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Consignes de vote : 
maladie de gauche ?
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Elections, piège...

A quoi servent les consignes de vote ? "Procédé infantilisant inventé par les communistes dans les années 1920" rappelle le journaliste et écrivain Eric Brunet...

Eric Brunet

Eric Brunet

Eric Brunet est l'auteur de l'Obsession gaulliste aux éditions Albin Michel (2017). Il présente Radio Brunet tous les jours sur RMC de 13 heures à 15 heures

Il a par ailleurs publié Etre de droite, un tabou français (Albin Michel, 2006) et Dans la tête d’un réac (Nil, 2010).

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La consigne de vote est une pathologie française inventée par le Parti communiste dans les années 1920.

Ce procédé infantilisant, consistait à indiquer aux électeurs de gauche, égarés par l’offre démocratique, quel était le vrai bon candidat jouissant de l’estampille « Pure gauche bien pensante ». Une façon de détourner les principes qui régissent notre démocratie en comptant sur la discipline peu regardante des électeurs de gauche.

Touchant, mais nous ne sommes plus aux temps sépias du cartel des gauches ou du Front populaire. J’observe pourtant que la manie de la consigne de vote a contaminé l’ensemble des appareils politiques. Pire, cette ingérence des apparatchiks dans les consciences des électeurs s’est répandue au sein des partis de droite, sans que personne ne trouve à redire. Car enfin, à quoi servent les isoloirs ?  Le vote, c’est intime, personnel, et pour certains, secret !

No Pasaran !

Désormais, à chaque scrutin, les consignes de vote sont au centre des commentaires des éditocrates. Aux cantonales de Mars 2011, sur l’air de No Pasaran, toutes les gauches se sont accordées, l’espace d’une semaine, pour bouter le fascisme hors de France. Il fallait offrir aux électeurs, un remake de la guerre d’Espagne, version Solférino. L’important c’est de respecter la tradition : pousser des cris d’orfraie, prendre des postures de révoltocrates, de passionarias exaltées ! Avec un expertise qui force l’admiration, la gauche s’est engouffrée dans le rôle. Il ne faut pas lui en vouloir : c’est culturel. Elle ne réalise ses bons scores que lorsqu’elle fait front… Front républicain contre le danger que constitue le FN pour la démocratie française, front contre Nicolas Sarkozy, front contre le libéralisme mondialisé, contre les banques… On connait la recette par cœur : la gauche a besoin d’ennemis pour prospérer. Quand ils sont trop insignifiants, elle les magnifie. Quand elle n’en a pas, elle les invente. Et ça marche.

Mais la droite ? Pourquoi, lors des fameuses cantonales de mars 2011, tant de parlementaires UMP et de ministres de la majorité se sont sentis obligés de reprendre le refrain des forces de progrès : « il faut voter ceci », « dimanche je voterai cela », « il faut faire barrage ! ». Quelle faute de goût !  Quelle erreur d’appréciation psychologique ! Les électeurs de droite ont peu de choses en commun avec les communistes des années 20. Ils n’ont pas de culture militante. Ils sont peu grégaires. Et si il leur arrive de coller des affiches ou de distribuer des tracts, ils le font en renâclant, car à droite, le militantisme, les manifs et les sit in… c’est un peu contre nature.   

Et oui, messieurs les parlementaires, l’électeur de droite est comme ça. Râleur, chafouin, et peu enclin à obéir aux consignes de vote des partis. Il abhorre les gourous idéologisés qui viennent lui faire la leçon et lui dire pour qui voter dimanche. L’électeur de droite a une conscience. C’est là sa faiblesse… et son charme !

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