Que penser de l'étude qui met en garde contre les dangers des romances adolescentes précoces ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La fragilité psychologique conduit à des entrées plus précoces dans des pratiques addictives.
La fragilité psychologique conduit à des entrées plus précoces dans des pratiques addictives.
©Reuters

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Selon une étude canadienne, les enfants qui connaissent leurs premiers flirts très jeunes ont plus de risque de développer des comportements déviants.

Michel Fize

Michel Fize

Michel Fize est un sociologue, ancien chercheur au CNRS, écrivain, ancien conseiller régional d'Ile de France, ardent défenseur de la cause animale.

Il est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont La Démocratie familiale (Presses de la Renaissance, 1990), Le Livre noir de la jeunesse (Presses de la Renaissance, 2007), L'Individualisme démocratique (L'Oeuvre, 2010), Jeunesses à l'abandon (Mimésis, 2016), La Crise morale de la France et des Français (Mimésis, 2017). Son dernier livre : De l'abîme à l'espoir (Mimésis, 2021)

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Atlantico : Selon une étude canadienne, les enfants qui connaissent des flirts très jeunes (aux alentours de 11 ans) ont plus de risque de développer des comportements déviants. Quels sont les dangers des romances adolescentes précoces ?

Michel Fize : Il faut être prudent sur les enseignements tirés d’une seule étude. Je ne pense pas que ces relations précoces entraînent des comportements déviants, il faut prendre en compte le contexte familial, scolaire, le rapport à l’identité. L’autre question est est-ce qu’on est bien dans sa peau ou non ? On peut avoir un rapport amoureux à 11 ans en étant bien dans sa peau comme en étant mal. La fragilité psychologique conduit à des entrées plus précoces dans des pratiques addictives. On ne peut pas dire qu’en étant amoureux à 11 ans, on sera alcoolique à 12 ans.

Les adolescents qui connaissent leurs premières histoires très jeunes ont-ils réellement plus de risques d’avoir des rapports sexuels non protégés, de consommer plus d’alcool ou d’avoir des comportements déviants?

Non, encore une fois c’est une affaire d’informations, d’attitude des parents qui doivent montrer très tôt qu’une relation sexuelle doit être protégée. L’âge du premier rapport sexuel est bien au-delà (environ 17 ans). Je pense qu’avoir commencé tôt une carrière amoureuse ne change pas cette réalité.

Quel est l’âge auquel on est prêt pour connaître sa première histoire ? Pourquoi ?

Je pense qu’il n’y a pas d’âge pour la première fois. Il faut être prêt physiquement, c’est-à-dire en capacité physiologique, et en capacité mentale. Cela est une épreuve, il faut donc laisser du temps au temps. Pour la majorité des jeunes, l'âge de la première histoire est 17 ans.

Il y a une trentaine d’années, il y a eu un affolement médiatique à propos des filles de 13 ans qui avaient des rapports sexuels. On s’est rendu compte qu’en réalité, tout ceci était des affabulations et des exagérations. Il existe des cas mais ce ne sont pas des tendances importantes.

Ceci est-il valable dans toutes les sociétés ou est-ce un phénomène propre à nos sociétés occidentales ?

Je pense qu’il y a une distinction entre l’Occident et les autres parties du monde. Nous venons d’une culture bourgeoise du XIXe siècle qui a fermé la porte à la sexualité en en faisant un danger et quelque chose de l’ordre du « pas convenable » sur fond d’éducation judéo chrétienne, ce qui n’a pas arrangé les choses. Mais il y a des pays où l’accès au mariage est très rapide. Dans certains endroits, les filles sont majeures à 9 ans et peuvent se marier dès cet âge là. Dans ces pays, on entre dans le rapport sexuel plus tôt que chez nous, ce qui n’est pas forcément positif.

Il faut dédramatiser et prendre du recul par rapport aux résultats de cette enquête avant d’en tirer des conclusions hâtives.

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