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©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Espoir dans la lutte contre le virus

La course au vaccin s'intensifie dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19. Les annonces de nombreux laboratoires, comme Pfizer, BioNTech et Moderna, ont contribué à apporter une note d'espoir et un rebond sur les marchés financiers. Jean-Paul Betbeze décrypte les enjeux économiques de la crise du coronavirus.

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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Les vaccins sont annoncés pour bientôt et le COVID-19 avance : 663 000 cas le 20 novembre dans le monde) et 11 100 décès. Par nombre de morts du COVID-19 par million d’habitants, la Belgique est en première place, avec 1 322 morts, suivent Pérou (1070), Espagne (911), Argentine (811), Italie (804), Royaume-Unis (798), Brésil (791), États-Unis (785), Mexique (779) et France (739), dixième de ce terrible classement.

Nouveaux cas quotidiens dans le monde, moyenne sur 7 jours (Worldometer)

Nouveaux décès quotidiens dans le monde, moyenne sur 7 jours (Worldometer)

En même temps, l’arrivée des vaccins Pfizer (NYSE) et Moderna (coté au Nasdaq) est heureusement annoncée et a remonté le moral de tous, et de tous les marchés. Le titre Moderna passe ainsi de 20 dollars en janvier 2019 à 70 début novembre, puis à 100 le 16 novembre, avant de repasser autour de 93 : l’euphorie se dissipe, mais demeure. Pfizer, quelques jours en avance dans l’annonce, a vécu une moindre progression. Le cours du titre passe de 33 dollars avant l’annonce de la découverte à un maximum de 42 (au moment même où Moderna atteignait des sommets), pour revenir à 36 dollars. La cote d’amour semble aller à la jeune start up. Les marchés saluent de toute manière ce vaccin créé en quelques mois, contre des années auparavant nécessaires, grâce à des techniques informatiques révolutionnaires. Pfizer paraît plus classique, même si le vaccin suit la même informatique révolutionnaire, mais son administration semble plus compliquée : il doit être gardé à -70° contre -20° pour le vaccin Moderna, même s’il est moins cher : 39 dollars contre 50 pour une dose, sachant qu’il en faut deux. Avec de tels prix, qui vont baisser avec la production en très grande série, on imagine les milliards de chiffres d’affaires et de profits. Bien sûr, il faudra que le vaccin soit autorisé et accepté, mais une page semble tournée.

Les taux des bons du trésor à 10 ans répondent à des signaux mêlés. Les rendements nominaux montent aux États-Unis devant le creusement des déficits et les bonnes nouvelles liées aux vaccins, mais moins que l’inflation, grâce aux interventions de la Fed qui achète les bons du trésor sans grande limite. Les inquiétudes l’emportent toujours en zone euro, avec des rendements négatifs en Allemagne et en France et la poursuite à la baisse des rendements nominaux, positifs bien sûr, en Italie : merci BCE ! La nouveauté est la baisse des prix au Japon, avec l’inquiétude des consommateurs qui pèse sur la consommation. Le Royaume-Uni voit une montée de l’inflation, avec les effets du virus et du Brexit sans doute, la BOE achetant plus de bons du trésor pour éviter une trop forte montée.

La crise aigüe de la livre turque, au centre de l’épidémie avec plus de tensions géopolitiques plus la volonté du Président Erdogan de ne pas vouloir augmenter les taux, vient de commencer à cesser. La Banque Centrale vient de monter ses taux courts de 4,75% à 15% (suite au remplacement du Gouverneur et au départ du Ministre de l’économie – par ailleurs gendre du Président) ! La croissance va en payer le prix à court terme. Restent les problèmes graves d’Afrique du Sud, de Russie et du Brésil, quatre membres des BRICS sur 5, puisque l’Inde pâtit de la situation, mais moins.

Les nouveaux cas de COVID-19 en France : moins aujourd’hui, et dans un mois et demi ?

La France joue un jeu dangereux, car précipité. D’un côté, elle est désormais, avec 2,1 millions de cas de COVID-19 depuis le début des mesures de la pandémie, le quatrième pays du monde « infecté ». Mais, d’un autre côté, elle regarde avec une extrême attention la baisse des nouveaux cas, pour que se mette en place de nouvelles mesures de déconfinement avant Noël, avec les risques de reprise avec plus de voyages et plus de réunions, en un temps réduit. L’Insee propose des scénarios plus ou moins gris selon la durée du confinement, entre une perte trimestrielle de 6, 8 ou 9,5% selon les politiques plus ou moins « souples » suivies, mais ne lie pas explicitement le degré de « souplesse » d’un temps à celui de résurgence qui peut suivre. Et pourtant !

France : les nouveaux cas quotidiens (Worldometer)

Attention donc à ne pas rêver

Le confinement différencié et le déconfinement graduel obéissent certes à des conditions sanitaires, mais aussi à des pressions catégorielles et politiques. L’exercice est complexe et délicat, et il ne paraît pas que, de son côté, le COVID-19 soit subtil. Quant aux vaccins, attendons-nous aux débats d’experts sur ses limites et ses risques, pour en freiner la diffusion.

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