Pourquoi acheter une voiture neuve n’a aucun sens économique aujourd’hui<!-- --> | Atlantico.fr
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Il existe un certain nombre de dépenses cachées quand vous achetez une nouvelle voiture.
Il existe un certain nombre de dépenses cachées quand vous achetez une nouvelle voiture.
©Reuters

Dépenses cachées

Lors de l'achat d'une voiture neuve, il existe un certain nombre de dépenses cachées ou auxquelles le consommateur ne pense pas. Voici comment les éviter.

Claire Diaz

Claire Diaz

Diplômée en économie internationale et géopolitique, Claire Diaz est rédactrice à
Protection & Rendements chez les
Publication Agora.

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Le coût d’une voiture est faramineux et pour beaucoup d’entre nous, il n’y a pas beaucoup de solutions pour réduire la facture. L’idée même de remplir votre réservoir suffit probablement à vous arracher une grimace. Mais votre véhicule vous réserve également une surprise de taille car il y a un autre coût que beaucoup d’automobilistes négligent. Je parle ici de l’amortissement, soit la différence entre le prix que vous avez payé pour acheter votre voiture et celui auquel vous pouvez espérer la revendre. Avec le carburant, c’est probablement le poste de dépense automobile le plus élevé.

Mais à la différence de votre consommation de carburant, voilà un levier sur lequel vous pouvez agir et limiter le gouffre financier que représente votre véhicule. Rien ne va plus sur le marché automobile français. Les ventes de voitures neuves en France dégringolent et devraient s’inscrire, selon le Comité des constructeurs français, en baisse de 14% sur l’année — soit le plus bas niveau depuis 1997 ! Sans les mesures incitatives de l’Etat, il faut bien dire qu’acheter une voiture neuve est ruineux.

Vous savez probablement déjà que vous perdez de l’argent au moment même où vous sortez du parking du concessionnaire. Mais c’est quand vous traduisez cela en termes de trésorerie que cette perte prend réellement toute son ampleur. La voiture est le deuxième poste de dépenses des ménages français, après le logement.

Selon l’Automobile Club Association, en 2012, le propriétaire d’une Renault Clio 3 essence a dépensé 5 976 euros (soit 4% de plus qu’en 2010), sur la base de 9 022 km parcourus. Pour une Peugeot 308 diesel HDI, il aura déboursé 7 654 euros (+2,5%) sur la base de 15 648 km parcourus. Sur 100 euros dépensés, 47 euros vont à l’amortissement de l’achat du véhicule, 13 euros au carburant, 12 à l’entretien, 10 à l’assurance, 9 au garage de la voiture, 6 aux frais financiers et 3 aux péages, toujours selon l’Automobile Club Association. Si l’on prend en considération les chiffres de l’Insee, les dépenses liées à l’automobile sont passées entre 1990 et 2010 de 80 milliards d’euros à plus de 131 milliards d’euros, soit un budget annuel moyen par ménage estimé à 4 500 euros en 2011 !

Si vous avez une grosse hypothèque à payer et un plan de retraite à construire, vous devriez vous demander : puis-je vraiment encore me permettre de gaspiller des milliers d’euros pour l’achat d’une voiture neuve ? En fait, acheter une voiture d’occasion est beaucoup plus sensé. Mais quels critères devez-vous alors prendre en compte ?

L’ampleur de la dépréciation d’une voiture (la perte de sa valeur, ndlr) dépend de plusieurs facteurs : l’âge, l’état, le kilométrage et la marque sont quelques-uns des principaux facteurs. Il vaut mieux vous orienter vers un modèle de voiture populaire bien entretenu et avec un faible kilométrage, plutôt que choisir une soit disant bonne affaire d’une obscure marque sans aucun suivi d’entretien. Autre point important pour limiter votre perte financière : faites attention à la revente de votre véhicule. Si l’échanger directement chez votre revendeur peut être pratique, le prix de cette relative “tranquillité” vous fera perdre de l’argent par rapport à une revente entre particulier.

D’une manière générale, acheter une voiture âgée de quatre ou cinq ans vous permettra d’atteindre le bon équilibre entre état général et effort financier. Bien sûr ces modèles n’auront pas ni les derniers gadgets à la mode ni la garantie du constructeur… Ils auront peut-être aussi probablement des coûts de maintenance un peu plus élevés ou plus fréquents.

Mais si ces véhicules ont été bien entretenus, vous serez au volant d’un voiture avec un moteur fiable capable de rouler encore pendant des années tout en vous épargnant jusqu’à 75% du coût d’achat d’un modèle neuf ! Sans oublier que la dépréciation du prix de votre véhicule restera beaucoup, beaucoup plus raisonnable. Autant d’argent vous permettant de diversifier vos investissements, de rembourser plus vite vos emprunts ou de garnir davantage l’épargne de votre retraite !

Conseils pour limiter le coût de l’amortissement :

  • 1. Privilégiez l’achat de véhicule d’au moins trois ans plutôt que des modèles neufs.

  • 2. Idéalement recherchez des voitures avec un faible kilométrage. Mais méfiez-vous des trop bonnes affaires avec un kilométrage exceptionnellement faible. Les anciens véhicules de services (Poste, EDF etc.) avec un kilométrage élevé peuvent souvent mieux fonctionner que ceux qui ont passé la majeure partie de leur vie à faire de courts trajets.

  • 3. Faites vos devoirs ! Ne soyez pas pris au dépourvu par le discours bien rodé de votre concessionnaire. Vous pouvez estimer le montant de la reprise de votre véhicule gratuitement sur certains sites internet. Pour une estimation plus approfondie, il peut vous être demandé une petite participation de quelques euros. N’hésitez pas non plus à consulter les sites spécialisés comme L’Argus ou Autoplus.

  • 4. Pas de fausse timidité : marchandez pour obtenir le plus bas prix possible pour un achat et le plus haut pour une vente ! Et prenez le temps de faire le tour des concessions… les différences sont souvent considérables.

  • 5. Prenez soin de votre voiture et faites-la régulièrement entretenir par un garagiste apte à fournir factures et références.

  • 6. Vendez votre voiture sur le marché de l’occasion entre particuliers si vous le pouvez. Vous obtiendrez généralement un meilleur prix que si vous l’échangez à un concessionnaire.

  • 7. Si vous souhaitez vraiment privilégier le neuf, le marché est au plus mal, les stocks atteignent des records alors n’hésitez pas à négocier avec votre concessionnaire, et n’oubliez pas de vous rendre également sur les sites internet des courtiers spécialisés ou sur ceux des constructeurs. Les remises peuvent dépasser 30% !

  • 8. Dernier conseil de l’Automobile Club Association : optez pour une voiture low-cost comme la Logan de Renault Dacia. Le gain sur le poste “achat-reprise” atteint près de 43%, selon les calculs toujours de l’association. Enorme avantage de ces voitures low-cost : l’électronique y est minimale. Or de nos jours, la plupart des pannes n’ont pas d’origine mécanique mais électronique

    Phil Oakley, qui a passé treize ans comme analyste de placements pour différentes sociétés de gestion de fonds, a également contribué à cet article

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