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Flashback : les Jeux Olympiques
de Sydney, une véritable réussite
pour les Français
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La belle époque

Malgré l'absence de Marie-José Pérec, les athlètes français ont brillé lors des JO de 2000 en Australie. Bilan : 38 médailles. Un très beau crû sur lequel revient Guy Benamou. Extraits de "L'aventure des Jeux Olympiques, un siècle de passion olympique" (1/2).

Guy Benamou

Guy Benamou

Guy Benamou est l'auteur de "L'aventure des Jeux Olympiques" aux éditions Jacob-Duvernet.

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Depuis 1936, depuis Roger Michelot et Jean Despeaux, les pugilistes français n’avaient pas vu l’or de près. Et voici qu’un mi-mouche de 48 kg, 21 ans, tout juste connu dans son quartier natal de Bourgoin-Jailleu (Isère) se révèle devant les caméras du monde entier. Bien conseillé à Sydney par Aldo Cosentino (un ancien champion d’Europe amateur et très brillant styliste) et Dominique Nato, Brahim Asloum, malgré sa relative inexpérience internationale, livre un combat de grande qualité technique. Sa médaille d’or fêtée comme elle le mérite fait de ce petit bonhomme enjoué une nouvelle vedette très médiatique.

A son retour d’Australie, il passera professionnel sous la direction de Louis et Michel Acariès et deviendra champion du monde.
Unique boxeur français détenteur d’un tel titre, Brahim Asloum sera contraint de ranger prématurément les gants, faute d’organisateurs capables de présenter en France une réunion de haut niveau en disposant de moyens financiers suffisants. Dommage, car Brahim Asloum, toujours très médiatique et populaire, était particulièrement estimé. Venu de l’Aisne, à Saint-Quentin, Jérome Thomas, poids mouche de 51 kg, aura le bronze, même s’il estimait avoir gagné sa place en finale. Le Cubain Félix Savon égale quant à lui le record de Laszlo Papp et de son compatriote Téofilo Stevenson en remportant sa troisième médaille d’or en poids lourds après 1992 et 1996.

Autre triplé, en cyclisme féminin : Félicia Ballanger ajoute deux titres à son palmarès. La Vendéenne vainc la concurrence dans la vitesse et le 500 m contre la montre. Comme annoncé quatre ans plus tôt, Félicia Ballanger raccroche ses vélos et se tourne vers la pédagogie tout en restant proche du milieu cycliste. Elle vit aujourd’hui en  Nouvelle-Calédonie où elle est une citoyenne active. La cycliste sera la première à recevoir le « Vélo d’Or » décerné par Vélo-Magazine. Même la perpétuelle Jeannie Longo, qui obtient le bronze dans le contre-la-montre sur route, n’y a jamais eu droit.

Florian Rousseau, déjà trois fois distingué depuis 1993 par le même magazine, ajoute lui aussi deux nouveaux succès dans sa besace. Prodige et passepartout, amateur de nouvelles discipline, le licencié de l’A.M. Saint-Denis-de-l’Hôtel, près d’Orléans, remporte d’abord le keirin, une spécialité spectaculaire venue du Japon, où l’on doit jouer des coudes pour l’emporter. Puis, avec ses équipiers Arnaud Tournant et Laurent Gané, il s’impose en vitesse par équipe devant la Grande-Bretagne, ennemi héréditaire.

Le parcours le plus insolite est à mettre au crédit de Marion Clignet. Née aux Etats-Unis, dans l’Illinois, de parents champenois, elle termine deuxième des championnats américains en 1990, à l’âge de 16 ans. Mais à 22 ans, on lui dit qu’elle est atteinte d’épilepsie. Marion Clignet décide de continuer sa vie de championne. Licenciée à l’UC Colomiers, elle devint deux fois vice-championne olympique de poursuite individuelle, en 1996 à Atlanta, et donc en 2000 à Athènes. Mieux, elle fut six fois championne du monde dans plusieurs catégories. Preuve que la volonté aide parfois à surmonter la maladie. En VTT (vélo tout terrain), Miguel Martinez, fils de l’ancien meilleur grimpeur du Tour de France en 1978, acquiert l’or, quatre ans après le bronze. Licencié à Mandelieu (Alpes-Maritimes), il s’orientera ensuite vers la route sans y rencontrer le même succès.

Pour espérer l’or, les basketteurs français savent eux qu’ils devront forcément surmonter l’ogre américain. Ce serait le premier podium depuis 1948. Cela commence mal : en poule, les Bleus de Laurent Sciarra sont battus trois fois par la Lituanie, l’Italie et les Etats-Unis. L’équipe de Jean-Pierre de Vincenzi est au pied du mur. Elle se réveille, éliminant d’abord le Canada, puis l’Australie. En finale, les Rigaudeau, Foirest, Risacher, Bonato, Bilba, Sonko et compagnie se reprennent bien et font douter la « Dream team » jusque dans les dernières minutes.

Avant de lâcher pour perdre 85-75. Une victoire aurait été une surprise, tout comme la médaille de bronze d’Arnaud Di Pasquale en tennis. La première bleu-blanc-rouge depuis 1924 et Henri Cochet. Pourtant habitué aux honneurs – il a été champion du monde juniors en 1997 – le natif de Casablanca (comme Guy Forget) est heureux et fier de sa médaille. Les Jeux Olympiques, aussi, apportent le bonheur. Ce bonheur fuit le Réunionnais Florent Marée en gymnastique, que l’on attend à la barre fixe. Champion d’Europe au sol en 1998 et aux barres l’année suivante, il chute au cours des éliminatoires et ne peut continuer la compétition. Heureusement, le Niçois Benjamin Varonian réalise un excellent concours et obtient l’argent.

Enfin, Eric Poujade, un Aixois de 28 ans au palmarès impressionnant, se classe également deuxième au cheval d’arçon. Estanguet. Ce nom est à retenir. A Atlanta, il se prénommait Patrice, médaille de bronze du C1 en eaux vives. En 2000, il s’agit du frère cadet Tony, toujours en C1 mais cette fois sur la plus haute marche du podium. A 22 ans, cet « enfant du Gave de Pau » comme il le dit lui même, affirme ne pas pouvoir vivre « loin de l’eau ». Le garçon ne pourra surtout pas vivre loin des titres... Brigitte Guibal est aussi une championne. Du monde en 1997 et lauréate de la Coupe du Monde 2000. Professeur d’EPS originaire de Mende, elle prend la deuxième place du K1 dames. Anne-Lise Bardet, native d’Oyonnax, ne possède pas les mêmes références sportives, mais sa troisième place est très prometteuse.

Ces JO de Sydney auront été une réussite totale. Outre la beauté de la ville, classée parmi les plus belles du monde, le public a suivi les compétitions avec passion et sans chauvinisme. Lors de la cérémonie d’ouverture, chacun était heureux de voir les Corée du Nord et du Sud défiler ensemble, symbole de cette paix tant espérée par l’Olympisme. Pour les Australiens, tirés par leurs résultats dans les bassins, le bilan est aussi bon au tableau des médailles : avec 16 titres, ils devancent l’Allemagne et la France, mais restent derrière les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Avec 38 breloques, le bilan français est très bon. Mais sans doute influencé par la fuite de Marie-José Pérec, l’équipe d’athlétisme, le cœur des Jeux, affiche un zéro pointé. Une première depuis 1936.

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Extrait de "L'aventure des Jeux Olympiques, un siècle de passion olympique", Editions Jacob-Duvernet (8 décembre 2011)

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