"Lectures d'été" : "Eva" de Simon Liberati<!-- --> | Atlantico.fr
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Eva Simon Liberati
Eva Simon Liberati
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Retrouvez les "lectures d'été" de Culture-Tops, les meilleures chroniques essais, romans et bandes dessinées des 10 derniers mois. Aujourd'hui, "Eva" de Simon Liberati.

Marie De Benoist pour Culture Tops

Marie De Benoist est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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"Eva" de Simon Liberati

Editions Stock - 278 pages

RECOMMANDATION
Bon

THEME
A 50 ans, enfermé dans sa solitude, l’auteur-narrateur va répondre au défi de l’amour d’une « sirène » au charme ensorcelant, qu’il avait croisée vingt-cinq ans plus tôt. Subjugué par son regard fascinant et insolent, par sa simplicité mystérieuse, par son caractère fougueux, il croit voir en elle un être surnaturel, une fée, une muse qui l’inspire. Il l’aime, il l’épouse. Ils se sont trouvés, ils se ressemblent, ils sont tous les deux égoïstes et exaltés. Il raconte leur histoire d’amour bien étrange sur fond d’alcool et de drogue. Eva, très marquée par un passé dramatique et traumatisant à cause de sa mère indigne et perverse, qui la soumettait à des séances photographiques obscènes, est un personnage extravagant aux nombreux défauts : narcissique, possessive, jalouse, insupportable, ingrate même, elle a cependant un pouvoir de séduction incroyable et elle peut être généreuse et courageuse.

POINTS FORTS
• L’aspect prédestiné de leur rencontre grâce aux apparitions d’Eva.

• La déclaration d’amour que l’auteur écrit à sa femme, pour réunir les deux passions de sa vie : la littérature et Eva.

• L’engagement total dans cet amour absolu de ces deux êtres en perdition, qui ne se cachent pas leurs turpitudes et qui deviennent inséparables.

POINTS FAIBLES
• Un portrait sans doute complaisant de lui-même, lorsqu’il décrit son existence pitoyable.

• Un style maniéré, qui  rend certains passages artificiels.

EN DEUX MOTS
Ce roman est construit sur le dédoublement : l’Eva d’aujourd’hui est confrontée à celle d’autrefois, elle s’est corrigée, elle a surmonté son passé, mais elle reste hantée par la « petite poupée livrée aux regards des hommes », et d’ailleurs elle cherche son double dans les miroirs. Lui, il est réellement amoureux d’Eva, la vraie, au destin sans pareil, et en tant qu’auteur, il est amoureux d’Eva son personnage, qu’il identifie à une figure allégorique. Il est d’ailleurs attiré par sa double personnalité de « diablesse » et de « fée » et il croit avoir trouvé en elle son âme sœur.

Un livre inégal : le récit de l’histoire d’amour foudroyante et salvatrice est plutôt réussi, alors que celui du passé d’Eva et des souvenirs de l’auteur-narrateur retiennent moins l’intérêt du lecteur.

UNE PHRASE
« Il y a une part de foi dans l’amour qui se prononce de manière délibérée en soi comme un vœu. Il reste secret mais aussitôt énoncé il prend une valeur d’absolu. » p. 94

L'AUTEUR
Simon Liberati a écrit, entre autres, Anthologie des apparitions (2004) et Jayne Mansfield 1967, Prix Femina 2011.

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