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Des croisés anti-Hollande ? De simples moqueries à mille lieues de la haine qu'a subie Nicolas Sarkozy
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Le Nain vs Flamby

François Hollande, comme Nicolas Sarkozy avant lui, voit sa présidence transformée en un chemin de croix. Le Nouvel Obs présente ainsi en "une" cette semaine les "croisés anti-Hollande". Mais ceux-ci restent bien sages par rapport à ceux qui partaient à la chasse au Sarko...

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Ce pelé, ce galeux, d’où nous vient tout le mal… Ce fut, pour de nombreuses âmes en peine, la définition de Sarkozy pendant son quinquennat. Depuis six mois, tout se passe comme si, à son tour, François Hollande était victime d’un syndrome de rejet que la sous- culture anglo-saxonne appelle le « bashing ». Sondages en baisse à la recherche du gaz de schiste, ricanements en tous genres de la droite décomplexée ou pas, grognements à peine retenus de la gauche de gauche persuadée que Hollande trahit la Révolution. Splendeur et misère du pouvoir acquis laborieusement dans les urnes et qui se transforme en chemin de croix au moment de la rencontre avec la réalité et ses échéances.

Hollande écartait la crise et vitupérait la finance pendant sa campagne : il est aujourd’hui condamné à les gérer du mieux qu’il peut. Les nostalgiques de Nicolas lui reprochent de faire du Sarkozy sans le dire, ce qui est excessif ; les partisans du Grand Soir lui en veulent de n’avoir franchi le Rubicon que pour y pêcher à la ligne, au milieu du gué. Cela s’appelle, ici et ailleurs, la social-démocratie ou le social-libéralisme, deux étiquettes très mal vues par les rebelles de conviction. 

Il existe néanmoins une grosse différence entre la chasse au Sarko et la chasse au François. Dans la première, pendant cinq ans, dominait un fond de haine et de rejet qui n’est pas, loin s’en faut, exprimé de la même manière chez les anti-Hollande. Il suffit de rappeler que l’on traita Sarkozy de Voyou de la République, de menteur, de faussaire, de tache sur le drapeau et autres amabilités encore plus pressantes. Pour une partie de la population et surtout des médias, l’on ne pouvait plus respirer en liberté tant que le « nain », le nabot, était à l’Elysée : tout juste si l’on ne comparait pas la France de Sarko à celle de l’Occupation avec l’expulsion des Roms vers Auschwitz, of course, excusez du peu…

Le climat est tout autre en ce qui concerne Hollande : on rigole de Flamby, de sa faiblesse envers ses femmes, de ses hésitations, de ses promesses non tenues, mais on ne le hait pas. Il existe certes un rejet de sa politique, mais chacun voit, pour s’en réjouir ou pour le déplorer, qu’il ne fut socialiste que rue de Solferino et pendant la campagne et qu’il s’essaye aujourd’hui, en bon réformateur, à appliquer le programme que ce pauvre Bayrou fut incapable d’incarner. Les adversaires de Hollande vitupèrent son incompétence, ou sa timidité. Les anti-Sarko en voulaient à la personne même de l’ex-président. C’était vraiment, pour eux : « Voir le petit Sarko à son dernier soupir, seul en être la cause et mourir de plaisir… ». Hollande, lui, pour le moment, fait ricaner l’UMP et le Front National, et indigne les écolos anti-aéroport et la gauche anticapitaliste.

La personne même de Sarko provoquait des réflexes pavloviens. Aujourd’hui, les anti-Hollande n’ont pas encore brandi les couteaux. A suivre…

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