"Lectures d'été" : "A crier dans les ruines" d'Alexandra Koszelyk, un roman féerique et gracieux sur Tchernobyl<!-- --> | Atlantico.fr
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à crier dans les ruines Tchernobyl Alexandra Koszelyk
à crier dans les ruines Tchernobyl Alexandra Koszelyk
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Atlanti Culture

Retrouvez les "lectures d'été" de Culture-Tops, les meilleures chroniques essais, romans et bandes dessinées des 10 derniers mois. Aujourd'hui, "A crier dans les ruines" d'Alexandra Koszelyk.

Nicolas Gaudemet, pour Culture Tops

Nicolas Gaudemet, pour Culture Tops

Nicolas Gaudemet est chroniqueur pour Culture-Tops.

Voir la bio »

"A crier dans les ruines" d'Alexandra Koszelyk

Editions : Aux forges de Vulcain 254p.

RECOMMANDATION
Excellent


THÈME
La jeune Léna, contrainte de fuir Tchernobyl pour la France avec ses parents et sa grand-mère, est séparée de son ami Ivan. Sa famille lui enseigne de ne plus penser au passé. Ivan, lui, espère toujours son retour. Se persuadant qu'il est mort, Léna grandit dans le Cotentin puis s'installe à Paris. Mais subsiste un manque. Elle ne parvient pas à se reconstruire pleinement. Vingt ans après, elle décide de revenir sur les lieux du drame.

POINTS FORTS
- Un style simple et gracieux, avec une touche d’érudition.

- Une belle émotion qui sourd à la fin du roman.

- Une atmosphère de conte de fée qui étanche l’horreur de la catastophe. 

- De nombreuses références littéraires et artistiques, mêlant les cultures avec élégance.

- Un contrepoint poétique à la série à succès Chernobyl, plus clinique.

POINTS FAIBLES
Les lecteurs à la recherche de véracité historique, s'ils apprécieront les détails parfaitement documentés d'À crier dans les ruines, pourraient trouver les explications sur l’accident de Tchernobyl un peu trop romanesques.

EN DEUX MOTS 
Un roman d’une gracieuse féérie sur l’exil, l’amour, et les catastrophes qui séparent les êtres — telles celles de Tchernobyl ou, moins connue en France, de l’Holodomor.

UN EXTRAIT
Le réacteur perd pied, et, après un dernier regard incompris vers ses techniciens, il ne tient plus et explose la dalle de béton qui l'entoure. Un feu d'artifice de 1200 tonnes. Le fracas est assourdissant. Les lumières clignotent. La catastrophe a eu lieu. On court, on tourne, on hurle. Lorsque la dalle retombe sur le réacteur, son poids le brise de toutes parts et provoque un incendie cyclopéen. Le feu rampe partout, et l'œil unique du réacteur brûle comme celui de Polyphème en des temps immémoriaux. Une nouvelle apocalypse sur terre. Les divinités vengeresses dans la forêt rient de leur nouvelle tourmente déclenchée. 

Un soir, en sortant du collège, elle courut se réfugier à l’abri des menhirs. Seule, face à l’océan, elle cria dans ses ruines. Elle revint avec un cœur funambule : l’absence piétinait la peine et l’espoir réunis. Son père la retrouva devant la boîte aux lettres vide. Il porta le coup de grâce :

« N’espère plus. Désormais, ta vie est ici. »

L'AUTEUR
Née en 1976, d’origine ukrainienne, Alexandra Koszlelyk enseigne au collège le français, le latin et le grec ancien. Elle est également blogueuse littéraire. À crier dans les ruines est son premier roman.

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