Thalys : Mark Moogalian, le passager qui a désarmé Ayoub El Kazzani en premier, livre son récit

Mark Moogalian, professeur à la Sorbonne, est le passager courageux qui a réussi à désarmer Ayoub El Kazzani dans le TGV Thalys qui reliait Amsterdam à Paris le 21 août dernier. Alors qu'il était assis avec sa femme dans la voiture 12, ce dernier a raconté à Paris Match comment il s'est aperçu que quelque chose se tramait et comment il est parvenu à arracher la kalachnikov des mains de l'agresseur.

"Je vois arriver un jeune homme avec un air étrange, qui traîne une grosse valise à roulettes, raconte-t-il selon Paris Match. Il est entré dans les toilettes avec son bagage. C’était bizarre, inhabituel. J’ai guetté sa sortie. Mais il s’éternisait. Si bien que j’ai décidé d’aller voir. Je me suis levé. Je l’ai aperçu qui sortait des toilettes, et j’ai vu qu’un autre homme, jeune apparemment, l’avait agrippé par-derrière et tentait de le maîtriser."

En effet, un Français tente d'arrêter Ayoub El Kazzani, mais ne parvient pas à le maîtriser. Mark Moogalian va à son secours: "J’ai attrapé l’arme. On s’est battus. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à lui arracher la kalachnikov des mains" se souvient-il.

Pourtant quelques secondes plus tard alors que l'enseignant pense qu'il est sauvé, l'agresseur sort un pistolet de son sac et lui tire dessus. "J’ai entendu le bruit du coup de feu et j’ai senti une gigantesque douleur dans le dos. Je me suis écroulé par terre entre des fauteuils. J’ai lâché l’arme en tombant. (...) Il venait de me tirer dans le dos". Mark Moogalian est couché au sol et voit le tireur ramasser l'arme en se dirigeant vers lui.

"Je pense : 'Il va m’achever' et je ferme les yeux pour faire le mort. C’est alors que j’entends quelqu’un qui court dans l’allée. Il passe à toute vitesse devant moi, sans s’arrêter, suivi de quelqu’un d’autre." C'est à ce moment que sont intervenus les 3 passagers considérés à ce jour comme des héros. Ensemble, ils sont parvenus à désarmer et maîtriser Ayoub El Kazzani, évitant ainsi un carnage.

Mark Moogalian est toujours hospitalisé en soins intensifs à l'hôpital Roger-Salengro de Lille (Nord) et a salué l'intervention de Spencer, infirmier dans l'armée, qui a comprimé l'artère touchée. "C’est très douloureux, très impressionnant, mais c’est grâce à lui que je ne suis pas mort d’hémorragie".