. Lors des centaines de coups de fil avec des leaders étrangers, Donald Trump est souvent très mal préparé aux discussions, faute d'avoir lu les dossiers et écouté les briefings de ses conseillers. S'il se comporte de manière agressive avec ses alliés, il aurait tendance à se faire manipuler par certains dirigeants controversés comme Mohammed Ben Salmane ou bien encore Recep Tayyip Erdogan. Une partie de son entourage le considère donc comme une menace à la sécurité nationale.

D’après l’enquête dévoilée par CNN, Erdogan a demandé des faveurs à Donald Trump, parmi lesquelles d'intervenir pour aider une banque publique turque qui était ciblée par la justice américaine. Erdogan aurait aussi influencé Donald Trump sur sa politique au Moyen-Orient. 

Donald Trump chercherait également à "courtiser" le leader russe Vladimir Poutine et à gagner son admiration et son approbation, selon l’enquête de Carl Bernstein. Poutine le "domine", selon les affirmations d’un haut responsable de l'administration, le comparant à un grand maître d'échecs face à un Trump petit joueur de dames. "Ce dernier a perdu l'avantage gagné de haute lutte pendant la guerre froide, en donnant à Poutine et à la Russie une légitimité qu'ils n'ont jamais eue".

Une des sources de Carl Bernstein décrit ces coups de fil comme des "abominations –, qui, si elles fuitaient, obligeraient même les pontes du Parti républicain à lui retirer leur confiance".

Selon le journaliste Carl Bernstein, plusieurs anciens conseillers de Donald Trump considèrent qu'il "délire". 

Il aurait aussi tendance à combiner continuellement ses intérêts personnels – particulièrement à des fins de réélection et de vengeance contre des ennemis politiques – avec l'intérêt national.

Reste à savoir si ces vagues de révélations dans les médias vont impacter l’électorat américain et jouer un rôle dans la campagne présidentielle aux Etats-Unis qui est encore marquée par la crise sanitaire du coronavirus et son impact sur l’économie américaine. 

CNN

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