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Very, very smart… Votre téléphone sait exactement comment vous circulez et il pourrait révolutionner demain les plans de déplacement dans les villes
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Ville du futur

Les chercheurs ont créé un algorithme qui permet aux smartphones de déterminer le mode de transport que son possesseur utilise.

Nos smartphones sont de plus en plus intelligents. A tel point qu'un programme mis au point par des chercheurs leur permet désormais de déterminer le mode de transport que nous utilisons pour nous déplacer. Cette innovation est l'oeuvre des scientifiques de l'Institut des technologies de l'information d'Helsinki, qui ont créé, en se basant sur les accéléromètres* et les capteurs intégrés dans les smartphones, un "algorithme de transport" capable de dire si un utilisateur est arrêté ou en marche, dans un bus, un tramway ou un train.

L'accéléromètre (un capteur fixé à un objet dont il est permet de mesurer l'accélération linéaire, ndlr) d'un smartphone peut être activé par un simple mouvement. Le smartphone détermine, en fonction des mouvements qu'il capte, s'il se trouve sur un siège de voiture ou une poche. S'il est à l'arrêt mais se déplaçant vers une destination donnée, le smartphone comprend qu'il est dans une voiture et délivre des indications de conduite. A l'inverse, si son mouvement se fait par légers à-coups, la machine considère que son propriétaire marche et donne alors des indications adaptées aux piétons.

Un progrès en termes d'urbanisme

C'est sur ce principe que les chercheurs finlandais ont créé leur algorithme. Ils ont, pour ce faire, analysé la fréquence et la durée du nombre d'arrêts et de départs de chaque mode de transport. Ils ont ensuite recréé les modèles basés sur l'emplacement du téléphone (main, sac, siège, etc) pour voir comment ils diffèrent. Et c'est ainsi, en s'aidant des données de localisation recueillies grâce au GPS d'un téléphone, que l'équipe peut désormais suivre avec précision les mouvements d'une personne dans une ville.

Loin du gadget, cet algorithme pourrait, à terme, être utilisé pour développer de nouvelles lignes de transport. Selon les chercheurs, l'utilité de l'invention pourrait même aller plus loin. "Le suivi de la mobilité humaine améliorerait la capacité de surveiller le comportement des gens dans les transports. Cela permettrait d'améliorer la planification urbaine, la surveillance et à la propagation de maladies et d'autres dangers potentiels, ainsi que de fournir aux urgences des informations sur l'itinéraire le plus rapide à suivre pour venir aider les blessés", expliquent-ils. Les compagnies d'assurance pourraient potentiellement avoir recours à ce système afin de déterminer les habitudes de conduite des clients souhaitant obtenir un devis. La police bénéficierait également de données lui permettant de reconstituer des accidents.

Les données, l'avenir de la ville ?

Ce n'est pas la première fois que des chercheurs tentent d'exploiter les capacités des smartphones pour améliorer l'urbanisation à différents niveaux. La municipalité de Boston se sert par exemple des accéléromètres des smartphones de ses administrés pour capter l’intensité des vibrations ressenties par une voiture lorsqu'elle roule sur un nid-de-poule. Les données centralisées sont analysées et permettent à la Ville de réparer en urgence des tronçons de rue ou de prévoir des investissements plus importants pour l'aménagement des routes qui la traversent. L'application lancée en 2011 a déjà été utilisée par plus de 30 000 Bostoniens.

Genève mène, elle, une expérimentation en partenariat avec l'opérateur Swisscom en exploitant les données de connexions de ses abonnés. Celles-ci sont utilisées pour comprendre la variation des flux de population suivant les heures et les quartiers. Ces travaux doivent permettre à la Ville d'adapter ses stratégies d'aménagement en vue de l'implantation de zones commerciales ou de valorisation des tarifs du logement.

La France en retard sur la modernisation de ses villes

Mais la rénovation des villes ne passe pas seulement par la construction d'infrastructures. Le développement d'une nouvelle forme d'administration fait également partie de ce processus de modernisation. "Des villes comme Rennes, Caen, Poitiers et Paris sont par exemple très en pointe sur la question, explique Laëtitia Strauch, co-auteur du rapport Smart Cities de l'Institut de l'entreprise. Lyon, Bordeaux, Strasbourg et Toulouse ont, elles, bien avancé sur la question des applications innovantes".  Les villes anglo-saxonnes sont toutefois plus avancées que nous sur la question.

Car nos villes auraient accumulé, d'une manière générale, un certain retard dans le domaine. En cause, "le manque de pouvoir des municipalités", qui n'ont pas forcément les moyens politiques et financiers de mettre en place de tels projets d'amélioration urbaine et de développement d'infrastructures. Selon Laëtita Strauch, "le concept de smart cities demande de faire des choix. La rénovation urbaine demande de réduire les dépenses de fonctionnement des municipalités ainsi que le développement de business models basés sur les partenariats publics/privés qui sont différents de ce qui existait jusqu'à maintenant".

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