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Recep Tayyip Erdogan menace l’Europe et évoque l’arrivée potentielle de "millions" de migrants
©ADEM ALTAN / AFP

Exode téléguidé ?

Recep Tayyip Erdogan a décidé d’ouvrir les frontières de la Turquie. Cette stratégie doit pousser l’Europe à prendre ses responsabilités sur l’accueil des migrants. Recep Tayyip Erdogan tente d’utiliser ce levier afin d’obtenir un cessez-le-feu dans le cadre du conflit en Syrie.

Lors d’un discours en ce lundi 2 mars, Recep Tayyip Erdogan a brandi la menace d’une nouvelle crise migratoire avec l’arrivée potentielle de "millions" de migrants qui se dirigeront "bientôt" vers l'Europe. Selon de nombreux médias, les chiffres annoncés par Erdogan paraissent fortement surévalués par rapport à la réalité observée sur le terrain. Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel, a rappelé que la Turquie avait pourtant signé un accord en 2016 visant à empêcher les migrants d'atteindre l'Europe. La Turquie s'était engagée à reconduire dans son pays tout migrant débarqué sur les côtes grecques. En échange, les Européens ont accepté de relancer les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne et ont accordé une aide financière pour améliorer la vie des réfugiés syriens dans le pays.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi qu’il exigerait un cessez-le-feu en Syrie lors d’une rencontre prévue cette semaine avec son homologue russe Vladimir Poutine. Le dirigeant turc a tenu à accentuer la pression sur l’Europe sur la question migratoire et a ainsi exigé que l'Union européenne prenne "sa part du fardeau" des migrants.

Le dirigeant turc va effectuer une visite officielle jeudi à Moscou dans le cadre de discussions avec le président russe sur la Syrie. Les combats intenses à Idlib font redouter une catastrophe humanitaire. La Turquie a annoncé dimanche avoir lancé une offensive d’envergure contre le régime de Bachar El-Assad, soutenu par Moscou. La semaine dernière, plus de trente militaires turcs ont été tués dans des frappes aériennes attribuées par Ankara au régime syrien.

Afin d’obtenir le soutien et l’aide des Occidentaux sur le dossier du conflit en Syrie, la Turquie a annoncé la semaine dernière l’ouverture de ses frontières avec l’Europe pour laisser passer les migrants qui se trouvent sur son territoire. Les pays de l’Union européenne redoutent une crise migratoire similaire à celle de 2015. 

Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que les frontières resteraient ouvertes : 

"Après que nous avons ouvert les portes, les coups de téléphone se sont multipliés. Ils nous disent "fermez les portes". Je leur ai dit : "C’est fait, c’est fini. Les portes sont désormais ouvertes. Maintenant, vous allez prendre votre part du fardeau"". 

Recep Tayyip Erdogan a affirmé lundi que des responsables européens lui avaient proposé de se réunir pour un sommet "à quatre ou cinq" pays.

Le chef de l’Etat turc devait recevoir lundi soir le Premier ministre bulgare Boïko Borissov, dont le pays est frontalier de la Turquie. Il a aussi annoncé qu’il aurait un entretien téléphonique avec Angela Merkel.

Le Figaro

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