Qui veut encore d'un nouveau vote à l'UMP en septembre 2013 ?<!-- --> | Atlantico.fr
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François Fillon et Jean-François Copé.
François Fillon et Jean-François Copé.
©Reuters

Perdant-perdant ?

Point d'orgue du compromis Copé-Fillon sur la bataille pour la présidence de l'UMP, la tenue d'un nouveau vote à la rentrée ne fait plus l'unanimité. Le parti n'aurait-il pas plus à perdre qu'à y gagner ?

Neïla Latrous

Neïla Latrous

Neïla Latrous est rédactrice en chef Maghreb & Moyen-Orient chez Jeune Afrique.

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Atlantico : Plusieurs ténors de l'UMP, Alain Juppé et Thierry Mariani en tête, laissent entendre que la nouvelle élection à la tête de l'UMP pourrait être reportée à l'initiative du duo Copé-Fillon. Qui veut aujourd’hui de ce nouveau vote à l'UMP, originellement prévu pour septembre 2013 ?

Neila Latrous : Ce nouveau vote a rebattu les cartes. Du côté de Jean-François Copé comme du côté de François Fillon, des divergences de points de vue apparaissent. Laurent Wauquiez souhaite par exemple la tenue d’une nouvelle élection, à laquelle il pourrait être candidat si d’aventure François Fillon y renonçait. Xavier Bertrand y est également favorable. Dans l’équipe Copé, certains voient dans la nouvelle élection la possibilité d’asseoir davantage la légitimité de l’actuel président de l’UMP. Dans chaque camp, certains craignent pourtant de rouvrir la « boite à gifles » à quelques mois d’élections de mi-mandat où la droite pourrait remporter le jackpot. Les élus locaux rejettent notamment l’idée d’un nouveau scrutin.

François Fillon semble moins offensif sur la question du nouveau scrutin. Après avoir déjà renoncé aux municipales à Paris, ne risque-t-il pas d'apparaître trop effacé au plan national en vue des échéances de 2017 ?

Evidemment, le risque, c’est le syndrome Balladur : se mettre en retrait après un échec électoral et disparaître du spectre politique. A ceci près que François Fillon essaye de structurer autour de lui un courant, pour conserver notamment les réseaux tissés pendant la campagne interne. Il donnera ainsi un meeting fin février, réactivera son micro parti France.9 et espère aussi lancer une fondation. Nul doute cela dit que s’il n’est pas candidat à la présidence de l’UMP, ses adversaires ne manqueront pas d’insister sur le fait que l’ancien Premier ministre ne va pas au bout de ses ambitions. Que ce soit après son parachutage à Paris aux législatives ou après sa première campagne interne à l’UMP.

S'il n'y avait pas de nouvelles élections pour la présidence de l'UMP, Copé serait-il le grand gagnant ? Ne risque-t-il pas au contraire de souffrir de l'effet d'une "victoire par défaut" issue d'un scrutin entaché de soupçons ?

C’est ce que redoutent certains de ses proches qui réclament le plus ardemment la tenue d’un nouveau vote. Cela étant, si l’on prend l’exemple de Martine Aubry au congrès de Reims, nul n’a contesté la légitimité de la première secrétaire une fois les élections régionales et sénatoriales remportées par la gauche. Si Jean-François Copé se montre à la hauteur des attentes des militants, le psychodrame de l’automne sera oublié.

Des instances dirigeantes pléthoriques, une revanche Copé/Fillon qui n'aura peut-être pas lieu... L'UMP ne sortirait-elle pas encore plus affaiblie d'une telle situation ? Qui, à droite, pourrait profiter d'un tel scénario ?

Les instances dirigeantes pléthoriques profitent très clairement à Jean-François Copé, qui dilue le pouvoir, et aux deux fillonistes qui étaient promis aux mines de sel en cas de défaite, à savoir Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, qui se retrouvent aujourd’hui pleinement intégrés à la direction de l’UMP. Quant à l’absence éventuelle de revanche entre les deux belligérants de ces derniers mois, c’est à double tranchant. Soit l’UMP remporte les prochaines élections et tout le monde sera à nouveau soudé. Soit l’UMP échoue et la guerre repartira de façon encore plus féroce que ce que nous avons vécu ces derniers mois. D’un mot ? L’UMP est condamnée à réussir en 2014.

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