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Nous avons tué Dieu. Et un autre a pris sa place : jeune, vigoureux, conquérant.
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Monde d’avant, monde d’aujourd’hui, monde de demain

Nous n’avons pas gagné au change. Mais Dieu n’est plus là pour nous protéger de celui qui arrive.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »
Je relis « Le Monde d’hier » de Zweig. Un livre magnifique d’une actualité évidente. Zweig, Juif autrichien, écrit : « nous avons abandonné la foi de nos pères ». Il y voit une nécessité de la modernité et l’accompagne d’une pointe de regret. 

Nous sommes en 1939. Zweig, fuyant les abominations du nazisme, est au Brésil où il a dû s’exiler. Il s’y suicidera quelques années plus tard avec sa femme. Il évoque en tremblant les deux plus grandes horreurs du siècle dernier. La guerre de 14-18 qui verra l’Europe sombrer dans un combat fratricide. La guerre de 39-45 qui annihilera tous les principes d’humanité.

Le monde d’avant est, dit-il, un monde subjugué par ses progrès technologiques : l’électricité, l’avion, la radio, le téléphone. En deux générations, observe Zweig, le monde a plus changé que pendant tous les siècles qui ont précédé. Le progrès, écrit-il, est alors vu comme une promesse éternelle de bien-être, de sécurité et de paix. Pourtant les pires horreurs que le monde aient jamais connues ont suivi. En dépit du progrès ? Non grâce à lui sa technologie a donné aux massacres une dimension industrielle et génocidaire.

Aujourd’hui nous sommes en 1939. Le progrès défile sous nos yeux à la rapidité d’une pellicule d’ un film rendue folle par son accélération. Nous en sommes subjugués comme les contemporains de Zweig. L’énergie nucléaire, la conquête de l’espace, Internet, la mondialisation sont là pour nous convaincre que l’avenir sera doux et toujours meilleur.

Pour en arriver là, il n’a pas fallu plus des deux générations déjà évoquées par Zweig. De cela est née une nouvelle religion appelée « progressisme » qui a toutes les vertus d’un médicament soporifique.

Comme du temps de Zweig nous avons abandonné la foi de nos pères. Se battre contre les religions dont on connaît les méfaits sur Terre était sans doute utile. Mais tuer Dieu? Renoncer à la foi qui est bien autre chose de la religion, à la foi qui nous entraîne à regarder vers le haut et qui nous fait grandir. Dans ce vide un autre Dieu a pris le place de celui dont nous nous sommes séparés. 

Il est jeune : un conquérant aux dents longues. Il s’est emparé de la technologie que nous avons créée et sait admirablement s’en servir. Nous sommes en 1939. Les optimistes diront que cette guerre a été gagné. Oui mais à quel prix ?

Ps : Il y a deux jours c’était le 12 septembre. cette date nous vous dit rien? C'est ce jour là que la guerre a commencé.

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