Démission de Thomas Thévenoud : pour Pécresse, cela montre "l'improvisation" de l'équipe Valls II

Neuf petits jours et puis s’en va. Record battu donc. En effet, en démissionnant au bout de neuf jours de son poste, Thomas Thévenoud, le secrétaire d'État au Commerce extérieur égale le record de Léon Schwartzenberg, ministre de Rocard. Concrètement, l'annonce est tombée jeudi en fin d'après-midi via un communiqué de l'Elysée indiquant que, "sur proposition du Premier ministre" Manuel Valls, le président François Hollande avait "mis fin aux fonctions de M. Thomas Thévenoud, secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l’étranger, à sa demande et pour des raisons personnelles". Il sera remplacé par Matthias Fekl, jusqu'à présent député du Lot-et-Garonne et plus jeune député d'Aquitaine lors de son élection en 2012.

Dans la soirée, le député a expliqué ces "raisons personnelles". En réalité, il a admis, dans une déclaration écrite à l'AFP, des "retards de déclaration et de paiement (...) à l'égard de l’administration fiscale", qui "sont, à ce jour, intégralement régularisés avec l'ensemble des pénalités qui s'y référent, conformément à la loi". L'ex-ministre assure toutefois n'avoir "jamais fait l'objet d'aucune poursuite judiciaire ou fiscale". Mais cette démission a commencé à entraîné son flot de réactions.

Ainsi pour Valérie Pécresse (UMP), cette démission met en lumière "l'improvisation" de l'équipe Valls II. "Tout ministre nouvellement nommé est soumis à un contrôle fiscal approfondi : je suppose que le gouvernement ne voulait pas, avec monsieur Thévenoud, avoir de mauvaises surprises", a indiqué l’ancienne ministre sur BFMTV. Mais ce n’est pas la seule à s’indigner de cette démission.

Le Parti de gauche a pour sa part critiqué jeudi soir dans un communiqué "le voyou Thévenoud" tout en affirmant que "la responsabilité de François Hollande (...) est engagée". En effet, plus qu’au démissionnaire, le parti de Jean-Luc Mélenchon s'en prend principalement au chef de l'Etat : "Par sa communication mensongère, Hollande est complice", dénonce le Parti de gauche.

Du côté de la majorité, on grince des dents. "Ce n'est pas la bonne soirée pour vous dire que je suis heureux de ce qui se passe", déclarait à BFMTV le député socialiste Olivier Faure, vice-président du groupe PS à l'Assemblée. Et de souligner que "la sanction est venue vite, immédiatement, il n’est plus ministre". "Je ne sais pas si on parle de fraude ou de retard. Quelqu’un qui paie en retard, il ne serait pas le premier... même si je ne dis pas qu’il faut le faire mais il y a aussi une proportion à garder à l’esprit".

Olivier Faure estime toutefois que la démission de Thomas Thévenoud est le signe de "l'exemplarité" de la majorité. "Depuis deux ans, on a un gouvernement qui met un point d'honneur à ce que la loi soit la même pour tous. Donc ça nous coûte aussi. Thomas Thévenoud a beau être ministre, la justice passe pour lui aussi. Nous avons une République qui est exemplaire".