Quelle heure est-il en Antarctique ? Le casse tête des résidents du pôle Sud<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Un lever de soleil en Antarctique
Un lever de soleil en Antarctique
©Reuters

Pôle position

Le très sérieux The Economist décryptait cette semaine la logique horaire appliquée en Antarctique.

La seule règle concernant l'heure qu'il est selon l'endroit de la planète où l'on se trouve est sans doute… qu'il n’y a pas vraiment de règle. La plupart des pays ont choisi de se conformer à l'échelle de Temps universel coordonné (UTC) qui découpe le globe en 24 fuseaux horaires de même taille, et qui a remplacé le système de Greenwich en 1972. Quand il est 13h à Paris, il est ainsi 12h à Londres, 7h à Montréal et 19h à Pékin. Une norme internationale indispensable pour tout globe-trotter, homme d'affaires ou journaliste.

Certains irréductibles continuent pourtant d'échapper à cette logique. Prenons l'Espagne : comment se fait-il que le pays soit calé sur la même heure que Paris et Berlin alors qu'il est pour l'essentiel situé dans le fuseau horaire de Londres ? La raison est politique. C'est le général Franco qui, en 1942, effectua le changement par solidarité avec l'Allemagne nazie.

Dans d'autres zones du monde, la question est un peu plus complexe. "Quelle heure est-il en Antarctique ?", se demandait cette semaine le très sérieux magazine The Economist. La difficulté qu'il y a à apporter une réponse claire n'est pas tant dû à la longitude considérée sur le continent glacé – la Russie s'en sort très bien avec ses neuf fuseaux horaires par exemple – qu'à la latitude. Aux extrémités Nord et Sud du globe, où convergent tous les fuseaux horaires, cela a-t-il encore un sens de définir le temps par zone ?

La question divise la poignée de scientifiques internationaux qui y résident, eux qui ont grandement besoin d'une référence temporelle codifiée et adaptée pour mener leurs expériences dans de bonnes conditions. Parmi les nations qui y revendiquent un territoire, l'Australie a choisi de se référer au système usuel, et tant pis si certaines de ses bases ont trois heures de décalage pour "à peine" 3000 km d'écart – ce qui n'est pas le cas pour Madrid et Berlin par exemple.

D'autres stations ont préféré se caler sur l'heure de la mère patrie pour faciliter les communications. Celle de Vostok est à l'heure de Moscou bien qu'elle soit située sous l'Australie. Et comme si ce n'était pas assez la pagaille, remarque The Economist, certaines bases antarctiques changent d'heure selon les saisons, ou parfois juste pour réduire le décalage horaire de ses scientifiques lors du retour au bercail.

Et en Terre Adélie, ce minuscule bout d'Antarctique revendiqué par la France ? "Ca suit la logique GMT", assure Aude Sonneville, de l'Institut polaire français, contactée par Atlantico. "Il y a + 6 à + 8h comparé à la France selon les endroits, et pas d'heures d'hiver ou d'été".

Encore plus tordu : quelle heure est-il dans les endroits où personne ne va, comme l'espace ? Un chercheur est allé jusqu'à calculer quelle heure il pourrait être sur le Soleil... Plus sérieusement, le site Lunarclock.org propose de convertir une date terrestre en son équivalente sur la Lune. La requête 11 octobre 2013 à 14h18 et 52 secondes, donne, en horaire lunaire : 46-08-30 ∇ 05:53:48. Ne riez pas : une telle initiative pourrait se révéler très utile si une mission scientifique s'installait durablement sur l'astre.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !