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L'Iran aurait fourni à la Libye des obus pour armes chimiques
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Poisons aux quatre vents

Des stocks récemment découverts, non sécurisés, d'obus remplis de gaz moutarde laissent penser que Kadhafi n'avait pas déclaré toutes ses réserves.

L’Iran aurait-il  fourni au gouvernement libyen des centaines d’obus spécialement fabriqués pour armes chimiques, gardés secrets pendant des décennies par Mouammar Kadhafi ? L’administration Obama enquête.

Les obus, que la Libye a rempli d’agent moutarde extrêmement toxique, ont été découverts il y a peu par des combattants rebelles. Ils sont actuellement sous bonne garde et surveillés en permanence par des patrouilles de drones. La mise au jour de ces obus pose une question : comment les libyens l’ont-ils obtenu ? Plusieurs sources, au sein des renseignements américains, pointent du doigt l’Iran. "Nous sommes pratiquement sûrs" que les obus ont été spécialement conçus et produit par l’Iran pour la Libye, a déclaré un officiel haut placé américain sous couvert d’anonymat.

Ces dernières semaines, des inspecteurs des Nations Unies ont publié un rapport indiquant que l’Iran a la capacité de développer une bombe nucléaire, ce que l’Iran dément. Mais des preuves que la république islamique aurait fourni les obus spécialisés pourraient exacerber les tensions internationales à propos des armes de destruction massive.

Mohammed Javad Larijani, conseiller du Guide Suprême iranien et le frère de l’ancien négociateur des questions nucléaires, a formellement démenti. "Je pense que ces commentaires ont été fabriqués de toutes pièces par les Etats-Unis afin d’achever d’Iranophobie dans la région et tout autour du monde. C’est sûrement une autre histoire pour diaboliser la République islamique d’Iran", a-t-il déclaré.

L’existence de ces réserves prouve que Kadhafi n’a pas tenu ses promesses de 2004 aux Etats-Unis, où il s’engageait déclarer et détruire toutes les armes chimiques libyennes. Le gouvernement Kadhafi "était assis sur ces stocks non-sécurisés, et personne ne le savait", a déclaré un autre représentant américain. "Ils n’étaient pas répertoriéspar des inspecteurs internationaux", a-t-il ajouté.

Durant la récente guerre civile, certains pays limitrophes et les rebelles libyens s’était inquiétés que Kadhafi pourrait utiliser des armes chimiques. Mais ils n’avaient pris en compte que les réserves de gaz moutarde préalablement déclarées, stockées dans d’énormes dépôts isolés dans le désert. Ils n’avaient jamais soupçonné la présence des obus, qui auraient constitué une menace bien plus grande.

Ces stocks récemment découverts auront besoin d’être protégés des voleurs dans une nation encore instable. Ils constitueront un challenge de plus pour le nouveau gouvernement libyens et ses alliés, car les obus ne pourront être déplacés facilement et prendront environ un an pour être détruits sur place.

Lu sur Washington Post

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