Pour bien vieillir, une seule solution : s'y prendre dès ses 20 ans !<!-- --> | Atlantico.fr
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Le saviez-vous ? A 50 ans, nous avons trente ans de vieillissement derrière nous !
Le saviez-vous ? A 50 ans, nous avons trente ans de vieillissement derrière nous !
©Flickr/mikebaird

Miroir, mon beau miroir

Le processus du vieillissement commence dès 18 ans. Le docteur Christophe de Jaeger préconise donc de se prendre en charge assez tôt afin d’optimiser sa santé le plus longtemps possible. Extraits de "Nous ne sommes plus faits pour vieillir" (2/2).

Christophe de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

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Qui se sent vieillir à 35 ou 40 ans ? A 50 ans, nous avons trente ans de vieillissement derrière nous ! Trente années de détérioration progressive. On peut se croire très bien à 50 ans, mais sur le plan physiologique, nous avons trente années d’usure derrière nous. Devons- nous attendre d’avoir 20 ou 30 ans de plus pour réagir ? Devons- nous attendre d’être malade pour réagir ? Idéalement, il faudrait commencer à se poser des questions dès 20 ans, moment où l’on est au maximum de ses capacités physiologiques.

Malheureusement, il existe un frein majeur à ce type de démarche : le déni. A 20 ans, on se sent immortel ! La vieillesse n’a pas de sens, tout du moins pour soi. A 30 ans, tout va bien et on est plutôt préoccupé par ses aspirations professionnelles et/ou familiales. A 40 ans, les lignes bougent. On sent bien que son corps change. La peau n’est plus la même. On a besoin de plus de temps pour récupérer. On a besoin de « gérer » son sommeil. La concentration est plus difficile. Le stress fait des ravages. On commence à aller (ou penser aller) chez un médecin, certes pour des broutilles, mais on y va. Heureusement, il n’y a rien de grave et de toute façon, on ne peut pas se le permettre, car le travail nous prend complètement, ainsi que notre famille.

J’ai coutume de dire que nous sommes entre 30 et 50 ans les victimes d’un « holp-up » temporel. Nous ne vivons plus, nous ne décidons plus grand- chose, nous avançons prisonniers de notre environnement social, professionnel, familial. Et puis, un beau jour, voici nos 50 ans. Il s’agira peut-être pour certains de 48 ans et pour d’autres de 56 ans. Les enfants sont partis, on est dans son dernier cycle professionnel avant la retraite, et l’on est face… à soi… et à l’autre, lorsqu’il est toujours là. Le constat est à ce stade souvent amer. La réaction la plus habituelle est alors le rejet, le déni. On travaille encore plus, on va voir ailleurs, on raconte à qui veut bien l’entendre (et sans tromper personne) que l’on est en pleine forme…

Une autre réaction est possible : décider de se prendre en charge, devenir un acteur de son propre vieillissement. Décider de lutter contre ce qui apparaissait encore il y a peu de temps comme inéluctable. Décider d’améliorer, de renforcer son capital santé par des mesures actives touchant son mode de vie, la correction physiologique de ses carences, y compris hormonales, etc. Mais cela nécessite du courage, de la volonté, de l’application… ce qui n’est pas toujours évident à 50 ans ou plus. Alors, beaucoup préféreront renoncer au combat quotidien en se confortant dans l’idée qu’il est impossible de changer son destin biologique. Ils se résigneront à un quotidien dramatique, mais partagé par le plus grand nombre, plutôt que d’entreprendre un combat de chaque jour pour la préservation et l’accroissement de leur capital santé. Face aux enjeux personnels de notre vieillissement et à la passivité du plus grand nombre, je ne peux m’empêcher de penser au naufrage dramatique duTitanic que beaucoup de gens ont encore en tête grâce à l’émouvant film américain réalisé par James Cameron en 1997. Le paquebot coule dans la nuit noire, mais les gens continuent à danser, alors que l’eau glacée arrive à leurs chevilles et que le plancher penche… en espérant un miracle ou plutôt, en plein déni d’une réalité cruelle. D’autres ont lutté, sont parvenus aux chaloupes et à chaque étape, ont augmenté leurs chances de survie. La survie est dans la lutte au quotidien contre cette forme de cancer, qui nous ronge progressivement le corps et l’esprit, qu’est le vieillissement.

Mais a- t-on à 50 ans encore envie de lutter ? Le jeu en vaut- il la chandelle ? L’aspect psychologique est certainement l’une des difficultés majeures dans la quête d’une plus grande longévité en pleine santé. Psychologique, parce que toute une partie de notre être refuse d’y croire et cela correspond à ce besoin de confort que l’on trouve dans les certitudes, même si elles vous conduisent, doucement certes, mais sûrement, au décès. Plus on vieillit, et plus c’est pour nous difficile d’accepter ce qui n’est pas simplement un changement conceptuel, mais une révolution : agir sur son vieillissement, augmenter sa longévité en bonne santé. Il est également de plus en plus difficile d’accepter que l’on n’a pas fait à temps ce qu’il fallait, lorsque l’on ignore qu’il n’est jamais trop tard pour commencer.

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Extrait de "Nous ne sommes plus faits pour vieillir" aux éditions Grasset (9 mai 2012)

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