Mains sales
Pierre Péan : "Dans la guerre du Kosovo, il n'y a pas de bons, ni de méchants"
Adepte des pavés dans la marre, Pierre Péan en lance un nouveau avec son ouvrage Kosovo. Une guerre "juste" pour un État mafieux. Quatorze ans après, il lève le voile sur la vérité de cette guerre menée par l'OTAN au nom d'une morale qui a largement profité aux mafieux albanais.
Pierre Péan
Pierre Péan est un journaliste d'investigation français. Il a publié une vingtaine d'ouvrages depuis 1975. Certains ont été des succès, comme TF1, un pouvoir, écrit en collaboration avec Christophe Nick, ou l'Argent noir ou encore Une jeunesse française – François Mitterrand, 1934-1947, qui a été son best-seller.
Atlantico : Votre nouveau livre, Kosovo. Une guerre "juste" pour un État mafieux, met en évidence le fait que les preuves ayant incité certains pays de l'UE, dont la France, à intervenir ont été fabriquées. Cette guerre du Kosovo ne constitue-t-elle pas un Irak avant l'heure ?
Au sujet de la guerre du Kosovo, vous rappelez souvent la phrase lancée par Lionel Jospin pour qui cette guerre "n'est pas une guerre mais des frappes menées au nom du droit". En effet, la protection des droits de l'homme a largement été brandie comme motif d'intervention, comme il le fut également pour d'autres conflits post-Guerre froide. Quelle réalité se cache derrière cette notion ?
Le 22 juillet 2010, la CIJ (Cour Internationale de Justice) reconnaissait la conformité au droit international de la déclaration d'indépendance du Kosovo. On a souvent accusé la CIJ d'être une justice internationale au service de l'Occident. Le verdict aurait-il été différent si la justice internationale était conçue différemment ?
Quel intérêt pour les Occidentaux, et notamment la France, d'avoir été aussi permissifs à l'égard des chefs mafieux albanais ?
Le fléau mafieux du Kosovo constitue-t-il la principale raison expliquant que près de la moitié des États de l'ONU, dont cinq pays membres de l'UE, ne reconnaissent toujours pas le Kosovo ?
En insistant sur le caractère mafieux de cet État kosovar ainsi que sur les atrocités commises par l'UCK, ne contribuez-vous pas, d'une certaine manière, à réhabiliter le grand méchant Serbe ?
Oui, mais de façon mécanique. Il n'y a rien d'intentionnel dans cette entreprise. Tout le monde y a été de son couplet sur les Serbes nazis. Ce que je dis dans le fond, c'est qu'il n'y a pas de bons, ni de méchants, comme dans toutes les guerres. Par conséquent, mon propos allège la responsabilité des Serbes, même si, je le répète, cela n'a rien d'intentionnel. Je pense que les Serbes seront quelque peu contents que l'on puisse les présenter sous une forme dénazifiée.
A lire sur le même sujet :Guerre du Kosovo : les trafics d'organes organisés par l'Armée de libération
Propos recueillis par Thomas Sila
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !