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Le bonheur des parents 
ne dépend pas des enfants !
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Chère Anémone...

Invitée de Philippe Vandel sur France Info, le 29 mars, Anémone a déclaré : "Je n’aurais pas eu d’enfants, j’aurais été beaucoup plus heureuse..." Frigide Barjot aussi ne voulait pas d'enfants, et pourtant, elle a changé d'avis ! Elle lui répond sur Atlantico.

Frigide Barjot

Frigide Barjot

Frigide Barjot est parodiste, chroniqueuse et écrivain.

Le 12 mai sort son dernier livre Confessions d'une catho branchée chez Plon.

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Mais quelle mouche vous a piquée, ma bonne Anémone, pour que vous nous révéliez  aujourd'hui que votre vie aurait été plus heureuse sans enfants ? « Je n’ai jamais admis que j’étais enceinte qu’après qu’il soit trop tard pour avorter. C’est pour ça que j’ai gardé mon fils », avez-vous déclaré à Philippe Vandel sur France Info début avril.

Chère Anémone, d'abord, je vous félicite : vous avez donc gardé votre fils alors qu'aujourd'hui, tant de femme auraient fait "sauter le nain", sans même y avoir réfléchi ! Ensuite, j'ai un scoop : on peut aussi être très malheureux sans enfant… Demandez à tous ces couples qui deviennent dingues à force de n'accoucher que de stérilité ! Enfin vos propos, chère Anémone, n’engagent que vous – à part les conséquences sur vos propres enfants, et c'est là où cela me pose un problème. Alors mes propos ne vont engager que moi, et je vais tenter d'éviter de blesser les miens (d'enfants), et vous par la même occasion, j'espère, ma chère …

Parce que moi aussi j'ai longtemps cru que je serais plus heureuse sans enfants, et je n'en ai pas voulu, jusqu'à tardivement. Vous mettez en cause la pression sociale – j'y rajouterais la contingence biologique –  et je comprends très bien ce que vous avez du ressentir…  Je comprends ces femmes qui ne sont pas faites pour la maternité, comme mon idole Brigitte Bardot. Elles sont minoritaires, ont des vies très particulières, et ce n'est pas moi qui leur jetterai la première pierre … Anémone, vous, vous êtes tombée enceinte, et sans avoir choisi le père. Si je puis me permettre, vous avez mis la charrue avant le, voire les, taureaux !… Moi, quand c'est arrivé, j'avais déjà trouvé, après patiente recherche sur catalogue, et essais in vivo divers, le futur père. Nous, pour éviter un max de conneries, on s'est mariés devant Dieu. Mais je ne voulais toujours pas de "nains", seulement des copains et des fêtes … C'est la mort de mon père et l'exigence de la vie qui m'ont poussée à m'y mettre. Toujours cette satanée pression…  Mais quand ils sont enfin arrivés, les "nains", on a été tout surpris : ils ont bouleversé mon existence, et même celle de leur père ! Je me suis véritablement "décentrée" de moi-même, et je sais maintenant que ma vie n’aurait jamais eu le même sens, sans eux !

Si je puis me permettre, chère Anémone, ce ne sont pas les enfants qui rendent la vie malheureuse, c’est la manière dont on (dés)organise la nôtre. Aujourd'hui, vous avez deux beaux et grands enfants, qui doivent être bien tristes de vos propos. Ils sont là, c'est comme cela ; ils ne doivent pas souffrir de votre propre malheur de n'avoir pas (vraiment) choisi d'être leur maman… Et une bonne, maman, j'en suis sûre ! Je suis sûre aussi qu'ils vous ont apporté, en plus de plein d'angoisses et de folies, plein de forces et tant d'amour. Bref si vous et moi, nous ne sommes pas faites pour donner la vie pareillement – vous, que de joies et d'émotions à l'écran – donnons chacune de l'amour à ceux qui n'ont pas choisi d'être nos enfants.

Et je suis bien d'accord : les enfants, c’est très chiant ! Mais une fois qu'ils sont là, notre vie est pour eux, sauf à rendre la leur invivable !  Je vous embrasse tendrement.

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