La Ligue arabe suspend la Syrie

Samedi, la Ligue arabe a décidé de suspendre la Syrie suite à son refus d'appliquer le plan arabe de sortie de crise. Dix-huit menbres de la Ligue (sur 22) ont voté pour la "suspension de l'adhésion de la Syrie à toutes ses réunions" à partir du 16 novembre "jusqu'à l'application dans sa totalité du plan arabe de sortie de crise".

La Ligue pourrait également prononcer des sanctions politiques et économiques contre le régime de Bachar al-Assad s'il continue à ignorer le plan arabe.

Le Conseil national syrien (CNS) qui regroupe la majorité des courants de l'opposition s'est félicité dimanche de cette décision. Dans un communiqué le CNS indique qu'il "accueille favorablement les décisions prises par les ministres arabes, qui constituent un pas dans la bonne direction, et une accusation claire du régime syrien qui commet des assassinats et des destructions." Le CNS est "prêt à négocier la transition de la Syrie (vers la démocratie) dans le cadre de la Ligue arabe, d'une manière à ce que Bachar al-Assad remette le pouvoir à un gouvernement démocratique représentatif du peuple syrien, qui ne comprendra aucun élément du régime dont les mains ont été tachées de sang".

Le président Barack Obama a salué la décision de la Ligue arabe : "Alors que le régime de Bachar al-Assad n'a pas tenu ses engagements, la Ligue arabe a montré ses qualités de leader dans son effort pour résoudre la crise". "Ces démarches révèlent l'isolement diplomatique grandissant d'un gouvernement qui a systématiquement bafoué les droits de l'homme et qui a réprimé les manifestations pacifistes", a-t-il ajouté.

La décision a également été applaudie par les Nations Unies et la Grande-Bretagne ainsi que par la plupart des médias arabes. En Syrie, des manifestants pro-régime ont mis à sac samedi l'ambassade d'Arabie saoudite à Damas, et d'autres se sont introduits à l'ambassade du Qatar.

L'Irak a qualifié d' "inacceptable" la décision de la Ligue arabe en arguant du fait qu'elle n'avait pas agi de la sorte lors des troubles à Bahreïn et au Yémen. "Suspendre la Syrie est inadmissible d'autant que la Ligue arabe n'a pas agi ainsi contre d'autres pays qui font face à des crises plus grandes que la Syrie", a affirmé le porte-parole du gouvernement Ali al-Dabbagh.