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Le soleil est-il en train de sortir d’années d’hibernation ?
©Nasa / Afp

Impact sur la planète ?

Les scientifiques de l'Observatoire de la dynamique solaire ont récemment observé une éruption solaire, la plus puissante en trois ans. Cela pourrait-il annoncer le début d'une phase active et orageuse du soleil après une période calme de plusieurs années ?

Olivier Sanguy

Olivier Sanguy

Olivier Sanguy est spécialiste de l’astronautique et rédacteur en chef du site d’actualités spatiales de la Cité de l’espace à Toulouse.

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Atlantico.fr : Comment expliquer le regain de cette activité solaire ?

Olivier Sanguy : Le Soleil connaît un cycle d’activité bien suivi qui est en moyenne de 11 ans. Pour résumer, tous les 11 ans, notre étoile atteint un pic qui se caractérise par un plus grand nombre de taches solaires et des éruptions à la fois plus fréquentes et plus fortes en intensité. Cependant, ce cycle de 11 ans n’est pas très régulier. Il y a ainsi eu des minimums assez élevés en activité et des maximums très bas ! Dernièrement, la tendance était à un maximum qui n’en était pas vraiment un. Ce cycle est suivi par les astronomes depuis le 17ème siècle et nous sommes actuellement dans le n°24. Des observations récentes ont noté l’éruption la plus forte depuis 3 ans et des taches solaires qui n’ont pas la polarité des autres. Ces dernières pourraient être le signe annonciateur du cycle 25 et d’un nouveau maximum, car on sait que le cycle de 11 ans est lié à l’inversion du champ magnétique du Soleil.

Peut-il être mis en lien avec le réchauffement climatique ?

Des études très poussées ont porté sur le climat et l’activité du Soleil. Par exemple, le cycle de 11 ans peut avoir des conséquences, toutefois limitées, sur certaines précipitations comme la mousson en Asie. Des travaux de la NASA de 2009 estiment que cette variation induite par le Soleil ne dépasse pas 15 à 20 % (et encore pour des régions précises) du total annuel des précipitations et surtout qu’elle est modifiée et dépassée par le réchauffement climatique. Autrement dit, même si notre étoile connaît des sursauts et baisses d’activité, l’influence de celles-ci sur le climat s’avère très inférieure au phénomène du réchauffement induit par les activités humaines.

Quel impact cela peut-il avoir sur notre planète ?

Un maximum solaire ne représente pas en tant que tel un danger. Il s’agit seulement d’une période durant laquelle notre étoile est plus susceptible de générer des orages magnétiques suffisamment puissants pour impacter nos infrastructures technologiques. Dans vos colonnes et pour un autre sujet, j’avais rappelé l’éruption solaire de 1989 qui avait perturbé le réseau électrique du Québec, privant d’électricité 6 millions de personnes pendant 9 heures. Les satellites, notamment GPS ou de télécommunications, sont aussi susceptibles de connaître des pannes, conduisant à des dysfonctionnements temporaires. Depuis plusieurs années, il y a une prise de conscience croissante de la fragilité de certaines de nos infrastructures face à une tempête solaire importante. On cherche donc à mieux comprendre le fonctionnement du Soleil avec des sondes comme, récemment, Parker Solar Probe pour la NASA ou Solar Orbiter pour l’Agence Spatiale Européenne. Il y a également des satellites qui scrutent en permanence l’activité de notre étoile. On cherche ainsi à établir une météo de l’espace de plus en plus fiable afin d’être capable de voir venir le plus longtemps possible à l’avance un orage magnétique solaire important en vue de prendre les mesures de protection qui s’imposent. Dans la grande majorité des cas, il suffit de mettre les satellites en veille et d’isoler certaines portions des réseaux électriques au sol durant un laps de temps déterminé pour éviter de fâcheuses conséquences.

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