63% des Français pensent qu'il faudrait privilégier la réduction des déficits budgétaires par une baisse des dépenses publiques<!-- --> | Atlantico.fr
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42% des Français estiment que l'objectif de réduction des déficits est incompatible avec notre système social.
42% des Français estiment que l'objectif de réduction des déficits est incompatible avec notre système social.
©DR

Sondage

Sondage Atlantico/CSA : 42% des Français estiment toutefois que l'objectif de réduction des déficits budgétaires n'est pas compatible avec notre système social.

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann est Directeur en charge des études d'opinion de l'Institut CSA.
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Question : En pensant à la situation de la France aujourd’hui, diriez-vous qu’il faudrait plutôt privilégier...?

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Yves-Marie Cann : Globalement, les résultats du sondage témoignent d'une prise de conscience au sein de la population française des enjeux liés à la réduction des déficits. Cette voie étant privilégiée par la majorité des partis interrogés. Lorsqu'on interroge les Français sur la voie à privilégier entre la relance de la croissance économique par de nouvelles dépenses publiques et la réduction du déficit en diminuant les dépenses, plus de six personnes interrogées sur dix choisissent la seconde solution tandis que seulement 16% optent pour la relance. Il y a néanmoins quelques nuances à apporter. 

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D'abord, lorsqu'on regarde les résultats en fonction de l'âge, on remarque qu'il y a un écart de plus  20 points entre les 18-24ans (52%) qui choisissent la réduction de la dépense publique et les plus de 65 ans (73%). Les plus jeunes sont plus sensibles que leurs aînés à une relance de la croissance économique par de nouvelles dépenses à hauteur de 27 % contre 16%. Cela s'explique par la différence de situation sociale dans laquelle se trouvent ces deux classes d'âge. Parmi, les moins de 25 ans  de nombreux répondants seront bientôt à la recherche d'un emploi dans un contexte qui est marqué par une forte progression du chômage. Du coup, cette situation peut susciter en retour chez les plus jeunes davantage d'attente en matière de croissance économique. A contrario, les plus âgés sont massivement favorables à une réduction du déficit budgétaire. Ce résultat est sans doute lié aux craintes que peuvent avoir les retraités quant à la pérennité du financement du système de retraite par répartition. Pour eux, la réduction du déficit publique fonctionnerait comme une garantie apportée au maintien de leur niveau de revenu aujourd'hui.

On observe également un léger clivage entre les salariés du secteur privé et ceux du secteur public. Les deux tiers des salariés du privé se prononcent pour une réduction du déficit public contre "seulement" 50% des seconds. On comprend bien que les salariés du secteur public, qu'ils soient fonctionnaires ou qu'ils travaillent dans une entreprise publique, se sentent directement concernés dans le cadre de leurs activités professionnelles par une éventuelle baisse de dépenses publiques. Celle-ci pourrait avoir un impact sur eux au quotidien. 

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Enfin, lorsqu'on regarde les résultats en fonction des différentes familles politiques, on voit qu'à droite comme à gauche, une majorité claire ou relative des personnes interrogées se prononcent en faveur de la réduction des déficits par la diminution des dépenses publiques. Il y a néanmoins des différences de niveau. Au sein de la gauche, on distingue une majorité, mais celle-ci reste relative : 44% des sympathisants de gauche adhèrent à la réduction des déficits budgétaires. Auprès des sympathisants de droite et du Front national, ce sont près de 8 personnes sur 10 qui se prononcent en faveur de la réduction des déficits budgétaires alors que l'option d'une relance de la croissance économique par de nouvelles dépenses publiques obtient des scores assez marginaux auprès de ces publics là. Les logiques sont comparables à celle du premier tour de l'élection présidentielle.

79% des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle privilégiaient l'hypothèse d'une réduction du déficit budgétaire contre un électeur de François Hollande sur deux : 47 % très exactement. L'une des premières motivations des électeurs de Nicolas Sarkozy était justement la réduction du déficit public. Près de huit mois après l'élection présidentielle, cette différence de priorité donnée à la réduction des déficits publics en France se maintient avec un écart assez net entre les électeurs de gauche et les électeurs de droite. Les électeurs de Marine Le Pen sont extrêmement proches de ceux de Nicolas Sarkozy dans leurs attentes concernant la réduction des déficits publics. Cette dernière, qui se prononce en faveur d'une relance de la croissance par la dépense, est peut-être un peu en décalage avec son électorat sur ce sujet là. De même pour Jean-Luc Mélenchon. Même dans l'électorat du Front de gauche, 46% se prononcent en faveur de la réduction du déficit budgétaire. Il faut tout de même garder à l'esprit qu'un quart des électeurs de Jean-Luc Mélenchon préfèrent une relance de l'économie par de nouvelles dépenses.

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L'opinion publique est plus partagée quant à la compatibilité de l'objectif de réduction du déficit avec notre modèle social. 52 % des Français pensent que l'objectif de réduction des dépenses publiques est compatible avec notre système social.Mais la minorité n'est pas négligeable puisqu'elle représente 42%. S'il y a un relatif consensus sur la nécessité de réduire les dépenses, les solutions, en revanche, divisent les Français quel que soit leur famille politique. On observe toutefois un léger clivage droite/gauche. La défense du modèle social français demeure beaucoup plus forte à gauche qu'à droite où les avis sont beaucoup plus partagés, souvent de l'ordre du 50/50 comme à l'UMP.   

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Méthodologie :

  • Sondage exclusif CSA pour Atlantico réalisé par internet du 19 au 21 février 2013.
  • Echantillon national représentatif de 973 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge et catégorie socioprofessionnelle de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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