Irak : la confusion totale de Tony Blair<!-- --> | Atlantico.fr
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Une lettre manuscrite déclassifiée de Tony Blair à George W. Bush, considérée comme partie du rapport d'enquête sur la guerre en Irak de 2003, présenté par Sir John Chilcot le 6 juillet 2016.
Une lettre manuscrite déclassifiée de Tony Blair à George W. Bush, considérée comme partie du rapport d'enquête sur la guerre en Irak de 2003, présenté par Sir John Chilcot le 6 juillet 2016.
©REUTERS/Jeff J Mitchell

Mendacium

Tony Blair se contredit sur l'Irak, alors que George W. Bush maintient que le monde va mieux sans Saddam Hussein, apprend-t-on ce 7 juillet.

Retour en arrière pour Tony Blair ? Après avoir présenté ses excuses en 2015 pour avoir suivi les États-Unis et emmené son pays en guerre contre l'Irak en 2003, l'ex-Premier ministre britannique semble faire volte-face au lendemain d'un rapport très critique sur le sujet, présenté par John Chilcot, président de la commission sur l'engagement du Royaume-Uni en Irak.

Dans son rapport accablant l'ex-locataire du 10 Downing Street, dont la rédaction a duré sept ans, M. Chilcot parle, à propos de l'intervention britannique de 2003, d'une "invasion prématurée sans exploiter jusqu’au bout les options diplomatiques", ou encore de solutions de gestion de l’après-guerre "complètement inadéquates". Le compte-rendu à charge souligne aussi que Tony Blair avait promis à George W. Bush de le suivre "quoiqu'il arrive"

Treize ans plus tard, M. Blair présente à nouveau ses excuses suite à ce rapport, mais se contredit en défendant son action, estimant que cette guerre a, selon lui, rendu le monde "plus sûr".

Une analyse partagée par l'ex-président des États-Unis en charge à l'époque, George W. Bush. D'après son porte-parole officiel Freddy Ford ce mercredi, "Malgré les échecs du renseignement et les autres erreurs qu'il [GWB] a déjà reconnues, le président Bush estime toujours que le monde entier se porte mieux sans Saddam Hussein au pouvoir". Et il ajoute : "il n'y avait pas d'allié plus solide que le Royaume-Uni sous la direction du Premier ministre Tony Blair".

Du côté des responsables actuels, le chef du parti de travailliste auquel appartient Tony Blair, Jeremy Corbyn, qui avait voté contre l’intervention de son pays en Irak, s’est "excusé au nom de son parti pour cette décision désastreuse".

L'administration Obama, quant à elle, exprime discrètement mais sûrement son opposition à la guerre en Irak "contre la terreur" initiée par les États-Unis de 2003 à 2011. Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, indique que le Président Obama a dû "gérer les conséquences de cette décision catastrophique pendant toute sa présidence. D'autres présidents devront faire de même (...). Il est important que les États-Unis (...) tirent les leçons de leurs fautes passées", a-t-il déclaré.

L'Espagne, autre protagoniste visé par le rapport Chilcot, s'était aussi alliée à George Bush, décidant de contribuer à la guerre de 2003. Selon le quotidien El Mundo, le rapport indique qu'à l'époque, Tony Blair et son homologue espagnol Jose Maria Aznar "s’étaient mis d’accord sur une stratégie de communication qui devait montrer qu’ils avaient fait tout leur possible pour éviter la guerre", dans le but "d'afficher qu’ils voulaient éviter le conflit".

Non, estime John Chilcot dans les conclusions du rapport commandé en 2009, qui démontre que l'action militaire n’était pas inévitable à ce moment-là. Après des reports successifs, le document a toujours été poussé par les familles ayant perdu des proches militaires au front.

"Je ne peux que conclure malheureusement que mon fils est mort pour rien", s'insurge le père de l’un des 179 soldats britanniques morts au combat entre 2003 et 2009 dans cette guerre qui a envoyé 45.000 Britanniques au front, et qui a tué des dizaines de milliers d’Irakiens.

"Le monde doit avoir conscience du fait qu’il y a un terroriste dans ce monde et son nom est Tony Blair", a déclaré la sœur d’un soldat mort en 2005.

Du côté des associations, l’ONG Transparency estime que "les erreurs de l’Irak ne doivent jamais se répéter". Amnesty International souhaite que les conclusions du rapport "garantissent que les enquêtes actuelles sur les accusations d’assassinats et de tortures (...) soient véritablement efficaces et solides".

Les avocats des familles de 29 des soldats morts en Irak ont indiqué qu’ils allaient utiliser le rapport pour "servir de base à une action en justice contre Blair, ses ministres ou le gouvernement en général", a déclaré à l’AFP le cabinet McCue and Partners.

Lire aussi : Les enfants de l’Etat islamique : comment l’Irak et la Syrie préparent une nouvelle génération de djihadistes

Lu sur France Soir

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