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Ne me dis pas qui tu es 
mais ce que tu fais
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Editorial

Le monde n’est pas seulement interconnecté sur les réseaux sociaux, il l’est aussi dans la vraie vie à travers les répercussions des crises sociales, environnementales et géopolitiques. Dans ce monde là, chacun a sa part de responsabilité, et surtout un pouvoir d’influence et d’entraînement.

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

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Il y a quelques jours, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, expliquait à propos de la prise de contrôle de Yoplait par General Mills que "l’important n’est pas la nationalité du fonds qui rachète Yoplait mais son comportement !". Cette remarque est majeure, tout à fait juste et mérite d’être relevée. Oui, la politique sociale, environnementale, et le projet de développement sont les seuls critères pertinents, bien davantage que la nationalité du propriétaire ou du dirigeant. La nationalité française d’un repreneur ne lui conférant pas inversement un blanc-seing. En face de cela, le gouvernement via le Fonds Stratégique d’Investissement cherche à soutenir la part des 49% détenue par Sodiaal. Autre pays, même mœurs. En Italie, le gouvernement, ému de la montée progressive de Lactalis au sein du capital du géant transalpin Parmalat, a pris des dispositions anti-OPA pour empêcher la poursuite de cette emprise.

Pour une France à hauteur de ses capacités.

Mais parallèlement, nous nous félicitions cette semaine de la progression (en volume mais pas en valeur) des investissements étrangers en France. Avec 57 milliards de dollars investis dans l’hexagone, la France est la première destination en Europe et la troisième dans le monde (après les Etats-Unis et la Chine). La France donne envie, et pas uniquement comme certains voudraient le laisser penser aux seuls réfugiés politiques. La France est aussi une terre d’accueil économique, il faut s’en réjouir car il ne faudrait quand même pas que les investisseurs étrangers aient davantage confiance en nous que nous-mêmes ! Tout le monde s’accorde à reconnaître que la France dispose d’atouts uniques, les débats devraient davantage consister à échanger sur la meilleure façon de les exploiter plutôt que de passer des heures à parler des consignes de vote, des reports de voix et des candidats préférés. En ces temps difficiles, la politique ne doit pas décourager. Le taux de participation aux dernières élections et les prémisses du débat présidentiel sont de ce point de vue, pour l’instant, assez peu encourageants.

L’entreprise, acteur de société.

La politique doit enthousiasmer, proposer, révéler les domaines du possible, l’entreprise aussi. L’acteur économique est en effet aujourd’hui une partie prenante essentielle, et certainement déterminante, au cœur des enjeux de société à travers ses impacts sociaux, environnementaux, économiques, influençant la richesse produite, l’attractivité des territoires, la formation, l’emploi, la diversité, etc. Qu’on le veuille ou non, et sans angélisme, l’acteur économique a pris conscience de ses responsabilités, de son interconnexion avec les autres sphères de la société, mais également de sa dépendance. La filière nucléaire est remise en cause par les fuites de Fukushima, l’approvisionnement du secteur automobile par le tsumani, Renault par la vraie fausse affaire d’espionnage, etc. Si les frontières nationales ne font plus barrages aux nuages radioactifs, il y a également de plus en plus de porosité entre l’action des entreprises et la société toute entière. L’entreprise doit, comme la politique, redonner envie.

Paradoxalement, même en ces temps de chômage accru, les acteurs économiques peinent à recruter. La plupart des grandes marques déploient nombre de moyens pour séduire des candidats qui de leur côté cherchent à concilier non plus uniquement vie privée et vie professionnelle mais valeurs personnelles et engagements corporate de leur employeur.

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