Foire du livre à Francfort : que lirons-nous demain ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des visiteurs au salon du livre de Francfort le 10 octobre 2013
Des visiteurs au salon du livre de Francfort le 10 octobre 2013
©Reuters

Bouquinage

La foire du livre de Francfort, principal rendez-vous mondial de l'édition, se tient jusqu'au 13 octobre. Elle mettra en avant les auto-éditeurs et les start-up.

Atlantico : La foire du livre de Francfort se tiendra du 9 au 13 octobre 2013. Elle mettra en avant les auto-éditeurs et les start-up. Quels sont les grands projets éditoriaux mis en avant lors de cette foire du livre ? 

Anker Mueller : La foire du livre de Francfort mettra à l’honneur trois thèmes :

Les livres pour enfants et les livres de jeunesse qui sont un succès grandissant. Les films pour enfants et les dessins animés se déclinent de plus en plus en livres. La nouveauté est que le support choisi est surtout numérique. Les e-books connaissent un grand succès. On retrouve aussi les succès cinématographiques comme Harry Potter. Il s’agit de films qui ont séduit un grand public dans le monde entier. La littérature érotique mais attention, il s’agit de littérature soft et non de pornographique. Et enfin, la science-fiction fait partie des tendances de ce salon. "Silo" de Hugh Howey est un best-seller que l’on retrouve sur la foire.

Guillaume Monteux : Cette foire s’ouvre dans un contexte de marché ni en croissance ni en décroissance. Beaucoup d’exposants sont présents même s’il y en a moins que l’an dernier. Et il s’agit d’un long salon qui se tiendra sur 5 jours. Cette durée est importante dans un marché qui n’est pas dans une grande dynamique coté éditeurs. C’est la première fois que vont se rapprocher le monde de l’édition et le monde des grands distributeurs. Les éditeurs se "réveillent" et pensent que même s’ils sont menacés par la vente en ligne, leurs projets éditoriaux sont en deçà des projets éditoriaux des grands distributeurs. On assiste à de nouvelles revendications des éditeurs qui admettent que ces distributeurs constituent une vraie menace pour leur métier.

Les deux mondes semblent commencer à se retrancher et à comprendre qu’ils sont différents. Les projets éditoriaux sont très ambitieux : il y a de plus en plus d’investissements dans la façon de présenter les œuvres. Le niveau d’exigence des lecteurs a augmenté et les projets des éditeurs sont très sérieux. Ils vont plus loin autant dans la forme que dans le fond. Le métier d’éditeur, là où il était axé sur la détection d’auteurs et de sujets est également axé sur les "à côté" de l’œuvre. Il revendique un travail de fond dont la qualité augmente chaque année.

En quoi ces projets influenceront-ils ce que nous allons lire dans les prochains mois ?

Guillaume Monteux : Les lecteurs vont mieux comprendre ce qu’ils lisent. Ils vont pouvoir creuser des thèmes, des sujets plus intelligemment. Ces projets donnent plus de sens au-delà du support à la lecture. Les projets éditoriaux sont axés autour du sens.

Quelles sont les sociétés innovantes mises à l’honneur lors de cette foire du livre ? 

Guillaume Monteux : On peut noter qu’il y a trois catégories d’exposants : les éditeurs, les géants de la distribution et les start-up et sociétés innovantes qui augmentent. On voit les opportunités autour du livre et de l’édition numérique. Parmi les sociétés innovantes, on note les sociétés collaboratives c’est à dire des personnes qui ne se connaissent pas qui écrivent un livre ensemble et qui cherchent l’expertise sur un sujet. Tolino est une alternative à Kindle, la tablette d’Amazon. Il y a énormément de sociétés qui vont travailler autour du livre enrichi, du livre social, du livre audio…

Les moins bienvenus de cette foire sont les géants Amazon, Google etc.

Le géant est le maitre de l’imprimé numérique : il fait développer les technologies qui vont rencontrer leur public :

Dans le papier, les circuits de distribution ne sont pas les mêmes que dans le numérique. Les maitres du numérique ont capitalisé sur leur marque mais pas ceux du papier. On achètera plus chez Amazon que chez Google par habitude. Les maitres de l’imprimerie numérique ont aussi capitalisé sur leur lectorat. Dans le numérique on sait qui est le lecteur.

La troisième catégorie est le maitre de l’innovation et fait ce que ni l’éditeur ni le géant ne peuvent faire. A Francfort on voit une belle place faite à ces trois populations qui essayent de se séduire les uns les autres et se regardent.

Cela va créer un équilibre nouveau entre ces acteurs au bénéfice du lecteur et de l’auteur qui sont toujours les grands absents dans les discours.

Pour sortir du clivage entre édition papier et numérique, quels nouveaux modèles économiques vont voir le jour ? Quels nouveaux services vont apparaître ?

Guillaume Monteux : L’autoédition et l’autopublication sont à l’honneur. Je ne pense pas que ces trois grands maitres vont laisser l’autoédition se développer. Ces trois populations d’exposants sont dans des positions tranchées et à vouloir tout prendre peuvent tout perdre, en oubliant l’auteur et le lecteur. Tous les acteurs sont importants et l’édition a revendiqué une place centrale dans le livre. Dans cette chaine tout le monde doit trouver sa place et aucun ne doit empiéter sur l’autre. Il ne faut ni oublier l’auteur ni le lecteur.

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