Et si pleurer au bureau était une bonne chose ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Verser quelques larmes en milieu professionnel n'est pas dommageable à votre carrière.
Verser quelques larmes en milieu professionnel n'est pas dommageable à votre carrière.
©Reuters

Enquête

Verser quelques larmes en milieu professionnel n'est pas dommageable à votre carrière, selon Sheryl Sandberg, la PDG de Facebook.

Ce n'est pas un problème de pleurer au bureau. Vraiment ? C'est Sheryl Sandberg, la PDG de Facebook, qui le dit dans son nouveau livre Lean In. "Les émotions, après tout, ont été développées comme des mécanismes de survie : elles sont connectées à notre biologie". Ainsi selon Sheryl Sandberg, au-lieu de passer son temps à réprouver ses sentiments et tout faire pour s'empêcher de pleurer, il faudrait plutôt accepter le fait qu'éprouver des émotions est humain et que l'on ne peut pas les faire taire à 9 heures quand la journée de travail commence. "Les Américains travaillent plus que jamais, et les limites entre le professionnel et le personnel sont de plus en plus floues. Il n'est pas étonnant que le stress domestique déborde sur votre vie professionnelle" analyse ainsi le Daily Beast.

Contrairement à un sentiment très répandu selon lequel pleurer au travail serait non-professionnel et pourrait mettre en péril votre carrière, des études montrent le contraire. C'est ce que montre par exemple "It's Always Personal : Emotion in the Work Place" (C'est toujours personnel : les émotions dans le milieu professionnel, ndlr) d'Anne Kreamer, paru en 2011. Basé sur l'étude menée sur 700 Américains, ce livre révèle que… les femmes pleurent beaucoup plus que les hommes. Surtout, l'ancienne journaliste - qui est un jour tombée en pleurs en plein milieu d'une réunion (ce qui lui a légitimement donné envie de s'intéresser au sujet !) - prétend que pleurer au bureau n'est pas vu comme une mauvaise chose par les collègues. Pourquoi ? Une autre étude, de psychologie cette fois, donne la réponse : les femmes qui ont pleuré se jugent elles-mêmes bien plus durement qu'elles ne jugent les autres qui fondent en larmes.

Selon ces femmes, pleurer est toujours mal vu et elles ont peur d'être pris pour des femmes faibles, mais elles oublient qu'elles-mêmes ne jugent pas durement leurs collègues qui craquent. Comme l'explique leDaily mail,  41% des femmes ont versé des larmes au bureau, contre 9% des hommes. La surprise principale provient du fait que les hommes sont plus compatissants  vis à vis de leurs collègues qui pleurent au travail que les femmes.

C'est en tout cas un sujet qui passionne les femmes si l'on en croit les très nombreux posts de blogs et autres articles de magazines et journaux féminins consacrés au sujet. Et les hommes dans tout ça ? Le stéréotype un peu éculé de la femme qui fond en larmes et de l'homme qui se met en colère aurait, en fait, des origines véridiques. En parallèle de l'étude d'Anne Kreamer, Forbes explique ainsi que le neurologue William Frey a découvert que les femmes pleurent 5,3 fois par mois – que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du bureau – comparé au 1,4 fois par mois pour les hommes. Comme l'explique le magazine américain, "c'est en parti biologique. Kreamer explique que les femmes ont 6 fois plus de prolactine que les hommes dans leur système – une hormone liée aux pleurs - et ont aussi de plus petits conduits lacrymaux." Mais c'est aussi culturel.

"Les femmes n'ont pas l'impression qu'elles peuvent exprimer leur colère au travail, donc elles sont plus contraintes émotionnellement. Mais souvent cette colère étouffée fini par ressortir sous formes de larmes, ce qui les  rend honteuses. "C'est un incroyable cercle vicieux" dit Anne Kreamer." Pour équilibrer ses émotions et ne pas craquer au bureau, rien de mieux selon elle que de faire de l'exercice, méditer et surtout trouver un moment chaque jour pour se déconnecter du travail. Et si vous tombez en sanglots néanmoins après une remarque blessante, n'hésitez pas à confronter votre offenseur. L'absence de communication au sein des équipes est souvent le déclencheur des larmes, alors profitez-en pour ouvrir le dialogue ! Comme ça vous n'aurez pas pleuré en vain...

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