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Françafrique : Bourgi 
maintient ses accusations
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Accusations

L'avocat de la Françafrique estime avoir livré environ 20 millions de dollars à Chirac et Villepin entre 1995 et 2005.

Mis à jour le 12/09 à 17h51

L'ONG Transparency International (TI) a demandé lundi l'audition, au plus vite, de Robert Bourgi dans l'enquête sur "les biens mal acquis" par des chefs d’États africains. "Il est absolument clair que M. Robert Bourgi dispose d'éléments d'information précis sur les conditions dans lesquelles ces trois chefs d'Etat, leur famille, leur clan ont fait l'acquisition d'un certain nombre de biens immobiliers en France", précise William Bourdon l'avocat de TI France.

Mis à jour le 12/09 à 14h09

A l'heure où les ténors de la majorité prennent leurs distances avec Robert Bourgi ou refusent de commenter ses allégations, Rue89 a exhumé un discours prononcé par Nicolas Sarkozy pour la remise de la légion d'honneur à l'avocat en septembre 2007, en présence de nombreux ambassadeurs de pays accusés aujourd'hui d'avoir envoyé de l'argent à la classe politique française :

"Par delà l'amitié et les intérêts, la France a en tout cas le devoir de manifester toute sa gratitude à ceux qui, comme toi Robert, ont été et restent les défenseurs infatigables de notre pays à travers le monde."

Robert Bourgi a enfoncé le clou lundi matin sur Europe 1. Il estime avoir remis l'équivalent de "20 millions de dollars" à Jacques Chirac et Dominique de Villepin entre 1995 et 2005. "Toute la Ve République, toute la classe politique savait qu'il y avait des financements occultes", a-t-il accusé, en évoquant pêle-mêle les époque de Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac. 




Robert Bourgi évoque des oeuvres d'art que le Gabonais Omar Bongo et plusieurs autres présidents africains auraient offert à Dominique de Villepin, connaissant son goût pour l'art africain et Napoléon Bonaparte. "Je souhaite qu'on les retrouve et d'ailleurs, il me semble qu'il y a deux ans, monsieur de Villepin a fait procéder à une vente de certaines de ces pièces", attaque l'avocat franco-libanais.

Jacques Chirac et Dominique de Villepin avaient immédiatement réagi dimanche en faisant savoir qu'ils porteraient plainte pour diffamation contre Robert Bourgi. L'ancien Premier ministre s'en est expliqué au journal de 20H de France 2 : 

"Les accusations qu'ils portent sont graves, scandaleuses, détaillées comme tous les mauvais polars, et c'est pour cela que comme Jacques Chirac, je porterai plainte contre lui."

L'opposition, par la voix du candidat à la primaire socialiste François Hollande, réclame une enquête judiciaire. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a aussi estimé que "tout cela relève de la justice", tout en parlant d'"allégations sans aucune preuve".

Robert Bourgi a déclaré dimanche sur RTL qu'il se tenait à la disposition de la justice.

Interrogé par Marianne, le journaliste Pierre Péan, auteur d'un livre sur "La république des mallettes", juge "crédibles" les accusations de Bourgi, mais il explique aussi qu'il ne faut pas faire de Dominique de Villepin "l'arbre qui cache la forêt" :

"Il serait très étonnant que des systèmes de financement occultes et illicites mis en place depuis une vingtaine d'années, comme le montrent le dossier Clearstream ainsi que d'autres affaires judiciaires, se soient brusquement arrêtés au moment de la candidature de Nicolas Sarkozy en 2007. [...]. Je sais bien que le financement occulte a continué après 2007 : les péripéties financières autour de la libération des infirmières bulgares en juillet 2007 laissent perplexes."

Publié le 11/09 à 11h15

"« J’étais le porteur de valises de Chirac puis Villepin. » Pendant un quart de siècle, l’avocat Robert Bourgi, alias « M. Chambertin » quand il se présentait à la porte de l’Élysée, n’a jamais parlé. Aucun juge ne l’a jamais entendu." explique le Journal du Dimanche qui affiche la Une une grande photo de Dominique de Villepin, au dessus des portraits de cinq chefs d'Etat africains.

A propos de Chirac, Bourgi déclare "Il prenait le sac et se dirigeait vers le meuble vitré au fond de son bureau et rangeait lui-même les liasses. Il n’y avait jamais moins de 5 millions de francs. Cela pouvait aller jusqu’à 15 millions. Je me souviens de la première remise de fonds en présence de Villepin. L’argent venait du maréchal Mobutu, président du Zaïre. C’était en 1995. Il m’avait confié 10 millions de francs que Jacques Foccart est allé remettre à Chirac."

Journal du Dimanche

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