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La pauvreté augmente au Royaume-Uni. Et le Brexit risque de ne rien arranger...
©Daniel SORABJI / AFP

My tailor is poor

Selon un rapport de l'ONU, près d'un Britannique sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Un nombre qui augmente et qui devrait encore s’accroître avec le Brexit.

C'est une situation qui a sans doute joué en faveur du Brexit, qui ne devrait pourtant rien arranger. Un habitant du Royaume-Uni sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et une grande partie des citoyens britanniques a des difficultés à se nourrir et à se loger. C'est un rapport des Nations Unies qui souligne cette augmentation des inégalités dans le royaume. Le rapporteur en charge de la pauvreté et des droits de l’homme à l’ONU, Philip Alston, a conclu à "une très forte détérioration de la situation des plus démunis". Ce rapport pointe également du doigt le "déni" du gouvernement britannique sur ce point.

Touchée de plein fouet par la crise financière de 2008, la Grande-Bretagne s'est lancé dans une politique d'austérité qui a principalement impacté les plus pauvres. Les fonds des autorités locales, notamment des villes, ont été baissés de 30 à 40%. Les coûts de l'éducation et de la santé ont augmenté alors que la qualité des services a diminué selon le rapport. Une autre mesure qui a coûté aux plus démunis: l'élargissement de la taxe locale en 2013, dont les plus pauvres étaient exemptés.

Le journal The Independant rapportait vendredi dernier que 1000 SDF apparaissent chaque mois au Royaume-Uni. "Avec l'instauration de la "bedroom tax" le gouvernement a réduit l’allocation des locataires d’un logement social quand une chambre n’est pas occupée", explique l'économiste Thiemo Fetzer qui ajoute que"l’État préfère confier à des entreprises privées les constructions, alors qu’elles nourrissent la spéculation."

Theresa May a brandi son bilan en matière de diminution du chômage pour justifier les décisions du gouvenrement. Si le chômage est effectivement passé de 7% en 2013 à 4,1% en septembre 2018, le marché du travail s'est précarisé, souligne Patrick Cingolani, sociologue à Paris Diderot. "Avec l’émergence de contrats comme le zero hour contract ou la multiplication des indépendants sur le modèle d' Uber, ce type d’emplois soit ne permettent pas aux plus pauvres de sortir de la précarité" affirme-t-il.

Le Brexit, pourtant plébiscité par les plus pauvres, risque de ne rien améliorer. L'auteur du rapport explique que le Royaume-Uni devra faire l'impasse sur plusieurs milliards de livres des fonds européens destinés en priorité aux plus déshérités, qu'importe l'accord trouvé avec l'UE.

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