Bruxelles se fâche et demande à la France "des mesures crédibles" pour réduire son déficit en 2015

D'un ton grave, Michel Sapin a reconnu ce mercredi que la France devait une nouvelle fois repousser, à 2017 au lieu de 2015, son engagement à respecter la limite européenne de déficit public, soit 3 % du produit intérieur brut. Un constat d'achec un aveu d'impuissance. Le déficit public atteindra 4,4% du produit intérieur brut en 2014 et 4,3% en 2015, après 4,2% l'an dernier. Le gouvernement tablait initialement sur un déficit public ramené à 3,8% du PIB cette année et chutant à 3% l'an prochain. Mais ce scénario n'aura pas lieu et il contrarie en haut lieu.

Ce mercredi après-midi, Bruxelles se fâche et demande à la France "des mesures crédibles" pour réduire son déficit en 2015. Le projet de budget, que Paris doit envoyer à la Commission d'ici mi-octobre, "doit clairement spécifier des mesures crédibles pour mettre en place l'ambitieux plan de réduction des dépenses pour 2015 et après" a dit Simon O'Connor, le porte-parole de la Commission européenne en charge des Affaires économiques.

Angela Merkel a elle aussi réagi à ce que beaucoup appellent un "nouveau dérapage". "Tenir nos promesses doit enfin devenir la marque de fabrique de la zone euro. Le financement de l'économie à crédit doit enfin cesser. Une stricte discipline sera nécessaire du côté des dépenses. Ce qui vaut pour l'Allemagne vaut aussi pour l'Europe" a indiqué la chancelière.

Plus tôt, après le conseil des ministres, Stéphane Le Foll avait rappelé à Berlin que "le sérieux budgétaire reste l'engagement" de la France.