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Vesoul : une religieuse catholique privée de maison de retraite pour son voile
©ELVIS BARUKCIC / AFP

Nouvelle polémique ?

Une religieuse à la retraite qui souhaitait intégrer une résidence pour personnes âgées à Vesoul aurait été contrainte de retirer son voile. La sœur aurait été refoulée suite à son refus, selon RTL. Le maire de la ville de Vesoul, Alain Chrétien, a évoqué une "erreur d'appréciation".

Une bonne sœur à la retraite qui souhaitait intégrer une résidence pour personnes âgées tout en gardant son habit religieux et son voile aurait été refusée de l'établissement, selon des informations de RTL. 

Cette affaire aurait débuté en octobre 2018. La religieuse vivait dans un couvent dans la Drôme. Elle souhaitait revenir en Haute-Saône à Vesoul. Cette religieuse, âgée de 70 ans, a déposé un dossier d'admission dans une maison de retraite de la ville. 

Le centre communal d'actions sociales était prêt à l'accueillir dans un appartement aux Résidences autonomies (une structure pour personnes âgées) mais une condition avait été précisé : 

"dans le respect de la laïcité tout signe d'appartenance à une communauté religieuse ne peut être accepté". 

Elle aurait été contrainte de retirer son voile par respect des autres résidents et pour ne pas les gêner. Elle portait cet habit religieux depuis une cinquantaine d'années. La paroisse a trouvé un hébergement provisoire pour cette religieuse. 

Le maire de Vesoul, Alain Chrétien, a évoqué une "erreur d'appréciation", une "maladresse de service".  Il s'est exprimé dans les colonnes du Pointsur cette affaire : 

"On n'aurait pas dû exiger de cette religieuse le retrait de son habit. La loi est claire : le principe de neutralité s'applique aux agents du service public, mais pas aux résidents. Mais se pose aussi le problème d'un bâtiment public municipal : dans cette résidence, il y a d'un côté un domaine public où chacun se retrouve, et une partie privative, donc une dualité de fonction qui peut engendrer une incertitude. Certes. Mais tout citoyen, c'est la loi, a le droit de porter des habits religieux. Y compris dans un bâtiment municipal. Et une religieuse est une citoyenne comme les autres".

Suite à cette affaire et dans le cadre de cet entretien, le maire de la ville a tenu à évoquer la laïcité et à dissiper toute polémique : 

"Soupçonner le maire de Vesoul de christianophobie serait paradoxal vu mon patronyme [ndlr : Alain Chrétien]. En fait, il y a eu une grande maladresse de service. Le sujet est tellement inflammable que les services sont tétanisés. Il existe une tension dans la société sur ce sujet, car on confond laïcité et sécularisme. La laïcité garantit l'égalité des religions ; le sécularisme, c'est l'absence de faits religieux dans la société. Le sujet n'est pas consensuel parce que chacun a sa propre définition. La loi de 1905 est très claire, mais la société a besoin d'une vision unique, partagée sur ce sujet. Une bonne sœur, un imam ou un rabbin ont tout à fait le droit de porter des habits religieux dans un espace public. Comme n'importe quel citoyen".

Le Point

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